Renelle et Les coïncidences d’un destin
Épisode 2 : quel est mon nom?
Comme je te disais à la fin de l’épisode 1, je devais contacter le curé de la paroisse…
Comme je faisais ces démarches par temps perdu, vraiment perdu, j’ai pris au moins deux ans pour y arriver. Un jour, je suis tombée sur Monsieur le curé. Je me devais de faire vite car les registres devaient bientôt se retrouver tous au même endroit, c’est-à-dire au registre de l’état civil. Je ne me rappelle plus son nom, mais j’ai réussi à lui mettre la main dessus. Au téléphone, je lui ai expliqué que j’avais été baptisée à son église et que j’aurais bien aimé voir le registre dans lequel mes parents avaient signé. Je lui ai dit que j’étais en vacances dans le coin et que si c’était possible, j’aurais apprécié le rencontrer pour avoir accès à ce grand livre.
Monsieur le curé m’a alors demandé quel était mon nom, ma date de naissance ainsi que la journée de mon baptême. Wow ! Demandez et vous recevrez ! Ce fut un jeu d’enfant. Alors je lui dis d’emblée tout ce qu’il voulait savoir. Monsieur le curé, je suis née le 15 novembre 1964, j’ai été baptisée le 2 décembre de la même année. Alors là, il me demande mon nom. Heureusement, les papiers de la travailleuse sociale indiquaient quatre prénoms. Je lui dis que mon nom est Marie, Francine, Janette, Léna. Et là, il me dit : « Léna c’est votre nom de famille ? » Je lui dis oui.
Fiou ! Je venais de mentir à monsieur le curé. Pas facile, mais j’ai vite enchainé afin d’esquiver pour qu’il ne me pose pas d’autres questions. Il y avait beaucoup de choses à écrire et comme je n’avais pas mon nom de famille, je venais de régler la question. Monsieur le curé me dit : « Pas de problème venez demain matin à 10h et je vais être là pour vous montrer ces registres. »
Wow ! Qui l’eût cru ? Alors nous voilà partis, moi et mon conjoint, pour se rendre à Bury, là où j’avais été baptisée 47 ans plus tôt. Imagine-toi, en me rendant là, je ne peux pas t’expliquer comment j’avais le cœur. Il me battait à 180 milles à l’heure. Je me disais, est-ce que Monsieur le curé va vraiment m’ouvrir ses livres aussi facilement et rapidement ? Est-ce que je vais tout savoir d’un seul coup ? J’avais vraiment le trac, j’avais la nausée, mais surtout, j’avais le droit de savoir. C’est l’accès à l’information.
Alors, prenant mon courage à deux mains, je me rendis donc à Bury rencontrer Monsieur le curé. En arrivant là, Monsieur le curé m’attendait en haut des escaliers et il me dit : « Vous êtes une petite Paris. » Wow ! Je lui dis oui, toute ébranlée. Et ce, sans que je n’aie encore rien vu, je venais d’apprendre mon nom de famille, mon vrai nom de famille. J’étais assez troublée.
Heureusement, mon conjoint était là avec moi. Il voyait bien que j’étais ébranlée. Il entreprit dès lors la conversation avec Monsieur le curé pour détourner son attention vers lui, ce qui m’a permis de me remettre de mes émotions et me rendre au livre, au grand livre de ma vie. Du moins du début de ma vie !
J’étais vraiment déconcertée, je n’en croyais pas mes yeux. Jamais je n’aurais pensé que ce serait si facile d’avoir accès à ce registre, ce registre qui me donnait tant d’informations. Imaginez, le livre est grand ouvert sur une grande table, avec une note à côté, que Monsieur le curé avait écrite, et sur laquelle était écrit Marie Francine Janette Léna, née le 15 novembre et baptisée le 2 décembre 1964.
Alors je vois, c’est bel et bien mon nom qui est écrit là. C’est bel et bien le nom qu’on m’a donné au centre jeunesse. Je suis vraiment désarçonnée, et là je suis là, à regarder ces écrits. Je suis tellement nerveuse.
La suite dans la prochaine édition d’Entrée Libre:
Épisode 3 | Une mission d’espionnage





