Un changement de culture à l’hôtel de ville ?

1 avril 2022Sophie Parent
Catégories : Éditorial , Opinion


Toujours dans l’idée de faire le suivi de ce qui se passe à l’hôtel de ville, j’ai récemment épluché les avis publics, les comptes-rendus des séances du conseil municipal et les communiqués de presse, afin de voir où en est le cabinet d’Évelyne Beaudin par rapport à ses promesses. Voici ce que j’ai pu relever : 

Le logement, toujours un souci

Le 1er février dernier, la ville de Sherbrooke a annoncé la création d’un groupe de travail pour le logement… Or, pas de nouvelles de celui-ci depuis. En pleine période de renouvellement des baux, une annonce rassurante pour les locataires serait sans doute la bienvenue, mais se fait toujours attendre. Pendant ce temps, des affiches « Nous vendons Sherbrooke » poussent un peu partout, tandis que le prix moyen des logements grimpe en flèche. 

Depuis, la seule annonce que j’ai pu trouver en matière de logement est celle concernant l’Église Sainte-Famille : ce n’est ni une perte ni un gain. En effet, même si la vocation de l’Église deviendra bientôt celle d’une bibliothèque plutôt que des logements communautaires, le projet de 30 logements pourra quand même voir le jour, sur un terrain de la rue McCrea appartenant à la ville. Avec les investissements dans le logement social annoncés dans le budget Girard le 22 mars dernier, espérons que le projet de 116 unités d’habitations de la rue Galt Ouest puisse enfin aller de l’avant… Quoique dans ce dossier, rien ne me semble moins certain.  

Ma question pour l’administration Beaudin est la suivante : à ce rythme, comment évitera-t-on la catastrophe au 1er juillet prochain ? 

Accessibilité et transparence

Au moins, du côté de l’accessibilité des différentes instances aux citoyen·ne·s et de la transparence, l’équipe de Sherbrooke Citoyen livre la marchandise. Les conseils d’arrondissements sont désormais plus accessibles qu’avant et disponibles en ligne, via Teams. De plus, la ville de Sherbrooke passe désormais de 80 comités différents à 6 commissions consultatives, dont les rôles sont encore à clarifier. Cela contribue ainsi à simplifier l’appareil municipal et à favoriser la participation citoyenne. Pour les citoyen·ne·s d’Ascot, ce renouveau de la participation citoyenne s’est soldé par une victoire contre la construction d’un supermarché, au profit du commerce de proximité. 

Autre mesure intéressante, le conseil municipal de 22 mars 2022 aura aussi été l’occasion d’ajuster le partage des coûts avec les promoteurs. Jusqu’à maintenant, cela revenait à la ville – et donc aux contribuables ! – de débourser pour les frais d’analyse de dossier, d’appels d’offres et de modifications aux infrastructures déjà existantes, entre autres choses. Ces coûts associés au développement de projets résidentiels, commerciaux et intégrés reviendront désormais aux promoteurs, comme c’est déjà le cas dans plusieurs villes du Québec ! 

Aux administrations précédentes, je demande : mais pourquoi est-ce que tous ces frais revenaient auparavant à la ville ?

La fin des chicanes ?

Une chose est sûre, à la lecture de procès-verbaux, je ne peux que constater la fluidité dans laquelle les séances du conseil semblent se dérouler. Les conseillers et conseillères déclarent leurs conflits d’intérêts quand il y en a et les propositions sont adoptées à l’unanimité ou à majorité la plupart du temps. Si l’on reprochait à Madame Beaudin de semer la discorde, il me semble pourtant que les procès-verbaux des dernières années respiraient beaucoup plus la dissidence que ceux-ci. Serait-on en train d’assister à un réel changement de culture à l’hôtel de ville ? Il est encore tôt pour le dire.


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