Le 7 octobre 2025, Entrée Libre a envoyé un questionnaire à l’ensemble des candidat·es aux élections municipales 2025 de Sherbrooke. Voici les réponses de Hubert Richard, candidat indépendant dans le district de l’Hôtel-Dieu.
Enfant, je ne recherchais pas la présence d’amis. J’avais des amis parce que des gamins m’appelaient pour jouer avec eux. Mon esprit imaginatif m’a toujours procuré de quoi à m’occuper et à me divertir. Donc, le sens du clan pour moi n’était pas vraiment ma force.
En tant qu’animal grégaire, je me suis vite senti dépassé dès mon arrivée au secondaire. Je ne sais pas si c’est mon côté autiste, mais ce besoin d’appartenir et de se développer dans un groupe, devant toute l’insécurité qu’apporte l’acceptation et le rejet de l’autre, trouva sa satisfaction au travers quelque chose d’organisé, d’établi avec des règles claires : la vie associative.
J’ai rejoint le conseil étudiant. En secondaire 4, je fus élu président de la polyvalente. Mon intérêt pour la politique fut tout naturel. Mais, cette élection fut la dernière que j’ai gagnée jusqu’à, cette année, quand on m’a élu représentant des usagers au sein du CA de la Chaudronnée de l’Estrie.
Certes, j’ai siégé sur plusieurs conseils d’administration et comités, mais je m’y suis retrouvé parce qu’on avait besoin de moi et qu’il n’y avait personne pour remplir les postes que j’ai occupés (Action Saint-François, Association des locataires de Sherbrooke, AmiEs de la Terre de l’Estrie, Coalition sherbrookoise pour un milieu de vie). Et ce n’est pas parce que je n’ai pas essayé de me faire élire quelque part. J’ai passé ma vie à essayer de me faire élire, car j’y sentais une vocation.
En vérité, je trouvais en la politique quelque chose de puissant pour rallier du monde perdu par la politique traditionnelle à quelque chose de nouveau qui nous permettrait de faire du sens avec les enjeux environnementaux et sociaux avec lesquels l’humanité est confrontée. Je crois beaucoup que notre évolution ne peut être possible qu’en surpassant la domination que nous subissons par les armes et la pression des guerres dans lesquelles elles nous plongent.
C’est une intuition ou une espérance, mais je crois qu’en arrivant à vivre ensemble en se donnant un espace politique dans lequel tout le monde se retrouve peut nous apporter quelque chose de tellement formidable que cela élèverait notre niveau de conscience au point de rendre caduc l’attrait des armes et de la force qu’elles procurent. C’est très idéologique, mais cette espérance me condamne à ne pas lâcher, et à tenter de me faire élire à chaque élection municipale.
Concrètement, la première chose que je m’engage à faire si je suis élu, c’est de reprendre le porte à porte, et discuter avec chaque foyer dans le district pour relever la vision et les besoins de chacun en termes de politique municipale. Par ces discussions citoyennes, je compte également leur partager mes propres espérances quant aux problématiques d’itinérance et de pauvreté dans le quartier.
Il est clair que j’appuie l’ensemble des revendications de l’Association des locataires de Sherbrooke qui vise à socialiser 20% du parc locatif et de retrouver un financement de la ville pour les aider dans cette cause. Il est également question de créer un parc à chien dans le secteur ouest du quartier, tout près de la rivière, avec la participation de ceux et celles qui vivent un enjeu de pauvreté.
Au fond, j’espère arriver à une réconciliation sociale qui nous donnerait le gout de vivre ensemble en nous procurant une joie renouvelée quant à l’utilisation des espaces publics, en particulier les parcs et l’accès à la rivière Saint-François.




