Le début de quelque chose

30 avril 2017Jean-Benoît Baron
Catégories : Chronique , Cinéma

Il y a non seulement des films qui se sont présentés au Festival du cinéma du monde, mais il y a également eu une quinzaine d’événements organisés entourant le sujet du cinéma. Parmi ces événements, notons entre autres la rencontre du secteur des arts médiatiques, cinéma et vidéo, présentée et animée par le Conseil de la culture de l’Estrie, qui avait lieu à La Capsule Bistro-Cinéma. C’est plus d’une trentaine de gens qui ont répondu à l’appel de cette activité, réunissant autour de la table des personnes issues de différents milieux. Que ce soit des réalisateurs, des scénaristes, des compositeurs, des gens d’affaires ou de simples curieux, une table ronde était organisée afin d’échanger sur l’état actuel du milieu du cinéma et vidéo à Sherbrooke. Dès le départ, une des problématiques abordées fut celle du défi de la rétention des créateurs en région. Beaucoup de gens du milieu finissent naturellement par quitter Sherbrooke pour s’installer à Montréal, là où il y a de la demande. Sherbrooke est trop près de Montréal et il est donc d’intérêt pour les créateurs d’y aller et le contraire se fait rare. C’est un problème et un défi à la fois de garder nos talents en région. Un autre problème abordé est que tout le monde ou presque souhaite devenir réalisateur, alors que le cinéma de façon générale regorge de nombreux métiers connexes tout aussi sinon plus intéressants. Une des solutions abordées serait d’intéresser les plus jeunes en les initiant au milieu cinématographique et de démontrer qu’il est possible de créer ici sans s’exporter. Il existe déjà des programmes intéressants, comme ceux donnés à l’école secondaire Mitchell-Montcalm ou bien le programme production documentaire donné au Cégep de Sherbrooke. Par contre, un autre problème en liste est la communication entre les différents milieux scolaires, surtout entre le secondaire et le cégep. Il n’y a pas de ponts qui sont créés afin de mieux orienter les jeunes. Pour sa part, Kino Estrie tente de plus en plus d’aller à la rencontre des jeunes et de les inviter à s’impliquer dans le milieu du cinéma de la région. Autre problème mis de l’avant, le manque de financement. Cinésis, un OBNL en vidéo, en cinéma et en arts médiatiques de l’Estrie, qui a pour objectif de promouvoir et de soutenir la création vidéo du milieu, en sait quelque chose. Depuis sa création en 2013, l’organisme peine à recevoir du financement de part et d’autre afin de mettre en œuvre sa volonté d’offrir un lieu physique, de la formation continue, de l’équipement professionnel de production et de postproduction, des ressources humaines qualifiées et de la visibilité. Anh Minh Truong, réalisateur bien connu dans la région, qui a d’ailleurs fait le choix de vivre ici tout en travaillant à l’extérieur, nous a apporté une autre réflexion. Selon ses dires, la culture est bien diffusée ici, mais le problème est au niveau du cinéma, au moment où vient le temps de monter une équipe de professionnels du milieu. Le marché est trop petit, et il nous manque de ressources. Une des solutions mises de l’avant est que les travailleurs autonomes et les personnes du milieu de la région se professionnalisent. Bien que tout ceci se retrouve à Montréal, il y a entre autres l’Institut National de l’Image et du Son (INIS) qui offre plusieurs formations professionnelles, et ce, sur une courte période. Ensuite, pour travailler légalement selon les normes dans le milieu, il y a les formations de l’AQTIS qu’il faut suivre, mais on parle ici de quelques jours seulement. Une fois ces formations complétées, les personnes demeurent en région et pourront ainsi travailler ensemble. En dehors des formations montréalaises, il ne faut pas oublier que Sherbrooke offre, année après année, des formations organisées par le Conseil de la culture de l’Estrie, données par des professionnels du milieu, en lien avec le cinéma.

Bref, plusieurs idées et solutions soulevées. Il est clair que ce n’est pas demain que nous réglerons ces questions, mais juste de se voir, face à face, de s’en parler, d’échanger, c’est déjà le début de quelque chose.

Pour en connaître davantage sur ce qui est mentionné ci-dessus, voici les liens:


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