Dans le ventre du monstre

28 avril 2016Jean-Benoît Baron
Catégorie : Cinéma

Le Festival du cinéma du monde de Sherbrooke qui avait lieu du 5 au 10 avril dernier a été grandiose. Avec plus de 90 films étrangers en présentation, en provenance de 50 pays différents, en plus des activités qui se déroulaient en dehors des murs de La maison du cinéma, on peut dire sans aucun doute que les organisateurs du festival nous ont promis encore une fois cette année une programmation monstre. Pour ma part, en plus d’être bénévole pour l’événement, j’étais également finaliste pour le prix du cercle d’or du meilleur court métrage de la région estrienne. Je peux donc dire que j’ai vécu le festival dans le ventre du monstre.

Évidemment, je n’ai pas vu tout ce qui a été présenté au festival; après tout, qui le peut, vu l’énorme sélection possible? Néanmoins, en plus du film d’ouverture du festival, La tête haute, et le film de clôture, Les héritiers, j’ai eu la chance d’assister à quelques-uns des autres longs-métrages présentés, dont El comienzo del tiempo, une fiction mexicaine racontant l’histoire d’un couple de personnes âgées se voyant coupés de leur pension de retraite, pour une durée indéfinie.

J’ai également vu un autre film en provenance du Mexique, La danza del hippocampo, un documentaire proposant une réflexion sur la mémoire et son fonctionnement, puis un autre documentaire, canadien cette fois, intitulé Les 18 fugitives, portant sur un conflit israélo-palestinien concernant des vaches clandestines. Ce dernier s’est d’ailleurs valu le prix du cercle d’or du meilleur documentaire. Le film Come to my voice s’est vu remettre une mention d’honneur, tandis que le prix Coup de cœur du public Radio-Canada a été remis au film The second mother. Finalement, le prix cercle d’or du meilleur long métrage de fiction a été décerné à Trois fenêtres et une pendaison et c’est Fabio Dorea, avec son film Estrela d’Alma, qui est reparti avec le prix du cercle d’or du meilleur court métrage de la région estrienne.

Un festival comme celui-là ne pourrait exister sans l’équipe des organisateurs qui travaille sans relâche pour nous concocter un menu des plus diversifiés. Je ne pourrais passer sous le radar monsieur Patricio Henriquez, président du jury, Claude Belleau, président du conseil d’administration du festival, Denis Hurtubise, président de La Maison du cinéma, qui nous ouvre généreusement ses portes et finalement, madame Malika Bajjaje, directrice générale du Festival du cinéma du monde et également du Festival des traditions du monde.

Comme dans tout festival, il est également important de mentionner l’apport des bénévoles présents sur le terrain. J’ai eu la chance d’en rencontrer pendant le festival. Je pense entre autres à Julie Marleau, animatrice-bénévole, qui est présente depuis le début de l’existence du Festival du cinéma du monde de Sherbrooke.

Je lui ai demandé de nous parler de son expérience personnelle, vécue au Festival, voici ce qu’elle avait à nous dire. «Le Festival Cinéma du monde de Sherbrooke, c’est un lieu de rencontre, une communauté. Les organisateurs ont vraiment à cœur d’ajouter un petit plus à « l’expérience cinéma ». C’est un privilège de pouvoir participer à cet événement en tant que bénévole. J’ai eu le plaisir de présenter 9 films et de discuter avec les cinéphiles avant et après les projections. J’ai ainsi voyagé dans 8 pays, du Canada à l’Iran. J’ai découvert certaines régions qui m’étaient presque inconnues comme le Kurdistan turc dans Come to my voice. Plusieurs films faisaient réfléchir sur l’actualité. On ne pouvait pas s’empêcher de penser à la question de la liberté d’expression en visionnant les films La vie des autres et Taxi Téhéran. D’autres films étaient plutôt bouleversants de simplicité comme 45 years et El comienzo del tiempo. Tous des films d’exception! Le spectacle Orage éclectique (ciné-expérience au théâtre Granada), est l’un de mes coups de cœur du festival, difficile à décrire, un moment unique!»

Avec plus de 7000 cinéphiles qui sont venus assister à l’événement cette année, parions que le Festival du cinéma du monde de Sherbrooke sera encore présent pendant longtemps. C’est un événement délicieux, talentueux, que dis-je… monstrueux!


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