Marie-Maud Coté-Rouleau, Parti vert du Québec

15 septembre 2018Sylvain Vigier
Catégories : Entrevue , Politique nationale

A la date de notre bouclage, 6 personnes se sont portées candidates à l’élection provinciale dans la circonscription de Sherbrooke: Pierre Brousseau pour le Parti conservateur du Québec, Marie-Maud Coté-Rouleau pour le Parti vert du Québec, Luc Fortin pour le Parti libéral du Québec, Christine Labrie pour Québec solidaire, Guillaume Rousseau pour le Parti québécois et Bruno Vachon pour la Coalition avenir Québec. Nous leur avons adressé une série de questions décalées, pour tenter de faire ressortir leur personnalité, d’identifier les choses qui les allument, et finalement avoir des informations concrètes sur ce qui sera mis en œuvre advenant leur élection.

Voici les réponses de Marie-Maud Coté-Rouleau, candidate du Parti vert du Québec.

Nous sommes tous marqués en tant qu’individus par des souvenirs d’enfance liés à l’actualité locale ou internationale. Quel est votre plus vieux souvenir d’un événement médiatique au Québec ou à l’international?

Mon plus vieux souvenir d’un évènement médiatique au Québec est celui de la grève étudiante de 2012. Bien que l’évènement semble encore tout récent, je n’étais âgée que de 13 ans et je commençais tout juste à m’intéresser à l’actualité nationale et internationale. Je me rappelle avoir été marquée par l’ampleur du mouvement et avoir ressenti un sentiment de fierté face aux étudiants qui se tenaient debout pour une éducation abordable sachant que j’allais en profiter moi aussi dans quelques années.

À l’internationale, mon plus vieux souvenir remonte au tremblement de terre qui a eu lieu en 2010 en Haïti. Je me rappelle avoir été marquée par la détresse des gens, plus particulièrement celle des enfants de mon âge. C’est la première fois où j’ai réellement été outrée des conditions de vie dans certains pays du monde et que j’ai pris conscience de l’importance des inégalités sociales, problème qui me motive justement à me lancer en politique.

Nous pouvons sentir dans la société québécoise un certain marasme, avec un manque de confiance voire certaines craintes en l’avenir. Qu’est ce qui, de votre point de vue, fonctionne le moins bien dans la société québécoise actuellement?

Je crois que notre société perd l’essence de ce qu’est la «démocratie». Le mot d’origine grecque signifie «le pouvoir au peuple». Au Québec, les citoyens ne sont pas consultés quant aux décisions politiques importantes. Beaucoup sont peu informés quant à la politique provinciale qui est présentée par de nombreux médias comme étant complexe, ennuyante et hors de leur portée. On considère que le simple droit de voter afin d’élire un représentant à l’assemblé suffit afin de considérer notre système comme étant démocratique, alors que c’est complètement faux. Dans une démocratie, chaque citoyen devrait pouvoir s’informer adéquatement et se positionner personnellement sur les différents enjeux politiques. C’est en favorisant l’implication citoyenne en politique que nous pourrons vaincre le marasme et favoriser l’émergence de nouveaux projets. C’est pourquoi j’encourage fortement la mise sur pied d’assemblées citoyennes dont les conclusions seront réellement considérées par l’Assemblée nationale.

Citez un livre, un film, ou une chanson qui illustre le mieux votre état d’esprit pour cette campagne.

Je crois que le «Petit guide d’autodéfense intellectuelle» de Normand Baillargeon est le livre qui illustre le mieux mon état d’esprit actuellement, soit de demeurer critique face à l’information qui m’est présentée par les différents partis politiques et par les médias.

La problématique climatique et environnementale devient de plus en plus présente dans le débat public, en particulier par l’augmentation du nombre d’épisodes climatiques extrêmes auxquels nous sommes confrontés. Qu’est-ce qu’un.e député.e peut faire contre le changement climatique et la crise écologique?

Une députée peut réclamer la mise en place de plusieurs mesures étatiques afin de favoriser le développement durable et la réduction des déchets. Elle peut déposer des projets de loi en ce sens. On peut penser par exemple à un projet de loi pour la mise en place d’un programme d’approvisionnement des cafétérias scolaires par des agriculteurs locaux visant ainsi la réduction des émissions liées au transport. La députée peut s’opposer à tous les projets visant l’exploitation d’hydrocarbures. Au niveau local, la députée peut s’impliquer personnellement auprès des divers organismes de sa région pour l’instauration de jardins publics ou bien pour bannir les contenants jetables dans les commerces. Elle peut aussi participer à conscientiser les gens par différentes campagnes de sensibilisation, notamment dans les écoles. Finalement, la députée se doit d’être cohérente avec ce qu’elle prône et faire des changements dans sa vie personnelle (s’orienter vers le zéro déchet, réduire sa consommation de viande …), elle doit être un exemple à suivre.

Quelle est votre position sur l’augmentation du salaire minimum à 15$/h au Québec, alors que l’Ontario l’adoptera en janvier 2019?

Je considère qu’une hausse du salaire minimum à 15$/h est nécessaire afin d’assurer à tous les salariés un niveau de vie décent. L’augmentation du salaire minimum permettra entre autres de diminuer le stress sur les ménages qui peinent à joindre les deux bouts, leur octroyant ainsi la chance de se concentrer d’avantage sur leur propre éducation et celle des enfants, sur le sport et les loisirs. L’augmentation du salaire minimum est effectivement une façon d’augmenter la scolarité globale (une bonne partie du décrochage étant liée à des problèmes financiers) en plus de favoriser une société moralement et physiquement plus en santé. De plus, en augmentant le salaire minimum, on augmente le pouvoir d’achat ce qui va avoir des retombées économiques non-négligeables notamment dans les commerces locaux.

Vous êtes élu.e député.e. de Sherbrooke (félicitation!!). Quel(s) projet(s) souhaitez-vous voir se réaliser à Sherbrooke et au Québec pour vous juger satisfait.e de votre action de parlementaire?

Je souhaite pouvoir créer un nombre important de logements sociaux afin de m’assurer qu’un maximum de citoyens n’ait pas à débourser plus de 20% de leur salaire pour se loger. En effet, ma campagne étant très axée sur la justice sociale, la mise en place de plus de logements sociaux à Sherbrooke est un projet concret et réalisable qui permet de tendre dans cette direction. Je considère ceux-ci comme étant d’une importance cruciale pour les mêmes motifs que j’ai évoqués quant à la hausse du salaire minimum.

Faisons un peu de politique fiction. Le Québec vient de devenir un État indépendant du Canada. Votre Premier ministre vous appelle car il ne sait pas comment appeler la monnaie de ce nouveau pays. Quel nom lui proposez-vous?

La piasse québécoise.


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