Manifestation contre les féminicides organisées par la bande féministe

Date : 19 avril 2021
| Chroniqueur.es : Célia Dagenais
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Merci aux femmes qui ont organisées cette marche et rassemblées notre réseau communautaire pour la justice sociale et les droits des femmes. C’est avec plaisir que je représente le comité Femmes de l’Association des locataires de Sherbrooke, en tant que stagiaire en Techniques de travail social.

Merci aux femmes qui ont organisées cette marche et rassemblées notre réseau communautaire pour la justice sociale et les droits des femmes. C’est avec plaisir que je représente le comité Femmes de l’Association des locataires de Sherbrooke, en tant que stagiaire en Techniques de travail social.

Comme certaines d’entre vous le savez, la problématique principale de notre organisme est l’amélioration des conditions de vie des locataires, dans une optique de promotion et de défense du droit au logement pour toutes et tous. Elle dénonce du fait même la pauvreté systémique et vise à « remettre de l’avant la socialisation du parc locatif et dénoncer la marchandisation du logement ». Lors de sa dernière assemblée générale, l’Association a identifié quatre sous thèmes en lien avec la crise du logement : le racisme systémique, la crise climatique, la marchandisation des services et les violences faites aux femmes.

À l’ALS, nous savons que la discrimination des femmes au logement s’explique par une déresponsabilisation de l’État face aux inégalités sociales, dont la pauvreté.

La pauvreté systémique chez les femmes est intimement liée à celle du droit au logement et la Fédération des femmes du Québec l’affirme depuis longtemps : « la pauvreté à un genre ». En 2019, la Table régionale des groupes de femmes de l’Estrie a reconnu que le logement fait partie des trois enjeux les plus urgents à l’amélioration des conditions de vie des estriennes. Et nous tenons à insister sur le fait qu’aucun gouvernement jusqu’à présent n’a su être à la hauteur, sinon nous ne serions pas ici aujourd’hui.

Pour parler de discrimination au logement, il est essentiel de s’intéresser aux statistiques économiques, d’après une analyse différenciée selon le genre, dans une approche intersectionnelle. En Estrie, la proportion de personnes âgées de 25 à 64 ans qui occupent un emploi à temps partiel est 20 % plus élevé chez les femmes et « l’écart entre le revenu médian avant impôts des Estriennes et des Estriens est de 7945 $ ». De plus, le pourcentage de femmes aînées vivant sous le seuil de faible revenu est le double que celui des hommes. Les femmes sont plus nombreuses à consacrer plus de 30 % et 50 % de leur revenu pour se loger.

C’est pourquoi nous sommes aujourd’hui devant la Régie du Logement : Un AUTRE tribunal complice de la problématique qui ne fait pas justice aux femmes. À cela nous tenons à réitérer que selon nous le vrai responsable de la crise du logement est le marché locatif privé : parce que c’est le capitalisme qui dicte les règles du jeu.

L’ALS ne revendique donc pas de simples réformes, puisqu’elle reconnaît le droit universel au logement et dénonce l’absence de mesure législative pour exécuter ce droit. Rappelons-nous que le droit au logement fait partie des droits sociaux reconnus par nos deux chartes et par les Nations-Unies. C’est aussi pour l’ensemble de ces raisons que l’Association se positionne contre la privatisation du logement qui favorise l’exploitation des classes ouvrières, au profit des personnes privilégiées par le système en place.

C’est pourquoi l’ALS se positionne en tant qu’organisme gauchiste et féministe et qu’elle dénonce le système économique capitaliste et les valeurs dominantes néolibérales. En effet, ces causes ont pour effet de favoriser l’embourgeoisement et l’étalage urbain de nos villes, en plus de l’exploitation des territoires et des communautés à la croisée des oppressions.

Pour conclure, en plus de dénoncer les discriminations systémiques et de revendiquer des changements structurels, l’organisme agît également sur les conséquences. D’abord par l’existence de son comité Femme, qui favorise un espace de soutien, d’éducation populaire autonome et d’augmentation du pouvoir d’agir des femmes ; qui revendique « la mise en oeuvre de politiques sociales progressistes […] pour permettre aux femmes d’assurer leur autonomie économique et la reconnaissance de leur contribution spécifique à la société  ».

Nous vous invitons chaleureusement à joindre le comité, à participer à la vie associative et à appuyer la socialisation du parc locatif privé.

Merci pour votre sensibilité et votre indignation. Vous pouvez regarder à votre gauche, à votre droite et constater que vous n’êtes pas seule à vouloir que ça change.

Assez c’est assez!

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