Le Bonheur

4 mai 2022Alexis Brice
Catégorie : Poésie

Ma vie c’est d’la marde

Non seulement, le sentiment de m’sentir envie tarde. 

Mais la non-réalisation de mes envies fait en sorte que ma vie est devenue fade. 

Une routine dans laquelle je tourbillonne. 

Mon bonheur à l’état de la famine vu ce que l’état m’donne. 

Enwaille Alexis. Patine, patine ai un peu de colonne.

Mais nos leadeurs sont des empereurs Palpatine. 

Ça devient difficile de masquer l’odeur de marde et d’urine avec seulement de l’eau d’Cologne. 

J’ai grandi en pensant que le bonheur était quelque chose d’offert, quelque chose qui se prend, quelque chose qui s’donne. 

Quelque chose qui vient, qui part, quelque chose de l’fun. 

Quelque chose qui se manifeste à un endroit quelque part. 

Quelque chose qui se manifeste nulle part, plutôt avec une personne. 

Quelque chose qu’on pouvait consommer à la tonne, comme les lettres, les voyelles, les consonnes. 

Quelque chose qu’on sème en somme, ensemble, à la tonne. Quelque chose qu’on attire comme la théorie de Newton. 

Quelque chose à bâtir, un endroit où se blottir lors d’une nuit froide d’automne. 

Mais le bonheur, aujourd’hui s’achète, se racket, s’empiète. 

S’emballe, sans crédit, s’achète. 

Sans pitié, sans retourner la tête. 

Sans trop réfléchir parce que les multinationales, subtilement, nous forcent à fléchir. 

S’endetter jusqu’au cou, par-dessus la tête pour lentement périr, tout en aidant à nourrir un empire, à l’enrichir. 

Et savez-vous c’est quoi le pire? 

Pour survivre, pour me nourrir, je fais partie de cette chaine, ce cercle, cette pyramide de la consommation. Ça m’rend malade, ma vie c’est d’la marde. 

Du lundi au vendredi, me lever pour mon nine to five.

En attendant impatiemment le 5 à 7.

Pour seulement recommencer le lendemain à vendre du rêve. 

Alexis…

Conseiller en vente.

Foutaise, plutôt Alexis la faucheuse de ton compte de banque. 

Je suis entrainé à t’en vendre toujours plus. Je suis entrainé à t’en vendre toujours plus. 

Tu veux un poisson rouge, tu r’pars avec un octopus. 

Un petit trip d’une semaine en Floride. 

J’t’en vends deux au quintuple du prix à Madrid. 

T’as pas les moyens de t’acheter ton petit véhicule hybride. 

Pas d’problème voici ton contrat, by the way, tu risques de finir de l’payer quand tu vas avoir des rides. 

Je suis entrainé à t’en vendre toujours plus.

Je suis entrainé à t’en vendre toujours plus.

Simplement parce que le patron de mon patron en veut toujours plus. Et malheureusement, moi aussi j’en veux toujours plus. Malheureusement, moi aussi j’en veux toujours plus. 

Je vends des choses donc je n’ai même pas les moyens de m’payer, mais j’suis tellement un bon vendeur que j’trouve le moyen de m’convaincre de les acheter. 

J’aimerais faire un changement d’carrière, tout recommencer. 

J’voudrais arrêter de consommer, de surconsommer et de toujours recommencer. 

J’aimerais vraiment me sentir fière sans avoir être récompensé. J’voudrais que le fait de surconsommer soit désensemencé. J’aimerais faire un changement d’carrière, tout recommencer. J’voudrais retourner à l’école, recommencer à étudier. 

Mais présentement, j’peux même pas m’acheter des duo-tangs, des livre, des cahiers Canada. 

Comme Wu-Tang m’a dit : 

Cash Rules Everything Around Me CREAM ! Get the money Dolla Dolla Bill Y’all


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