Marche mondiale des femmes : 2 mois plus tard, et la lutte continue !

Date : 7 avril 2012
| Chroniqueur.es : Annabelle Berthiaume
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Plus de 10 000 personnes, plutôt que les 5 000 attendues, ont marché à Rimouski le 17 octobre dernier. Femmes, hommes et enfants étaient présents pour appuyer les revendications de la Marche mondiale des femmes 2010.

Du 12 au 17 octobre 2010, la population québécoise a signifié aux deux paliers de gouvernement leur ras-le-bol du maintien des femmes dans la pauvreté et la violence. Des politiques de tarification et de privatisation qui ne ressemblent pas aux valeurs que l’on veut transmettre aux générations futures, ça suffit!

La plus grande victoire de notre longue marche est certainement la mise en place de cours d’éducation à la sexualité. En effet, le gouvernement provincial envisage d’introduire des séances d’éducation sexuelle dans une perspective égalitaire au primaire et au secondaire. Ce n’est qu’une ouverture très minime par rapport aux autres revendications : légifération des publicités sexistes et le maintien au Canada des services d’avortements gratuits.

Près d’un mois plus tard, le Canada a ratifié la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, donnant ainsi un appui symbolique, mais n’imposant aucune mesure contraignante au niveau juridique. Un premier pas dans la bonne direction, qu’il faudra continuer de surveiller.

Nous revendiquons aussi le retrait des troupes canadiennes de l’Afghanistan et au Québec, la fin du recrutement militaire dans les écoles. Le gouvernement provincial a refusé de se prononcer étant donné qu’il s’agit d’une responsabilité du fédéral, tandis que ce dernier a nié faire du recrutement dans les écoles. Ce qui est surprenant, c’est qu’il s’agit en fait du palier provincial qui est responsable du dossier de l’éducation ; il devrait donc se sentir un peu plus concerné lorsque de l’enrôlement militaire a lieu dans les milieux d’apprentissage. Par ailleurs, le fait que les Forces armées du Canada fournissent aux enseignants, à partir du primaire, du matériel de propagande et de recrutement militaire, nous inquiète beaucoup.

Tant que toutes les femmes ne seront pas libres…

Depuis le mois d’octobre, le mouvement des femmes se rallie aux groupes portant les mêmes valeurs que lui : ConcertAction Femmes Estrie a notamment participé à l’action du 23 novembre dernier, organisé par la Coalition régionale opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. L’évènement a réussi à rassembler plus de 200 manifestants à Sherbrooke. Des citoyens qui croient au maintien des services publics et à l’accessibilité du bien commun. De plus, plusieurs groupes de femmes ont organisé des activités dans le cadre des 12 jours pour l’élimination de la violence faite aux femmes, du 25 novembre au 6 décembre 2010.

Nous resterons encore actives pour l’année à venir notamment par le biais de la Coalition et le Collectif régional pour un Québec sans pauvreté, parce que nos luttes sont légitimes et pertinentes. Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche! Et vous ?

L’auteure est stagiaire à ConcertAction Femmes Estrie et étudiante en Service social à l’Université de Sherbrooke.

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