Toponymie et équité de genre sur le campus

25 août 2019Jocelyne Faucher
Catégorie : Féminisme

En avril dernier, Entrée Libre publiait une lettre ouverte publiée à l’adresse du recteur de l’Université de Sherbrooke, Pierre Cossette, pour demander que les femmes soient représentées plus équitablement dans la toponymie du campus. Cette invitation a eu un certain écho dans le journal La Tribune, la question ayant gagné la une du samedi 11 mai dernier. En réaction à la couverture médiatique, le recteur a demandé à la professeure Jocelyne Faucher, secrétaire générale et vice-rectrice à la vie étudiante, de répondre à notre demande. Nous reproduisons l’essentiel de sa réponse ci-dessous.

Au moyen de sa Politique de toponymie, l’Université de Sherbrooke adopte et met en valeur des toponymes afin d’exprimer publiquement et d’une manière particulière sa reconnaissance à l’égard de personnes physiques qui ont contribué d’une manière exceptionnelle à son développement. Cette reconnaissance vise autant les femmes que les hommes.

Conformément aux règles toponymiques universellement reconnues, dont celles de la Commission de toponymie du Québec, l’Université considère les suggestions de toponymes visant des personnes physiques décédées depuis plus d’un an. Votre lettre ouverte évoque des candidatures de femmes qui pourraient éventuellement être considérées, mais pas maintenant, puisqu’elles sont toujours bien vivantes, pour leur plus grand bonheur… et le nôtre. Dans tous les cas, le choix des toponymes doit d’abord être orienté par le souci d’honorer la mémoire des pionnières et pionniers de l’Université de Sherbrooke, des bâtisseuses et bâtisseurs de ses différentes constituantes ou encore des personnes qui ont apporté une contribution significative à l’Université, et être fait dans la perspective de dénominations à long terme. Je le répète: ce souci vise autant les femmes que les hommes.

Sur ces bases, toute suggestion de toponyme émanant de la communauté universitaire est évaluée selon son mérite par le comité de toponymie, et une recommandation favorable se traduit habituellement par l’adoption d’un toponyme, étant entendu que l’Université ne souhaite pas attribuer un toponyme à chacun des lieux se trouvant actuellement sous sa juridiction afin de permettre l’évaluation, au cours des prochaines décennies, de futures candidatures toponymiques qui se seront démarquées durant ces décennies. De fait, un grand nombre de femmes jouent un rôle déterminant dans la direction de l’Université, de ses facultés, ainsi que dans ses instances de gouvernance. Et l’Université est très active dans le dossier de l’équité, de la diversité et de l’inclusion.

Jocelyne Faucher, secrétaire générale de l’Université de Sherbrooke


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