Un cri solidaire

Date : 1 juin 2025
| Chroniqueur.es : Sophie Nullipare
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Crédit image : Collective Pas une de plus

Avril, fenêtres ouvertes, 20 Celsius au thermostat. Dans mon l’été, ça monte jusqu’à 30 degrés au thermostat. Je n’ai pas la clim. Solidarité, donc.

Avec les femmes et les personnes à la croisée des oppressions qui subiront plus durement les changements climatiques ; les catastrophes naturelles aussi. Je suis solidaire des personnes migrantes et des réfugié·es climatiques. À toutes celles qui ont perdu la vie en essayant de venir ici. Elles ont marché des kilomètres dans des conditions inimaginables. Elles voulaient accéder à un lieu plus sûr qu’elles ne verront jamais. Mes pensées sont à vous, et à celles à venir. Elles fuiront les tornades, les inondations et d’autres conditions climatiques.

Je crie ma solidarité aux personnes qui n’ont pas eu de place pour se réchauffer assez cet hiver. Solidaires des personnes qui ont dû mettre 2-3 couches de vêtements sous leurs couvertures. Solidarité à toutes celles que les bordées de neige ont cloitrées. Parfois par situation de handicap ou manque de santé ou de vêtements adaptés. On n’est pas sorties. Impossible de déblayer pour le transport adapté. Comment aller à des rendez-vous ou faire l’épicerie ?

Solidarité avec celles qui, comme moi, rangent les objets qui gardent au chaud dans un logement mal isolé : plastiques de fenêtres, sleeping bags, l’unique coussin chauffant, etc. Solidarité avec toutes les personnes vivant dans un appart trop petit, qui coupent dans les besoins d’intimité. Solidarité à toutes celles qui dépendent de leurs proches ou de préposées pour se rafraichir ou se réchauffer. Je pense aussi à toutes les personnes qui ont des difficultés sensorielles. Ou de thermorégulation: allo les ménopausées! Oui, y’en a qui sont dévastées par le chaud, le froid. Mais aussi par les vêtements à mettre et ceux qu’on ne pourra pas enlever. Vivement l’eau froide/ chaude pour s’aider… mais encore faut-il de l’eau et de l’électricité!

J’ai la rage. Comment est-ce possible qu’en 2025 des communautés autochtones n’aient pas encore accès à de l’eau potable en permanence ? Et ça, dans un des pays les plus fortunés du monde!

Une pluie d’exemples

Ce n’est pas toutes les piscines de Sherbrooke qui sont gratuites, adaptées et accessibles aux personnes en situation de handicap, qui sont immunosupprimées ou ayant besoin d’un lieu safe pour se baigner. À quand de telles piscines dans tous les quartiers ? À quand le transport collectif et adapté gratuit pour accéder aux parcs ayant des arbres et la forêt.

Et que dire de la plage du parc Blanchard ? Y a-t-il un tapis pour permettre aux personnes utilisant un fauteuil roulant d’y accéder ? Une pluie diluvienne la rend si polluée qu’elle doit fermer. On veut rester en bonne santé…

Mais ça, c’est quand t’as pas peur de l’eau et/ou que tu sais nager!

Lors de canicule, est-ce que la ville permet le transport gratuit à toustes pour aller à la plage du parc Blanchard ou celle de Deauville ? Y retrouve-t-on des aides à la flottaison gratuites et accessibles à toustes, qu’importe tes BESOINS en termes de sécurité dans l’eau  ?

Une question de volonté politique!

Dans une ville supposément inclusive comme Sherbrooke, comment se fait-il qu’il n’y ait pas encore de Politique d’accessibilité universelle ? En ce moment, vous n’éradiquez pas la pauvreté, vous effacez les pauvres. Travailler sur la pauvreté, c’est travailler en amont. C’est renforcer le filet social des personnes qui tombent dans les craques. C’est se donner collectivement la main pour aller aussitôt chercher celles qui y tombent. On ne les laisse pas crever.

Toi qui le vis, je te vois. Je t’entends. Je partage ta colère, ton injustice et parfois, ton sentiment qui pousse à abandonner des combats pour avoir accès à des lieux confortables pour traverser les tempêtes. Sache que tu n’es pas seul.e et que la lutte, c’est ensemble qu’on peut la mener. Viens me parler de ta réalité si unique et différente de la mienne. Ensemble, on peut minimalement s’unir et briser la solitude, puis faire jaillir des solutions, faire des pressions.

Par solidarité, unissons-nous. 

 

 

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