DÉJÀ DÉÇU·E·S ?

21 janvier 2022Sophie Parent
Catégorie : Éditorial

Au 15 février 2022, il se sera écoulé un total de 100 jours depuis l’élection d’Évelyne Beaudin à la mairie de Sherbrooke. Chose promise, chose due, je me suis permis de revenir sur quelques faits saillants depuis le début de son mandat. 

Composition du cabinet

C’est de manière remarquée que Madame Beaudin a débuté son mandat, avec un conseil municipal plus diversifié que jamais ! Effectivement, la nouvelle en poste a marqué le pas avec une majorité de femmes élues – et un conseil exécutif exclusivement féminin, ainsi qu’un nombre record d’élu·e·s issu·e·s de la diversité culturelle : du jamais vu dans l’histoire de la ville ! Bien que son parti se soit retrouvé aux commandes de façon minoritaire (7 candidat·e·s sur 16 districts), la nouvelle mairesse a choisi d’inclure des élu·e·s de l’ancienne administration ainsi que des candidat·e·s indépendant·e·s dans son conseil exécutif. Je pense notamment à Danielle Berthold, aussi en charge de la présidence du conseil municipal. Son objectif était d’allier expérience et nouveauté. Elle semble ainsi être sur la bonne voix dans le difficile pari de remettre un peu de cohésion à l’hôtel de ville, tout en permettant à l’ensemble des élu·e·s d’y trouver leur place. 

Pour la composition de son cabinet, je lui décernerais un A. 

Campement du pont Joffre

Dossier un peu plus épineux, la question du démantèlement du campement sous le pont Joffre a fait sourciller bien des groupes communautaires œuvrant auprès de personnes itinérantes. Effectivement, l’Association des locataires a ainsi commenté la question : « On pense que le démantèlement est une décision qui relève de l’image publique de la Ville et n’est en rien liée à la sécurité publique. Pour l’association des locataires, l’insistance à parler de dépendances et de santé mentale était fortement suspecte. [De plus], les propos à l’effet que les campeurs étaient étrangers à Sherbrooke étaient de la calomnie, et l’invitation à ne pas donner de la nourriture, cela était de trop… Nous pensons que la réflexion pour assurer la sécurité des campeurs et campeuses ne devait pas aller dans cette direction. Ce débat est encore d’actualité : Comment fournir un chauffage sécuritaire, un soutien alimentaire et des ressources aidantes ? Nous voyons dans les interventions de Mme Beaudin un tournant dangereux pour la suite. » Cette décision – rappelant l’intervention critiquée de Valérie Plante concernant le campement Notre-Dame à Montréal – semble avoir mis le milieu communautaire sur ses gardes, malgré le fait qu’elle se soit rendue sur place pour rencontrer les personnes impliquées. Ici, je lui décernerais plutôt un C. 

Si l’exercice a connu quelques accrocs,
il se mérite tout de même un solide B.

Budget imparfait

Plus récemment, le fameux premier budget de la mairesse a aussi fait pas mal grincer des dents, avec des dépenses supérieures à celles des administrations précédentes. Il est à noter que les conseillers et conseillères Paul Gingues et Annie Godbout étaient particulièrement réticent·e·s à des ajouts de dernière minute.

Sans vouloir répéter les propos de Mickaël Bergeron, on se rend bien compte que Mme Beaudin s’est retrouvée prise entre promesses électorales et chantiers déjà en cours. Néanmoins, saluons l’effort mis à ce que le processus s’effectue de façon publique, en toute transparence, ainsi que l’engagement respecté de mettre sur pied un Secrétariat à la gouvernance et à la participation citoyenne. 

Si l’exercice a connu quelques accrocs quant aux ajouts de dernières minutes, il se mérite tout de même un solide B : il répond aux attentes, sans être exceptionnel non plus. 

À surveiller

En conclusion, on retient donc que Mme Beaudin s’en tire bien, malgré quelques accrocs de début de mandat. Néanmoins, le reste de ses promesses demeureront à surveiller dans les prochains mois, ainsi que la gestion des travaux en cours.


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