Rétablissement des faits concernant le transport adapté

26 octobre 2015France Croteau

Le conseil d’administration du Regroupement des usagers du transport adapté de Sherbrooke Métropolitain (RUTASM), réuni en séance régulière le 13 octobre 2015, tient à exprimer, de façon unanime, son indignation et sa tristesse à la suite des propos tenus par la STS dans l’article paru ce même 13 octobre dans La Tribune et intitulé « Embellie dans le transport adapté ».

Satisfaction de la STS, taux de refus exemplaire, la STS dit avoir amélioré le service de transport adapté grâce à sa restructuration. […] On attribue l’embellie au fait que la STS a diminué les « voyages blancs », qu’on confond avec des annulations au transport adapté. Les usagers qui « annulent » leurs transports le font le plus tôt possible, et c’est habituellement pour des raisons de santé et d’imprévus ; cela est normal dans tous les services de transport adapté, et nous y avons déjà sensibilisé la STS et la population. Si des clients ne peuvent profiter « du siège qui se libère », c’est avant tout à cause des politiques de la STS qui a imposé des motifs de déplacements pour le « 24 heures » et la journée même, et des quotas de desserte. Le nouveau carcan imposé au « 24 heures » depuis l’automne 2014, qui n’avait jamais existé avant, faut-il le rappeler, et qui n’existe dans aucune autre société de transport, a diminué les demandes de transport, à la suite de nombreux refus qui ne cadraient pas dans les nouvelles limites imposées.

On attribue, d’autre part, les lignes « occupées » aux peurs des usagers, alors que cela a toujours été une pratique courante de demander plusieurs transports pour la semaine. A-t-on déjà oublié que, pendant deux mois et demi, début 2015, la STS avait décidé de ne plus offrir de transports « réguliers » pour les loisirs – entre autres – des personnes handicapées intellectuelles? Les parents et familles d’accueil devaient alors appeler toutes les semaines, « engorgeant » ainsi les lignes… Et que dire des bogues dont la STS s’est dit être victime, en juin dernier ! […]

Ce qui nous a attristés le plus, ce sont les commentaires concernant la statistique du 15 % « de la contribution municipale » qui représente 3 % de la clientèle, en ajoutant que « la pression du transport adapté sur le financement municipal » fait en sorte que la STS n’est « plus capable de développer le transport urbain pour les autres 97 % des clients » ! Dieu merci, il n’y aurait que 3 % d’usagers handicapés à Sherbrooke ! Pour ce qui est de la pression exercée, le chiffre du 15 % est questionnable. En effet, la Ville, dans le budget 2015 de la STS, fournit 7,9 % au budget du transport adapté, et dans le rapport annuel 2014, 8,1 %. Si le budget du transport adapté pour 2015 est de 5 783 500 $, le MTQ y contribue pour 2 646 758 $ (46 %) et la Ville pour 2 568 700 $ (44 %). Pression du transport adapté? Dans le budget 2015, la STS a choisi, sur le total de 1,3 M $ de « surplus » octroyé par la Ville, de donner 26 000 $ au transport adapté, une augmentation de 1 %, contre 1,29 M $ au transport régulier : une augmentation de 12 % ! S’il n’y a pas eu de développement au transport régulier, ce n’est pas la faute du transport adapté. Rétablir ces faits, pour le RUTASM, c’est vouloir assurer les personnes handicapées qu’elles ne sont pas la cause du non-développement du transport régulier. […]

Et les 3 taxis qu’ils envoyaient dans un même quartier? Ce n’est pas une permission qu’on donnait aux usagers, mais simplement de la gestion discutable. Ceux-ci ont toujours voulu — le RUTASM en tête — que la STS gère bien son service. Mais les maximisations actuelles ne doivent pas pour autant se faire sans considérer les handicaps des gens, la sécurité et l’importance de pouvoir arriver à l’heure aux rendez-vous médicaux et au travail, ce qui a posé plusieurs problèmes en 2015. […)

La vraie performance est dans la qualité d’un service, avec un haut taux de satisfaction de la clientèle, transportée avec respect et en toute sécurité.

Voilà ce que le conseil d’administration du RUTASM tenait à exprimer à la population.


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