Pessimiste volontaire

11 septembre 2018Fanie Lebrun
Catégorie : Politique nationale

Avec les élections provinciales du 1er octobre prochain, je me demande «encore» pourquoi aller voter? Cela fait 22 ans que je me rends aux urnes et je n’ai jamais gagné mes élections, jamais vu mon candidat élu. Donc, la question reste légitime «Kossé ça donne?» C’est comme aller au centre d’achat, des fois ça ne donne rien et j’y retourne pareil!

Bon peut-être que d’aller voter me donne le droit de chialer. Cela me permet au moins de dire que je fais partie des 71,43% de la masse votante. En espérant que nous ne ferons pas comme en 2008 avec un taux de participation de 57,43%.

Aussi, cela fait plaisir à penser que l’on fait partie de ceux qui envoient le message au gouvernement dans le genre: «Hé ho, tes décisions ont un impact direct sur ma qualité de vie, au minimum je vais te montrer que ça m’intéresse!».

Quand je pense que presque 86% des inscrits ont voté aux élections législatives organisées en Suède en 2014, on dirait qu’ils ont compris quelque chose que les Québécois sont encore en train de processer. Soit que «la base d’une société démocratique est le fait que nous puissions choisir les personnes qui nous représentent dans les élections générales. Les élections sont très importantes puisque c’est avant tout à travers elles que les citoyens peuvent avoir une influence sur la politique menée.»

Si vous me le permettez, je ne lancerai pas le débat sur la réforme du mode de scrutin. Je ne sais pas encore pour qui je vais aller voter mais, ce que je sais, c’est que cela ne m’empêchera pas de le faire. Au mieux, j’annule mon vote en cochant tous les noms et au moins j’augmente le taux de participation.

Les promesses électorales me laissent de glace. De loin, je préférais des candidats qui me parlent de poursuivre les politiques entamées plutôt que d’essayer de plaire à l’électorat et de se rendre compte que quatre ans, c’est court pour tenir ses promesses! D’ailleurs, la hausse des taxes ou l’absence de réduction d’impôts ne me fait pas peur surtout si cela permet de protéger le filet social et de soutenir le système de santé et d’éducation.

Fondamentalement, je reste une pessimiste volontaire qui vote même si ça ne donne rien au sens où mes candidats choisis ne sont pas élus. Par contre, c’est mon devoir de citoyenne. Un privilège même si l’on compare à certains pays. Une façon de rappeler au gouvernement que je l’ai à l’œil, peu importe le parti au pouvoir.

Tout en espérant qu’un jour, le taux de vote sera suffisamment alarmant pour que les gens au pouvoir sentent que la population s’exprime en se rendant aux urnes. Qu’ils finissent par écouter les millions de votants à venir. Sinon, quand il y aura moins que la moitié de la population allant voter, ils pourront continuer à faire la sourde oreille!

Puis aller aux urnes une fois aux 4 ans, c’est vivement plus utile et tout de même moins demandant que d’aller une fois par mois au centre d’achat pour s’acheter des affaires dont on n’a pas de besoin non?! En plus, on a la loi de notre côté qui nous dégage du temps pour y aller!

Entre deux maux, on choisit le moindre! Celui d’aller voter plutôt que d’aller magasiner.


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