Changer pour voter le changement

Date : 31 octobre 2021
| Chroniqueur.es : Sébastien Côté
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Qui s’est intéressé toute sa vie aux élections municipales? Sûrement très peu, j’en conviens, et moi qui m’y intéresse depuis tout récemment, je comprends que les conseils municipaux historiquement occultes dans leurs procédures fussent rébarbatifs au commun des mortels.

Hélas, en raison de cet héritage de générations de gens au pouvoir habitués aux coudées franches, une majorité d’électeurs ira, encore une fois, voter par instinct plutôt que par compréhension des enjeux, et donneront le pouvoir à un individu qui ne l’a pas nécessairement mérité, malgré les efforts louables de ceux qui ont l’assise morale pour la tâche.

Un certain élu sortant, par sa prime à l’urne, pourra continuer les méfaits de son copinage avec l’intérêt des puissants, ou encore un autre par son pedigree accédera à une fonction dont il aura improvisé les objectifs en chemin.

C’est hélas ce dernier scénario qui risque de se concrétiser, personnage propulsé par l’amour populaire du démagogue charismatique, à l’instar de Legault et sa CAQ, le culte vague et subconsciemment nourri par des années de revues 7 jours, des facéties d’un journal de Montréal ou de télé abrutissante, le candidat qui présente bien, relativement beau, bon parleur, dont le curriculum semble promettre la compétence.

J’invite mes concitoyens Sherbrookois à prendre le temps d’analyser ce qu’ils souhaitent pour l’avenir de notre municipalité, plutôt que de se rendre aveuglément à l’urne avec un choix médiocrement motivé, impossible à argumenter, puisqu’il ne repose souvent que sur : ‘ben lui il a l’air fin’. Si ce n’est que pour faire ça, de grâce, abstenez-vous de voter.

J’entends et je lis les pires sornettes à tous les tournants de l’actualité, les uns en faveur des partis, les autres contre, à qui dit mieux ses impressions sur tel ou tel candidat en raison de ses réponses à des entrevues absurdes qui leur demandent leur film préféré (entre vous et moi, on en a rien à cirer) entretenant cette déplorable culture de la superficie et du faux semblant, qui tue dans l’œuf tous les efforts à rendre sérieuse l’implication politique du grand nombre, ce qui pour le bien de tous devrait en principe être un enjeu de premier plan pour quiconque vit dans une saine démocratie.

Les gens âgés, éduqués ou non à l’importance du vote, se présenteront nombreux le jour du vote, comme à une activité égayant leur quotidien, comme un piètre remède à l’ennui, et leur donnant un sujet de conversation pour les jours froids de l’automne. Les jeunes, désabusés, négationnistes, s’abstiendront pour la plupart, trouvant nombre de leurs propres enjeux (on ne saurait leur en vouloir, le cœur a ses raisons) plus immédiats et dignes de leur attention.

Parfois, une minorité vraiment engagée, nourrie de bonne volonté, réussit à convaincre le vote populaire d’opter pour les gens porteurs d’un vrai changement, d’une véritable démocratie, d’un choix politique véritablement désintéressé et tourné vers le bien-être de tous. C’est ce qui s’était produit à Sherbrooke lors des dernières élections provinciales; souhaitons que ce sera le cas également le 7 novembre prochain…

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