On n’arrête pas le progrès!

1 mai 2010Claude Dostie Jr
Catégorie : Environnement

Certains placent maintenant la marée noire du golfe du Mexique en tête de liste d’un triste palmarès des catastrophes écologiques les plus importantes, avant même l’incident de l’Exxon Valdez (1989), un pétrolier duquel s’était échappé quelques 11 millions de gallons de pétrole brut sur les côtes de l’Alaska,

Le palmarès compte les incendies de puits de pétrole durant la première guerre du golfe en 1991, le drainage de la mer Aral en Russie qui a été réduite, à cause d’une irrigation massive, au quart de sa taille originale. En 1978, le pétrolier Amoco Cadiz avait relâché 1,2 million de barils de pétrole sur les côtes de la Bretagne. Il y aussi eu le désastre de Bhopal, en Inde, quand une usine de produits chimiques a laissé s’échapper des tonnes de gaz toxique, tuant sur le coup 3000 personnes et environ 15 000 dans l’année qui suivit.

Paul Krugman, un influent chroniqueur du New York Times, affirmait récemment sur son blogue que le récent désastre environnemental dans le golfe du Mexique avait peut-être un bon côté. Il affirme que l’événement permettra de revitaliser les troupes écologistes, tombées dans une espèce de Léthargie ces dernières années.

Or; il ne faut probablement pas sous-estimer la désensibilisation croissante des citoyens face à de tels événements. Et surtout, la capacité d’une civilisation à tranquillement, eh oui, s’auto détruire.

L’affirmation semble évidemment un peu grosse. Après tout, le gros bon sens nous dit que pour tous les problèmes, il y a une solution. Que la technologie surtout, nous sauvera, toujours. Rien ne peut arrêter le progrès, n’est-ce pas?

Pourtant, plusieurs sociétés, ne l’oublions pas, ont déjà disparu. Les habitants de l’île de Pâques — non ce n’était pas des extra-terrestres — sont arrivés sur l’île vers l’an 900 et, en 1722, quand les Européens mirent le pied sur l’île, aucun arbre de 10 pieds ou plus ne restait.

Les Mayas sont aussi passés d’une civilisation puissante à l’extinction, à cause entre autres d’une sur irrigation. Et nous? Qu’avons-nous? Eh bien, nous avons la surpêche, la désertification, les problèmes d’eau potable, la fonte des glaciers, les déchets miniers, la déforestation, etc.

Pourtant, ces problèmes perdurent en raison d’un certain aveuglement et d’une incapacité à regarder la réalité en face. Et hélas! Pour qu’un problème se règle, il faut qu’il soit considéré comme tel.


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