2e plan de lutte à la pauvreté : Les plus démunis condamnés à le rester

Catégorie : Politique nationale

C’est avec beaucoup d’espoir que le Réseau Solidarité itinérance du Québec attendait la sortie du 2e plan de lutte à la pauvreté. Le besoin d’agir pour combattre la pauvreté des personnes en situation ou à risque d’itinérance est une évidence. Trouver à se loger avec 576 $ par mois relève du miracle et cette situation fait croître l’itinérance partout au Québec, de l’accueil Bonneau de Montréal en passant par le gite Ami de Gatineau, le Havre de Trois-Rivières, l’accueil Poirier de Sherbrooke, l’Aube rivière à Québec, etc.

C’est avec déception que le RSIQ a constaté qu’aucune mesure de rehaussement des prestations n’est prévue dans ce plan, hormis leur indexation. Même selon le modeste indice du Panier de consommation, un rattrapage énorme est à faire pour couvrir les besoins essentiels. De 2003 à 2010, les personnes seules et les couples considérés aptes au travail se sont appauvris. Tout en reconnaissant cette situation, le document du 2e plan de lutte ne propose malheureusement rien qui puisse la changer.

La nécessité de relever les prestations de base avait pourtant été largement exprimée lors des consultations nationales et régionales menées parle ministre Hamad.Tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de celles-ci, les membres RSIQ y avaient porté cette demande. Dans un avis publié en 2009, le Comité consultatif du gouvernement en matière de lutte à la pauvreté avait lui-même souligné la nécessité d’agir face à la pauvreté persistante des personnes itinérantes. Cet enjeu était aussi largement ressorti lors de la Commission parlementaire sur l’itinérante tenue en 2008 et 2009. Un message que le gouvernement a choisi d’ignorer.

Après des années de luttes, il faut souligner le gain que ce plan amène en doublant le montant des pensions alimentaires non considéré pour les prestations d’aide sociale. Les 115 millions $ des Fonds d’investissement sociaux seront sûrement utiles pour de nombreux projets et… vite utilisés. Cependant, le Plan comporte surtout une série de maintien de mesures et de répétions des annonces du décevant dernier budget.

L’absence de mesures structurelles pour combattre la pauvreté est inacceptable. On ne peut tolérer l’accroissement des écarts de richesse. L’itinérante n’est pas qu’une question de pauvreté, mais la persistance de celle-ci contribuera à la faire croître. Le Québec mérite un véritable plan de Lutte à La pauvreté. Le RSIQ demande au gouvernement de refaire ses devoirs.


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