Tarification sociale et lutte contre la pauvreté

6 juin 2013France Croteau et Raymond Duquette
Catégorie : Lettre ouverte

Nous avons des informations à l’effet que de plus en plus de groupes obtiennent des subventions pour aider les personnes à faibles ou sans revenus à utiliser le transport en commun, et ce, partout au Québec.

Le RUTASM voudrait recommander à ces groupes, qui reçoivent des milliers de dollars actuellement, eh bien qu’ils achètent des jetons, livrets ou billets pour les distribuer aux organismes venant en aide aux plus démunis (Grandes Tables, Cuisines collectives, Organismes aidant les personnes immigrantes, etc.). Ceci pour éviter une tendance répandue à vouloir instaurer un système de passes que l’on « prête » certains jours du mois, sur demande ou par réservation, qui nécessite un dossier regroupant des informations personnelles accompagnées de photos, faisant en sorte que ces personnes deviennent fichées et se retrouvent avec plusieurs contraintes ajoutées à leur pauvreté.

À Sherbrooke, nous avons un service de transport en commun qui dessert toute la ville et s’améliore petit à petit, selon les demandes et revendications des usagers actuels et potentiels. Le transport en commun, c’est un service public pour tous. Si les personnes handicapées doivent donner des renseignements sur leur identité et les endroits où ils vont et d’où ils reviennent, c’est que le transport adapté est un service de porte-à-porte, qui, en raison des limitations fonctionnelles de ses usagers, bénéficie d’une subvention spéciale du gouvernement. La pauvreté ne doit pas devenir un handicap de plus pour des citoyens de notre société actuelle démocratique et égalitaire.

Dans notre ville, un jeton à 3,10 $ (dont le coût pourrait et devrait être moins élevé) permet à la personne qui n’a pas les moyens d’avoir une passe, de demander un transfert, de faire des commissions et de revenir avec le même transfert, si le tout est effectué à l’intérieur d’une heure et demie. La Société de transport de Sherbrooke (STS) apporte ainsi sa contribution pour aider à lutter contre la pauvreté. Les gens peuvent alors choisir le jour et l’heure qu’ils désirent sans avoir de comptes à rendre à personne. Nous croyons qu’il faut aller en ce sens avec les subventions que nous donnons actuellement pour contrer la pauvreté, et non dans une politique de « prêt » de passe. Et cela, pendant que certains groupes essaient de trouver d’autres solutions pour rendre le transport en commun plus accessible à tous les citoyens et citoyennes des municipalités offrant ce service.


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