CONFESSIONS

Date : 20 juillet 2022
| Chroniqueur.es : Souley Keïta
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Une critique sans (trop) divulgâcher

Une ligne de sang. 

Une ligne de sang tracée qui longe le corridor qui sépare les tables à manger d’un restaurant-bar sous le tumulte d’une clientèle en état de choc. On pourrait rester sur les deux éléments : « Ligne de sang tracée » et « état de choc », qui ont mis en émoi le Québec, avec les violents et sanglants conflits durant La Guerre des motards qui va opposer les Hell Angels aux Rock Machine. Règlement de comptes, assassinats, vol à main armée, incendies criminels seront pléthores dans la Belle Province.

Le fondement d’une première image au cinéma est capital, car elle s’inscrit dans un récit, dans une interprétation, voire dans la mémoire collective. 

Dans Confessions de Luc Picard, cette première image laisse un rebondissement insoupçonné, celui d’un visage qui n’évoquerait jamais les drames qu’il crée, en la personne de Gérald Gallant.

28 meurtres et 12 tentatives d’assassinats durant les 25 ans où cet homme va s’adonner, en tant que tueur à gages, à verser du sang. De ses aveux, de ses confessions, le personnage, interprété magistralement par l’acteur-réalisateur Luc Picard, débute un récit glaçant sur sa vie, ses motivations et son mode opératoire. Pour le reste, je vous invite à découvrir le film qui ne laisse pas de marbre.

Un récit au sang-froid.

Les récits qui content ce qui a frappé la rubrique des faits divers au Québec dans les dernières décennies ont le vent en poupe cette année. Après Norbourg de Maxime Giroux et son scandale financier, on s’attache cette fois-ci à un scandale sanglant, saisissant et glaçant sur le tueur à gages du Saguenay. 

Outre un sujet fort sur la vie de Gérald Gallant, qui nous est livré dans une mise en scène bien ficelée, on se confère l’idée de voir enfin une réalité brutale, comme nous le montre si bien le réalisateur que l’on ne présente plus. C’est un fait, Luc Picard assure à travers ses deux casquettes de réalisateur et acteur. Il m’est donné à voir et surtout à croire à travers ces nombreux personnages, interprétés par David La Haye, Louise Portal, Évelyne Gélinas, ou encore Maxim Gaudette.

Mon seul point délicat viendrait sans doute de la fin qui me laisse sur ma faim. Je me pose la question sur l’aboutissement de la scène finale et sur les dernières lignes (avant le générique) concernant ce qu’il advient de Gallant, mais surtout des autres personnages qui ont côtoyé le tueur en série, car les lignes sont manquantes. 

Toutefois, je vous invite à retrouver sans plus tarder dans les salles obscures du cinéma de qualité às La Maison du Cinéma.

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