Tibet, JO et médias : Un autre point de vue

1 août 2008

Le Tibet et le boycott des Jeux olympiques sont à la une. Avant de distribuer les blâmes, prenons le temps de comprendre la situation.

Un peu d’histoire. Une théocratie féodale s’instaure au Tibet au 11e siècle. En 1949, les monastères possédaient plus de 70 % des terres, le reste allant aux familles nobles. Les serfs vivaient dans la misère, sans droit à l’éducation ni à la santé. « Nous nous souvenons de ces jours heureux », dixit le dalaï-lama.

Tiens, voilà la CIA

Le Tibet fait partie de la Chine depuis le 13e siècle. Washington le reconnaissait jusqu’à 1949. Après la révolution, en 1956, commence la distribution des terres aux paysans. Les féodaux sont mécontents. La CIA prépare un soulèvement, elle entraîne des Tibétains à la guérilla et au terrorisme. En 1959, elle les lance à l’attaque. C’est un échec : elle évacue le dalaï-lama, lui donne 180 000 dollars par an et à son mouvement, 1,7 million.

Depuis la révolution, la population tibétaine a triplé grâce aux soins de santé. La pratique religieuse est libre, l’enseignement est bilingue et des instituts de tibétologie ont été ouverts.
En 1988, 70 % des fonctionnaires étaient d’ethnie tibétaine.

En fait, seule la destruction de l’ordre théocratique a rendu possible l’émergence à grande échelle d’une identité culturelle et nationale tibétaine.

Émeute le 10 mars

James Miles, journaliste sur place, parle non pas de manifestations pacifiques comme nos médias, mais d’une révolte violente bien organisée. Des Tibétains attaquèrent des Chinois et des musulmans. Bilan : 13 morts, 325 blessés, 422 magasins saccagés, 120 maisons détruites, six hôpitaux et sept écoles endommagés. Quel État ne serait pas intervenu fermement ?

Pourquoi ces émeutes de nature ethnique et raciste ? On peut y voir d’une part une action planifiée par la CIA. En février, 40 Tibétains suivaient un entraînement intensif à Dharamsala avec un agent de la CIA en vue d’une action coordonnée en cette année olympique. Signe que les États-Unis considèrent la Chine comme un ennemi stratégique qui doit être contenu par une politique de déstabilisation interne. D’autre part, il existait un terrain fertile. Beaucoup de jeunes Tibétains venus des campagnes manquent de qualification pour obtenir des emplois pris par des Chinois — une situation favorable à un nationalisme xénophobe.

Joue aussi la négation du droit à l’autodétermination des nations à l’intérieur du territoire chinois, et la répression répréhensible de toute manifestation de nationalisme. Mais pour qui se prennent les politiciens occidentaux pour aller faire la morale, eux qui envahissent les pays à leur guise pour imposer leur politique ?

La situation est complexe et implique des enjeux géopolitiques. Il est déplorable que l’on veuille instrumentaliser les athlètes olympiques pour atteindre les fins des grandes puissances. Souhaitons qu’avant de prendre position, tous s’informent à d’autres sources que nos médias engagés dans une campagne de propagande dont nous parlerons ultérieurement.

 

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