Alex-Ann Boucher : Vraie et indisciplinée

17 octobre 2019Sarah Beaudoin

J’ai rencontré Alex-Ann entre deux rencontres. Déjà, c’était clair, sa vie et la mienne avaient en commun une panoplie de projets passionnants. Des projets différents au niveau du contenu, mais très similaire au niveau du besoin d’être passionnées et soi dans chacun de nos projets. Je me suis donc rapidement reconnue en elle à ce niveau.

 

Originaire de Magog, Alex-Ann est partie assez tôt de cette ville que, bien qu’elle apprécie pour son beau paysage, était moins intéressant au niveau des possibilités d’emploi et de projets dans le domaine artistique. Elle a étudié à Sherbrooke, en théâtre, au Séminaire de Sherbrooke et a voyagé un peu dans la ville de Québec, pour finalement revenir à Sherbrooke et travailler pour   la compagnie de théâtre Les turcs gobeurs d’opium. Elle s’est aussi dit, tant qu’à déménager à Sherbrooke, qu’elle prendrait des cours de danse au Cégep de Sherbrooke pour enrichir ses connaissances. Elle en a été surprise, mais elle a ensuite continué en danse au baccalauréat à l’UQÀM.  Après toutes ces études, Alex-Ann avait l’impression qu’au niveau artistique, le système scolaire ne lui avait pas appris à rester curieuse et elle en était déçue. Elle avait appris des méthodes, des façons de faire, mais ça lui avait un peu enlever l’envie, la passion de danser. Elle arrêta en fait de danser pendant quelques temps après, ainsi que de s’impliquer dans des projets artistiques.

 

Elle se demanda alors quel message elle avait à passer, qu’est-ce qu’elle voulait transmettre comme message en tant qu’artiste. Elle a toutefois réussi à décrocher un rôle pour le petit théâtre de Sherbrooke, en co-production avec La Parenthèse, une compagnie de danse marseillaise. Suivra une tournée de presque 4 ans en France, en Suisse et au Québec. C’est son projet qui l’a le plus marqué. Elle se concentra ensuite sur un volet solo. Elle avait envie de parler en son nom. En effet, Alex-Ann voit l’art comme une prise de parole qui est nécessaire et c’est donc l’art-performance qui lui a permis de travailler sur un message qui lui était propre et lui a appris à se connaître au niveau artistique et humain. L’art-performance, ça se définit tellement de différentes façons. Pour Alex-Ann, l’art-performance c’est une indiscipline, un changement d’attitude artistique. Ce type de performance provient d’un questionnement fondamental : Est-ce que le processus est aussi important que le résultat et geste créateur qui mène à l’œuvre ? Les matériaux d’Alex-Ann, c’est le mouvement et les états de présence. C’est une matière plutôt invisible et apprendre à le travailler a été plutôt laborieux, mais plaisant. Ça se veut une façon d’éclater la réalité, de jouer avec ses propres perceptions et celles de l’auditoire.

 

Depuis toute petite, dans la vie d’Alex-Ann, la recherche de la vérité est un élément très présent. Elle en fait sa quête. Elle préfère savoir ce qui est dans son cœur et qui résonne comme une vérité. Comme son corps est son outil de travail, être en contact véritable est une nécessité. Être en contact avec ses états et ne pas tenter de les masquer fait partie de son hygiène de vie. Elle aime l’effet que l’authenticité fait sur ses proches, soit un sentiment de détente et d’acceptation. Alex-Ann est une personne qui aime à un niveau plus large que sa propre expérience personnelle. Elle implique le soin envers les gens qui l’entourent, elle-même et même l’environnement.

 

Son inspiration sherbrookoise est Mega Nan. Comme vous l’auriez deviné, cette personne garde l’anonymat, mais Alex-Ann a eu le grand plaisir de la rencontrer. Ce qui impressionne Alex-Ann ? Ses côtés humaniste, anti-conventionnel et créatif ont rapidement attiré l’attention d’Alex-Ann et l’inspirent énormément.


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