La cité de Trèsaunord (La nuit de Noël, épisode 1)

Date : 15 décembre 2016
| Chroniqueur.es : Pier-Luc Brault
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La nuit venait de tomber sous le ciel artificiel de la cité de Trèsaunord. Chaque jour à la même heure, au moment où la lumière laissait place à l’obscurité, Romarin se rappelait avec fierté qu’en cette contrée, l’alternance quotidienne entre le jour et la nuit était l’œuvre de son père, plus grand ingénieur lutin de son époque. Il faut dire qu’au nord du 89e parallèle, l’alternance naturelle entre lumière et obscurité n’a lieu que tous les six mois. C’est pour cette raison que la mairie de Trèsaunord avait décidé il y a longtemps que le dôme recouvrant la cité avait besoin d’être équipé de sa propre voûte céleste sous laquelle le jour et la nuit s’enchaîneraient à une cadence mieux adaptée au rythme de la vie moderne.

En tant que majordome du Palais de la Principauté de l’Arctique depuis bientôt deux siècles, Romarin avait servi cinq générations de la famille Kringle. Les occupants contemporains du Palais étaient de loin les plus exigeants qu’il avait connus, mais ils étaient aussi les plus occupés. L’actuel Prince de l’Arctique, Bradley Kringle, devait conjuguer son rôle de monarque avec celui de PDG de la Société du Pôle Nord. Simone Kringle, son épouse, dirigeait d’une main de fer le Boreal Stock Exchange, la plus grande place boursière au nord de la Norvège, mieux connue sous son abréviation « BSX ». Ils devaient en outre assumer, comme tous les autres couples princiers de l’Arctique avant eux, les responsabilités respectives de ceux qu’on appelle, dans les pays francophones, le Père Noël et la Mère Noël.

Lire la suite du roman-feuilleton La nuit de Noël n’est pas un dîner de gala

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