Un budget municipal ça prend du logement social

Selon le «Guide du Citoyen» à la page 5, on louange, et je cite «Sherbrooke est une ville à dimension humaine offrant une qualité de vie incomparable». La préoccupation première de tout citoyen ou citoyenne n’est-elle pas de se loger convenablement à un coût accessible? Si la Ville de Sherbrooke se vante qu’elle offre à ses concitoyens et concitoyennes une dimension humaine offrant une qualité de vie incomparable, les ÉluEs ne devraient-ils pas avoir comme priorité de s’assurer que tous et toutes ont accès à un logement de qualité et accessible financièrement.

Le budget 2018 a réduit le nombre de construction d’unités de logements sociaux, malgré que 6105 ménages-locataires paient plus de 50% de leur revenu pour se loger et que des centaines de ménages-locataires vivent dans des logements dangereux pour la santé et leur sécurité. De plus, ils ne se sont pas engagés sur une période de 5 ans, ce qui laisse entrevoir que pour 2019 et les années suivantes que les sommes consacrées à la réalisation du logement social soient de nouveau à la baisse ou complètement absentes du budget.

L’argument par les propriétaires et certainEs ÉluEs est que le taux d’inoccupation se situe à plus de 5% afin de ne pas investir dans la construction de logement social. Le taux élevé d’inoccupation n’est pas dû à la construction de logements sociaux puisque plus de 95% du logement locatif est la propriété du secteur privé et plus de 5% appartient au secteur du logement social, la construction de 100 unités par année n’aurait certes pas d’influence sur l’augmentation du taux d’inoccupation en sachant qu’actuellement des milliers d’unités de logements dans le secteur privé s’apprêtent à voir le jour d’ici les 2-3 prochaines années à Sherbrooke.

Le nombre de logements disponibles n’a aucune influence sur la capacité de payer des ménages-locataires. Malgré un concept bien connu de l’offre et de la demande qui aurait normalement comme répercussion de créer du moins temporairement la baisse du coût du logement, il s’avère que dans ce cas précis, le coût du logement ne cesse d’augmenter , pendant que le revenu des personnes à faible revenu stagne, ce qui crée un fossé de plus en plus grand entre l’augmentation du coût du logement et l’augmentation des revenus pour les personnes à faible revenu. Entre 1981 et 2011, l’augmentation du coût du logement a été de 178% pendant que les revenus des ménages-locataires augmentaient de 130%. Cette statistique révèle que les ménages-locataires ont de plus en plus de difficulté à se loger convenablement à un coût accessible. Il y a plus de 6 105 ménages-locataires qui paient plus de 50% de leur revenu pour se loger. Cette statistique oblige les ménages-locataires à choisir entre payer leur logement ou se nourrir, ou se médicamenter.

Des centaines de ménages-locataires n’ont d’autre choix que de se loger dans des logements considérés insalubres et, malgré cela, ces ménages-locataires défraient plus de 40% de leur revenu pour se loger.

Le logement social n’est pas concurrentiel au marché privé, il est plutôt une alternative qui permet à des personnes à faible revenu, aux personnes atteintes de santé physique et/ou mentale, aux personnes âgées et aux grandes familles de se loger convenablement à un coût accessible.

J’invite donc les ÉluEs à considérer ou à reconsidérer l’importance de la construction de logement social. L’engagement que nous demandons dans le budget municipal 2019 est d’investir les sommes pour la construction de 100 unités de logements sociaux par année pour une période de cinq ans. La Ville pourra alors dire que Sherbrooke a une «dimension humaine offrant une qualité de vie incomparable».


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