Cinq ans après le séisme, pourquoi s’impliquer en Haïti?

12 janvier 2015Jean Charron

Cinq ans après le séisme, il nous apparaît très important de nous impliquer encore en Haïti parce qu’il n’y a pas, en ce pays, que des tremblements de terre: il y a une profonde misère humaine qui fait appel à notre solidarité.

Lorsque le malheur frappe, que ce soit à Lac-Mégantic ou à Port-au-Prince, la solidarité est, sur le moment, un recours indispensable, à condition que, dans les deux cas, après une longue collaboration, la victime retrouve un jour son autonomie.C’est ce que fait, par exemple, le microcrédit auquel s’intéresse Solidarité-Haïti.

La solidarité à sa place dans le respect de l’autre

Nos investissements dans la paysannerie visent d’abord à sortir les bénéficiaires de leur grande misère en leur offrant, dans un premier temps, une réponse efficace aux besoins essentiels. Nos projets de microcrédits visent donc: l’achat de chèvres (et donner au suivant), le crédit semences, le crédit commerce, le crédit jardins, le projet Moringa (l’arbre miracle), la construction d’écoles, etc.

Qu’est-ce que cela donne? Pour le savoir, il faut analyser l’utilisation des fonds. Or nous avons pu constater, sur place, que les fonds amassés par Solidarité-Haïti ont servi d’outil démarreur à une roue économique qui ne cessera de tourner et qui fait présentement des merveilles.

Nous croyons qu’en outillant les parents haïtiens pour que leur labeur porte des fruits, nous leur permettons de gérer leur vie selon leurs priorités comme l’éducation des enfants. Ce qui nous permettra, ensuite, de nous retirer pour nous concentrer sur d’autres besoins ailleurs dans la communauté ou dans une autre communauté. Le premier levier d’efficacité est donc de créer la richesse en Haïti grâce à nos investissements jumelés au labeur des paysans.

À la question de nos partenaires d’ici: «Notre soutien est-il efficace?», notre réponse est affirmative et vérifiable sur le terrain. C’est là, pour nous, un engagement.

La justice a aussi sa place

Solidarité-Haïti a aussi le souci du commerce équitable. Nous avons peut-être déjà reçu au restaurant l’offre d’un deuxième ou troisième café gratuit, mais rarement celle d’une deuxième ou troisième bière gratuite. La famille Molson et ses employés veulent un prix juste pour leur bière. Pour régler la majorité des problèmes de pauvreté, nous croyons que cette règle s’applique aussi pour la famille du producteur de café, de fruits, etc. Solidarité-Haïti souhaite donc encourager le commerce équitable de produits haïtiens.

Cinq ans après le séisme, Solidarité-Haïti croit toujours que le soutien aux communautés pauvres d’Haïti doit être encouragé dans le cadre de projets qui conduisent à l’autonomie.

L’auteur est président de Solidarité-Haïti. Site web: solidaritehaiti.org.


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