Camp Ligne 9 : Résistance citoyenne à l’envahisseur pétrolier

Date : 3 novembre 2014
| Chroniqueur.es : Laurence Williams
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Plus de 200 personnes se sont rassemblées dans les Basses-Laurentides pour participer au camp autogéré contre la Ligne 9b d’Enbridge, qui projette de transporter près de 300 000 barils par jour dans un oléoduc désuet et d’inverser son flux. L’oléoduc ayant été construit il y a près de 40 ans transportera du pétrole brut des sables bitumineux de l’Alberta entre Sarnia (Ontario) et Montréal, où il serait raffiné dans les raffineries de Montréal-Est.

Ce campement se déroulait du 20 septembre au 4 octobre sur le terrain d’une citoyenne de Saint-André-d’Argenteuil, qui regrettait d’avoir accepté 20 ans plus tôt de laisser passer Enbridge sur ses terres. Des groupes citoyens s’opposant aux activités pétrolières sont venus de partout au Québec pour assister aux activités. Autant des groupes locaux comme Tache d’huile (actif en Gaspésie), Stop Oléoduc (actif dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de Montréal), et Les Pétroliques Anonymes (Rivière-du-Loup), que des organisations officielles comme Équiterre et Greenpeace.

Ce campement a été organisé par les marcheuses et marcheurs du regroupement citoyen et indépendant de la Marche des Peuples pour la Terre Mère, qui ont parcouru cet été 700 km à pied pour démontrer leur désaccord face à l’expansion des sables bitumineux et à tous projets de transport de pétrole sur le territoire québécois (train, bateau, pipeline).

Plusieurs objectifs ont mené les citoyennes et les citoyens à organiser et à participer à cette convergence des groupes militants québécois. Principalement, de rassembler tous les groupes pour faire un topo de la situation (avancement des nombreux travaux pétroliers sur le territoire québécois) et d’organiser la résistance citoyenne à travers le Québec, afin que les groupes actifs en région ne se sentent pas isolés dans leur lutte.

Plusieurs conférences et formations ont aussi eu lieu afin de permettre aux citoyens d’échanger sur la problématique des changements climatiques, de l’inactivité des gouvernements et des tactiques d’actions pouvant être entreprises pour concrétiser les changements sociaux désirés. Des ateliers ont été donnés sur la justice climatique, sur la communication aux médias, sur l’art engagé, sur la santé mentale, sur la psychologie du militantisme, sur les milieux de vie collaboratifs, etc.

Plusieurs actions concrètes ont aussi été réalisées pour démontrer l’inexistence des moyens entrepris par les compagnies et les gouvernements pour entendre l’opinion des citoyens québécois face à ces enjeux pétroliers. Un blocage des raffineries de Suncor a été réalisé mardi matin le 7 octobre, afin d’exercer une pression financière sur la compagnie. Plusieurs séances de portes ouvertes de la compagnie Transcanada (qui entreprend un autre projet de pipeline, reliant Montréal et Cacouna) ont aussi été perturbées. Les militants et militantes demandaient aux représentants de Transcanada de fonctionner par assemblée populaire plutôt que par kiosque, où il est plus facile de désinformer les citoyens en leur parlant seul-à-seul. Les citoyens du camp de la Ligne 9 ont aussi écrit un manifeste officiel.

Crédit photo : Simon Lussier, 99%Media.

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