La caisse Saint-Esprit ferme ses portes

8 avril 2012Éric Deslauriers
Catégorie : Médias

La communauté de proximité se crée autour d’un axe urbain principal. Elle est l’endroit où les gens se regroupent et socialisent entre eux. Les parcs, les commerces ou les lieux de culte constituent des lieux de rassemblement pour une communauté.

C’est dans cette logique que le développement et la préservation d’artères commerciales locales représente un enjeu majeur dans le maintien de cette relation importante entre les citoyens d’un quartier. En effet, l’artère commerciale constitue souvent la colonne vertébrale d’un quartier. Elle est un lieu de rencontre et d’échange pour les citoyens l’habitant, les commerçants eux-mêmes étant généralement des résidents du quartier.

Cette façon de penser un urbanisme de proximité vient non seulement enraciner les liens existants entre les habitants d’un quartier, mais aussi entre ceux d’une municipalité. Le développement d’artères commerciales de plus grande envergure n’est pas non plus à négliger, particulièrement à Sherbrooke, où, par exemple, le développement du plateau Saint-Joseph contribue au rayonnement régional de la ville et le renforce, ce qui représente un atout majeur pour celle-ci.

Dans le secteur de l’Université, la rue Galt incarne sans conteste cette idée de création d’une vie de quartier forte et vivante. L’Église du St-Esprit et les commerces représentent un lieu de rencontre pour une multitude de citoyens.

Une décision fort malheureuse est tombée à ce sujet il y a quelques semaines, lorsque la Caisse populaire Desjardins du Mont-Bellevue a annoncé la fermeture de ses services au comptoir.

Jean-François Rouleau, conseiller municipal du district de l’Université, est d’avis « qu’alors que nous prônons collectivement l’importance des commerces de proximité, la Caisse St-Esprit prend une décision qui s’oppose à cette vision. »

Des citoyens du quartier, questionnés à ce sujet, se disent aussi déçus de cette décision. Pour M. Auger « il s’agit encore d’une autre coupure de service alors que les frais de la Caisse continuent d’augmenter. » Pour Lise et Gaétane, interrogées devant la Caisse, celle-ci aurait « pu maintenir un service minimum au comptoir étant donné sa présence depuis de nombreuses années et la présence de nombreux aînés pour qui se déplacer à 3 kilomètres de leur domicile représente une difficulté. »

Des commerçants locaux sont aussi inquiets des conséquences de la fermeture des services commerciaux et individuels au comptoir. Pour ceux qui fréquentent la Caisse, c’était souvent pour eux l’occasion de visiter un des commerces de la rue Galt. Aussi, comme plusieurs commerces sont très petits, l’accessibilité des services au comptoir leur facilitait grandement la tâche.

Par exemple, pour Yvan, ex-propriétaire du dépanneur Pee-Wee, « cela permettait aux commerces de bénéficier d’une clientèle supplémentaire qui, allant au comptoir de la Caisse, allait ensuite faire une course à la pharmacie, au Provigo ou dans un des dépanneurs. » À la pharmacie Uniprix, une employée rencontrée sur place affirme « que ça n’affecte pas nécessairement les activités quotidiennes de la pharmacie, étant donné les services informatisés, mais que cela pourrait avoir un impact sur l’affluence de la clientèle. »

Bref, le commerce de proximité est une partie importante de l’écosystème d’une municipalité, soit l’animation d’une vie de quartier. Cela permet de garder un milieu de vie dynamique, de le rendre plus agréable à vivre.


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