« Évelyne Beaudin, mairesse ». Ouais, pis?

21 janvier 2022Denis Pellerin
Catégorie : Politique municipale

Ce message sur une affiche en a scandalisé plus d’un.e pendant la campagne électorale. Surtout accompagné de photos d’anciens maires de la Ville : « Elle se prend pour qui, elle ? » On s’est énervé le poil des jambes pour pas grand-chose.

Un candidat masculin qui vantait son «leadership» à chacun de ses communiqués n’a pas soulevé de protestations. Et pourtant … 

L’autre candidat masculin disait aussi en avoir : « Mais il faut que le monde me suive par z’emple ». Édifiant !

Je me demande si le paternalisme n’expliquerait pas ce double standard : on pardonne moins aux femmes qu’aux hommes. Encore ! Même les femmes sont dures pour les femmes en politique.

La chose est maintenant jugée : « Évelyne Beaudin EST mairesse » ! 

Qu’on le veuille ou non, il faudra bien « faire avec ». Et « bien faire ». Avec.

Elle a su s’entourer d’une belle équipe et d’excellentes candidatures de tous les milieux et de toutes les origines pour représenter adéquatement la population. Le résultat est là, irrévocable.

Elle a déjà tendu la main aux indépendant·e·s en réservant une partie de son budget de cabinet pour assister TOUS les membres du Conseil, en nommant deux indépendantes au Comité exécutif et d’autres à la présidence de Commissions importantes.

Parlant des Commissions, sa réforme de la gouvernance a été adoptée à l’unanimité. Contre toute attente ! Même de la nouvelle mairesse. Non sans froisser quelques plumes. C’était le point le plus risqué parce qu’elle remettait en cause le fonctionnement des paramunicipales et des comités qui étaient souvent de petits royaumes où la présidence régnait en quasi-autocratie. À preuve, outre le pouvoir de dépenser, la plupart n’avaient pas d’objectifs fixés par le Conseil. 

Bien malin qui pourrait dire quels étaient les objectifs de la STS, de l’aéroport, de Destination Sherbrooke ou d’un quelconque comité. Dans plusieurs cas, on a même poussé l’audace jusqu’à cacher de l’information : plusieurs procès-verbaux relatant des décisions prises ont sciemment été ‘retenus’ pour ne pas que les autres élu.e.s (et le public) puissent en prendre connaissance – plusieurs comités, plusieurs procès-verbaux, plusieurs mois. Un coup de balai s’imposait. Reste à voir si les Commissions seront les instruments adéquats.

Autre promesse tenue : la diffusion de 15 heures de discussions budgétaires. Celle-ci nous a permis de découvrir les dessous de cet exercice, de prendre connaissance des positions de chacun·e et de constater que certain.e.s ignorent parfois les tenants et aboutissants de la démarche (même parmi les « ancien.ne.s », notais-je !). Les budgets de fonctionnement et d’immobilisations ont été adoptés avec quelques dissidences qui reflètent plus un refus du changement de vision qu’une véritable opposition aux données financières ou comptables : rien là de bien différent des exercices antérieurs.

Certains dossiers délicats ont permis d’avoir un aperçu des changements de vision et de gestion à venir. La crise qui entourait les problèmes d’itinérance a été réglée momentanément en venant appuyer promptement les professionnels du milieu dans le plus grand respect des uns et des autres. Il faudra y revenir bien sûr pour des solutions durables. 

De même pour Valoris, le message est passé : après onze ans, ça va prendre du changement. Et changement il y aura. Là et ailleurs, dans tout l’appareil municipal. On a déjà certains indices d’une plus grande rigueur de la part d’élu.e.s et de fonctionnaires, d’un plus grand respect aussi. 

Après deux mois, ceux qui s’attendaient à un régime de chicanes perpétuelles doivent constater qu’il n’en est rien. Ou presque. Quelques flèches bien sûr envers la nouvelle mairesse. Auxquelles elle répond avec tout le respect qu’exige sa nouvelle fonction. Et même avec le sourire.

« La place de la femme est partout. Partout où elle le désire. » que je disais lors de la campagne à la mairie de 2017. J’aimerais que cette maxime soit lue, sue, connue, enseignée et assimilée une bonne fois pour toutes. Ne plus voir sourciller quand une femme prend sa place.

Évelyne Beaudin, mairesse, EST à sa place. Hâte de voir la suite.


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