Lettre ouverte au Père Noël

Communiqué de presse

Cher Père Noël,

Sherbrooke, le 10 décembre 2019

En cette Journée internationale des droits humains, les organismes communautaires impliqués et actifs à la défense des droits humains espèrent un coup de main de votre part pour pouvoir continuer à protéger vos droits. En plus des failles importantes pour assurer la protection de nos droits existants, nous constatons que de nouveaux enjeux émergent de la crise climatique. Et cette situation inquiète nos organismes puisqu’elle survient dans un contexte où le filet social est déjà passablement troué par des années de coupures dans les protections sociales.

Nos organismes sont inquiets parce que ce sont les personnes les plus vulnérables qui subissent les impacts des changements climatiques. Et la situation ne risque pas de s’améliorer. Nous craignons notamment que l’accessibilité aux besoins de base soit de plus en plus difficile à cause de la hausse inévitable du prix des aliments causée par les bouleversements climatiques. Nous craignons aussi que de plus en plus de gens doivent se déplacer et migrer en raison des catastrophes ou encore de la montée des eaux. Nous craignons finalement que la solidarité soit mise à rude épreuve car il faudra être prêt à accueillir toutes ces personnes déplacées et ce, en respectant leurs droits.

Il nous semble urgent que l’État prenne les mesures nécessaires pour corriger ces injustices. Pensons aux générations futures. Il est grand temps de remettre en cause les fondements mêmes de notre modèle économique, social et politique. Nous convenons que la tâche est immense et c’est pourquoi nous nous adressons à vous, Père Noël. En cette Journée internationale des droits humains, pouvez-vous nous aider à effectuer un virage vers une société plus juste et plus respectueuse des droits, une société qui ne laisse personne derrière?

Nous pensons que les organismes communautaires ont un rôle important à jouer dans ce virage parce que nous favorisons depuis des années es solutions collectives plutôt que les solutions individuelles. Cela peut sembler banal, mais ce n’est pas juste en faisant du compost que nous réussirons à empêcher les usines de polluer la planète. Les vraies solutions doivent faire passer les personnes et leurs droits avant les profits des entreprises. La crise climatique exige des changements majeurs et cette transition-là ne devra pas se faire au profit des plus riches ni sur le dos des personnes les plus pauvres. Elle devra se faire à partir d’un projet de société commun basé sur la justice sociale, sur la démocratie et sur le respect des droits humains.

En terminant Père Noël, nous espérons que nos vœux se réaliseront et que la magie de Noël opérera en saupoudrant une bonne dose de justice sociale au sein du gouvernement caquiste.

Dominique Vigneux-Parent
Table ronde des organismes volontaires d’éducation populaire de l’Estrie (TROVEPE)


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