Un cadeau de Noël qui se fait attendre

Date : 27 janvier 2019
| Chroniqueur.es : Line Marcoux, Manon Brunelle
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À quelques jours de Noël, le nouveau ministre de l’Emploi, de la Solidarité sociale et du Travail a rompu une tradition en ne faisant pas d’annonce concernant une augmentation du salaire minimum. Depuis quelques années, cette annonce se faisait autour de la période des fêtes et entrait en vigueur au 1er mai.

Est-ce que le gouvernement va faire l’annonce plus tard ou si le ministre vient de river un autre clou dans le cercueil des personnes à bas salaires, qui sont déjà aux prises avec des problèmes d’insuffisance de revenu et d’endettement? Celles-ci espèrent pouvoir améliorer leur sort face aux diverses augmentations des derniers mois qui ont des effets désastreux chez les personnes précaires financièrement.

Nous déplorons le mutisme du ministre. Cela démontre un manque de respect envers les moins bien nantis. Rappelons que le gouvernement avait fait des pas dans la bonne direction avec les hausses de 0,50$ et de 0,75$ qui avaient permis d’améliorer le sort des bas salariéEs. Est-ce que nous serons sans hausse ou avec une hausse minime pour la prochaine année, faisant ainsi reculer les efforts des années précédentes?

Le travail devrait permettre aux personnes qui travaillent à temps plein de vivre dignement et décemment. Actuellement, ces personnes doivent de plus en plus avoir recours aux ressources comme les banques alimentaires, des dons pour le matériel scolaire, l’équipement sportif, des lunettes, des vêtements, des cadeaux de Noël, etc. Bien que cela permette aux personnes de mieux vivre les aléas de leur pauvreté, surtout en cette période de l’année où les dons sont généreux, cela reste un baume temporaire. Un revenu décent est la solution qui permettrait aux personnes de vivre dans la dignité sans dépendre des ressources externes et de la charité. Pour les travailleuses et les travailleurs, un salaire minimum décent permettrait d’augmenter leur revenu de travail maintenant, ainsi que le montant de leur retraite, par le biais de leur cotisation au régime de retraite, qui est basée sur leur revenu.

Le taux horaire du salaire minimum actuel est insuffisant pour sortir de la pauvreté une personne seule qui travaille à temps plein. Le gouvernement du Québec doit augmenter le salaire minimum pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs de sortir de la trappe de la pauvreté. Comme plusieurs autres groupes et organisations, nous réclamons un salaire minimum à 15$. Avec un salaire à 12,00$, on ne sort pas de la pauvreté. Les personnes rémunérées au salaire minimum sont toujours en situation de survie, dépendantes de la charité et des dons.

Manon Brunelle, Illusion-Emploi
Line Marcoux, Table d’action contre l’appauvrissement de l’Estrie

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