Contre l’exploitation des travailleuses domestiques

Date : 29 avril 2019
| Chroniqueur.es : Karen Poulin
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Il y a de ça 6 ans, le 24 avril 2013, s’effondrait le Rana Plaza à Dacca la capitale du Bangladesh. Cet effondrement désastreux a fait plus de 2000 blesséEs et environ 1130 décès. Cet immeuble habritait principalement des ateliers spécialisés dans la confection de textiles et vêtements pour diverses compagnies et marques internationales de la «Fast Fashion» comme GAP, H&M et Mango. D’ailleurs, cette catastrophe a majoritairement touché les femmes.

Ainsi, le 24 avril est devenu une journée de commémoration et de solidarité, aussi appelé les 24 heures d’action féministe globale. À cette occasion, la Marche mondiale des femmes (MMF) organise différentes actions de solidarité entre 12h et 13h. Ces actions ont pour objectif de dénoncer le système capitaliste, patriarcal, raciste et colonialiste faisant en sorte que la contribution des femmes aux économies locales et nationales passe souvent inaperçue.

En cette journée de 24 heures d’action féministe globale, le comité Marche mondiale des femmes — Estrie tient à souligner le travail effectué par les femmes, particulièrement le travail ménager ainsi que la situation des travailleuses domestiques. De façon générale, chacune et chacun d’entre nous avons une idée de ce qu’est le travail ménager et domestique, mais les deux ne sont pas tout à fait la même chose, bien que très similaires. Dans les deux cas, les tâches effectuées sont de l’ordre de la sphère privée: le ménage, le lavage, la préparation des repas, etc. La principale différence est que le travail ménager n’est pas rémunéré tandis que le travail domestique l’est, même si le salaire est souvent dérisoire. Le travail domestique est donc effectué par des employé·es, majoritairement des femmes, souvent appelées aides familiales ou travailleuses domestiques.

Il existe un marché international d’exploitation du travail domestique où les femmes, majoritairement migrantes, sont traitées comme une marchandise. La réalité des travailleuses domestiques est souvent comparée à de l’esclavage moderne puisque, souvent, elles sont exploitées et maltraitées. En plus de faire face à des conditions de travail médiocres, ces femmes ne connaissent pas leurs droits et croient qu’elles doivent obéir à toutes les demandes de leur employeur sans dire un mot. C’est pourquoi des pressions sont faites à l’endroit du gouvernement canadien pour qu’il ratifie la Convention n° 189 afin d’assurer une protection spécifique aux travailleuses domestiques et établir clairement leurs droits. Selon le Centre international de solidarité ouvrière (CISO), il y aurait 150 000 travailleuses domestiques au Canada, dont 25 000 au Québec et 80% d’entre elles seraient des femmes migrantes en forte provenance des Philippines.

En ce 24 avril 2019, le comité de la Marche mondiale des femmes – Estrie a donc choisi de se solidariser avec les travailleuses domestiques et les femmes ménagères en exigeant l’adoption de la Convention No 189, une reconnaissance des travailleuses domestiques et une reconnaissance du travail des femmes.

Restez donc à l’affût, un petit quelque chose sera publié sur la page Facebook de la Marche mondiale des femmes — Estrie à cette occasion.

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