GALERIE G de B R

Date : 29 juin 2021
| Chroniqueur.es : Souley Keïta
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Ce vendredi 2 juillet, un 5 à 7 exceptionnel, auquel vous pouvez venir nombreux, aura lieu à la Galerie G de B R à Danville, en présence de Linda Vachon et Eva Maude TC.

Vues sur la… Galerie G de B R

L’art est un refuge où nous pouvons faire ce que nous devons être, en contemplant, en nous émerveillant, à travers les lumières de la création. 

Il est un merveilleux havre de paix où l’espace d’un instant, il nous est donné la chance d’arrêter le temps pour s’évader. Une évasion qui nous est offerte par la Galerie G de B R.  

Dans ce « petit temple » à Danville, comme le définit si bien Geneviève Boivin-Roussy, on plonge à travers chaque œuvre notamment celles de Linda Vachon, Barbara Meilleur, Eva Maude TC et Frederik Ouellette. Entre sculpture et peinture, en passant par la photographie, la maison d’art ne se trompe pas avec des choix artistiques qui restituent à notre âme, meurtrie par cette année éprouvante, une paix intérieure.  Le Temps Lumière n’est pas seulement la première exposition de la Galerie G de B R, c’est avant tout le moment intime où nous pouvons embrasser notre sensibilité retrouvée. 

Quel beau réconfort!

Le journal Entrée Libre a pu interviewer par téléphone la fondatrice et directrice artistique de la galerie d’art de Danville, Geneviève Boivin-Roussy : 

Geneviève Boivin-Roussy Photo courtoisie de La Galerie G de B R

Souley Keïta : Porter un regard pour sublimer l’autre. Porter un regard pour se créer à travers l’autre. Était-ce crucial avec la création de la galerie de faire naître de nouveau un regard sur l’autre, sur l’art en général?

Geneviève Boivin-Roussy : Oui! Je dirais que c’est même une priorité notamment dans les régions rurales parce que malheureusement on ne nous a pas habitués à aller au théâtre, au musée. C’était des sorties que l’on pouvait faire à l’école, sans pour autant que ce soit conséquent… Une fois au primaire, une fois au secondaire. L’art est l’âme d’un peuple et je pense qu’il y a un manquement à l’enseigner. 

C’est la même discussion que j’ai eue auparavant avec ma mère où nous nous sommes dit qu’il va falloir être patient pour que cela puisse faire partie intégrante de notre culture.

Je trouve que c’est vertigineux (cf. : création de la galerie), mais c’est essentiel. Cela me permet d’aller à la rencontre des autres, d’écouter les gens et de répondre à leurs questions. Mon souhait est que les gens se fassent confiance lorsqu’ils vont dans un musée, dans une galerie sans avoir la notion de performance où il faut obligatoirement avoir une réponse lorsqu’on est face à une œuvre. C’est beaucoup plus simple, car c’est la rencontre avec son moi profond.

Souley Keïta : Prendre le temps de s’arrêter pour s’enivrer de la création dans un monde où tout va trop vite. Le temps est une notion importante au sein de ta galerie notamment avec cette première exposition : Le Temps Lumière. À quel point cette notion est-elle importante à tes yeux?

Geneviève Boivin-Roussy : Je dirais plutôt le temps et l’espace. Une fois de plus, il est question de culture. Par exemple, on va presser quelqu’un lorsqu’il prendra le temps de contempler la nature, la mer, etc., et ce n’est pas parce qu’une personne contemple qu’elle ne fait rien. Je pense qu’il faudrait se poser des questions justement sur le temps pour réfléchir, le temps pour contempler et le temps pour se mettre en action. Lorsque nous sommes devant une œuvre, on prend le temps pour ravir une œuvre et c’est tout aussi valable que de poser une action. Aux yeux de notre société, certaines de ces étapes sont mises de côté alors qu’elles sont importantes, malheureusement nous avons peur du jugement de l’autre, peur d’être jugé par son voisin, par ses parents. Cette notion de peur revient notamment lorsque l’on prend du temps, mais également, comme on en parlait tout à l’heure, la peur de ne pas avoir droit à l’art, la peur de se dire que mon interprétation sur une œuvre n’est pas valable. Je pense que cette année en particulier a donné cet espace pour qu’on puisse prendre le temps.

Souley Keïta : J’aimerais que l’on traverse tes choix artistiques. Eva Maude TC, Frederik Ouellette, Barbara Meilleur, Linda Vachon, qu’est-ce qui t’a animé dans leur art?

Geneviève Boivin-Roussy : L’émotion! L’émotion que les œuvres véhiculent. Je trouvais qu’à travers chaque tableau, chaque photographie, chaque sculpture, il y avait une œuvre lumineuse. Même à travers les tableaux de Linda (Vachon) qui vivait un drame, on y voit des personnages qui sont à la recherche de fleurs, à la recherche d’espoir, à la recherche du renouveau et parce qu’ils tentent de grandir dans ses tableaux. Pour Frederik (Ouellette), il y a également la même chose dans la scénographie de ces œuvres et même si l’on sent qu’il y a une contradiction, il y a toujours une grande lumière. Il en va de même pour les photographies d’Eva Maude (TC) et chez Barbara (Meilleur) on retrouve une volonté de s’affranchir de ce carcan dans lequel on nous met. Mes choix ont été guidés par cette grande force qui se dégage en chacun d’eux. Il y a aussi le choix de couleur dans certaines œuvres, avec quelque chose de très doux, quelque chose qui fait du bien à l’âme.

Je dis souvent que lorsque j’aime une œuvre, j’ai envie de le manger. 

C’est également un partage, car les artistes sont tombés amoureux du projet et avec toute leur générosité, ils ont décidé d’embarquer. C’est bien plus qu’une galerie d’art, c’est une maison d’art pour qu’ils puissent aller à la rencontre des autres, mais également à la rencontre d’eux-mêmes.

Souley Keïta :  Dans cette maison d’art, il y a également un étage de création, pour permettre à un artiste de se trouver, mais aussi de se retrouver. C’est une partie importante dans ce lieu, peux-tu nous toucher quelques mots. 

Geneviève Boivin-Roussy : Dans ce lieu, dans la résidence pour artiste, nous avons fait en sorte de créer un univers où l’histoire, l’âme de la maison y sont pour beaucoup. On a aidé pour la sublimer et permettre aux artistes d’avoir un endroit où ils se sentent protégés. C’est un lieu qui peut leur permettre d’aller dans des zones où ils n’iraient pas forcément. L’objectif premier de la résidence n’est pas de performer ou de pousser l’artiste à exposer ce qu’il fait dans ce lieu, mais plutôt un endroit pour le recueillement ou pour se retrouver. Il y a plusieurs artistes qui sont venus, qui n’ont fait que monter les escaliers et je sentais qu’ils s’ouvraient dans ce lieu de création, dans ce lieu poétique. D’ailleurs, Jean Cocteau disait que la poésie ne résulte pas d’une inspiration, mais d’une expiration. Ils vont chercher quelque chose qui est au plus profond d’eux, cette étincelle.

Souley Keïta :  L’exposition. Estimes-tu qu’aujourd’hui il manque des lieux pour permettre aux artistes d’exposer leurs œuvres?

Geneviève Boivin-Roussy : Je ne crois pas qu’il manque de lieux, mais je te dirais qu’il manque le liant pour accéder à ces lieux. On a une belle couverture médiatique pour la galerie avec Le Devoir ou La Tribune, mais je t’avouerai que l’on aurait aimé que les médias de Montréal et d’ailleurs s’intéresse au projet. Pour que ces lieux puissent vivre, il faut du « bouche-à-oreille », certes, mais il faut tout de même l’aide des médias. Il manque plus cela que les lieux. Il se trouve que parfois on manque des événements parce qu’on n’en a pas entendu parler. Cela peut être difficile pour des créateurs ou des entrepreneurs de démarrer des projets, car ils ne sont pas aidés par nos médias.

Venez nombreux!

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