Agir ensemble pour le respect des droits

22 septembre 2025
Crédit image : cigdem-bilgin

La santé mentale est sur toutes les lèvres, révélant la fragilité de notre santé psychologique. D’un bref sentiment de lassitude à un état dépressif qui nous projette dans une réalité parallèle, nous sommes tous affectés, à un moment ou à un autre, par les soubresauts de nos états d’esprit.

Autrefois réservée aux « maladies mentales », la santé mentale s’invite désormais dans la vie de chacun d’entre nous. Elle rappelle notre vulnérabilité face à l’anxiété, à la dépression et aux dépendances multiples qui nous quêtent au détour de nos vies surchargées et surstimulées.

La surcharge mentale est décriée sur toutes les tribunes et les appels au bienêtre inondent les médias. Malgré tout, les problèmes de santé mentale demeurent encore tabous alors que la stigmatisation et les préjugés sont tenaces.

La première politique québécoise de santé mentale a été adoptée en 1989. Celle-ci s’articule autour du concept de la primauté de la personne qui place l’individu au cœur des décisions qui le concernent. Dans la foulée, des organismes de défense des droits en santé mentale se sont organisés pour promouvoir et défendre les droits des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale. Parmi ceux-ci, mentionnons notamment le droit au consentement libre et éclairé aux soins, à la participation aux décisions et à la représentation.

Depuis l’adoption de la Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui (Loi P-38.001), les organismes de défense des droits en santé mentale dénoncent les problèmes liés à l’application des dispositions de cette loi qui ont pour effet de brimer les droits de la personne. Pro-Def Estrie rappelle qu’il est primordial de préserver le caractère exceptionnel de la Loi P-38.001 qui trop souvent bafoue les droits fondamentaux d’un être humain.

À cet égard, les groupes de défense des droits en santé mentale ont remporté cet automne une victoire historique avec la conclusion d’une entente de règlement dans une action collective pour les personnes qui ont fait l’objet d’une garde préventive de plus de soixante-douze (72) heures, sans autorisation judiciaire, dans un établissement hospitalier du Québec entre le 1er janvier 2015 et le 4 novembre 2024.

Pro-Def Estrie et ses homologues régionaux ont travaillé d’arrachepied pour informer les premières personnes concernées éligibles à recevoir une compensation financière en guise de mesure de réparation.

Le 15 mai 2025, nous avons également célébré le 10e anniversaire de la Journée NON aux mesures de contrôle. Cette journée souligne le règlement d’une action collective liée à des mesures de contention et d’isolement abusives au Centre hospitalier régional du Suroît de Valleyfield. Surtout, elle rappelle l’urgence d’abolir l’isolement, la contention et le recours aux substances chimiques; des mesures répressives encore trop souvent utilisées dans les établissements de santé du Québec. Voilà des années que les organismes communautaires en santé mentale lancent un appel à la créativité afin que les professionnel·les mettent en place des mesures alternatives à l’usage des mesures de contention.

Parler de santé mentale permet de déconstruire les préjugés et de briser les tabous. Surtout, il est essentiel de se rappeler que les personnes vivant avec un problème de santé mentale sont des êtres humains à part entière qui partagent les mêmes droits que chacun d’entre nous.

Les établissements du réseau de la santé offrent une tribune aux personnes utilisatrices de services en santé mentale pour exprimer leurs besoins et participer à la planification et à l’organisation des services. En outre, Pro-Def Estrie organise également des rencontres régionales annuelles pour les informer et leur permettre de s’exprimer sur divers sujets. Cette parole collective est ensuite transmise par la voix des personnes déléguées régionales sur les instances de concertation du territoire de l’Estrie.

Alors que les problématiques de santé mentale s’immiscent dans la vie des jeunes, des travailleurs(euses), des personnes issues de l’immigration ou des ainées, nous souhaitons transmettre la voix des personnes vivant un problème de santé mentale pour mieux défendre leurs droits, et ce, dans toutes les sphères de leur vie.

Vous vivez ou avez vécu un problème de santé mentale? Les conseillers en défense des droits de Pro-Def Estrie vous informent, vous aident et vous accompagnent dans la défense de vos droits. N’hésitez pas à communiquer avec eux!

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