Dehors décembre

Date : 14 décembre 2013
| Chroniqueur.es : Geneviève Giroux
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Décembre c’est déprimant, c’est l’hiver ! C’est surtout Noël et c’est à cette période de l’année que l’on prend conscience qu’on est moins entouré qu’on le pensait. Quand le téléphone ne sonne pas, qu’on ne reçoit aucune carte de vœux et qu’on écoute encore le film Miracle sur la 34e rue pour la Xe fois, avec un tv dinner dans un salon sans sapin.

Pour d’autres, c’est la course aux rabais, qui n’en seront plus après avoir pris l’année entière qui viendra pour rembourser ce qu’on a acheté à crédit. Parce qu’on n’avait pas les moyens d’acheter de cadeaux, mais qu’on ne voulait pas avoir l’air cheap de pas faire de cadeaux. Après tout, si on n’en fait pas on n’en aura pas.

Finalement, pour d’autres moins chanceux décembre c’est comme d’habitude, mais en pire. Un autre mois de solitude, un autre mois de factures qu’on ne peut pas payer, ou d’épicerie qu’on ne peut pas faire. C’est un autre mois sans carte de crédit, sans logement même parfois. Sans famille ou sans amis. Un mois où le bonheur des autres fait probablement plus mal, parce qu’on se rend compte qu’on n’y a même pas droit une fois par année. Tsais quand les lumières de Noël des autres te rappellent combien ça coûte cher le bonheur commercial, mais que même le bonheur qui ne coûte rien ne passera pas chez vous encore cette année !

Qu’est-ce que Noël, qu’on soit croyant ou non ? Avant que la compagnie Coca-Cola invente le Père Noël et tout le reste qui est venu avec cette fête commerciale, est-ce que Noël était mieux avant ? On a tous entendu parler du temps de Noël avant. Quand un voisin invitait un moins nanti à se joindre à sa famille pour fêter avec eux pour ne pas être seul. Maintenant, c’est chacun pour soi, on ne veut rien savoir des autres, on veut donner une fois par année de façon anonyme. On a perdu notre esprit communautaire, rangé le banc du quêteux.

Donner est devenu une obligation à laquelle on se plie pour ne pas avoir l’air cheap. On a tellement peur d’avoir l’air cheap ! Alors on donne dans une boite de carton, c’est plus facile que de donner en regardant dans les yeux un voisin indésiré ou indésirable. C’est mieux que rien et plusieurs le font à reculons quand même. C’est mieux que rien, c’est sûr ! En fin de compte ça aide, mais oui c’est sûr. Ce n’est jamais perdu, mais ce n’est jamais assez. Là est le problème.

Ici à Sherbrooke plusieurs organismes aident les plus démunis. Par exemple, la fondation Rock-Guertin vient en aide aux plus démunis toute l’année. En décembre, ce sont «  les paniers de l’espoir  » qui sont en grande demande. L’an passé, ce sont 2003 familles qui ont reçu de l’aide. Au total c’est 12 000 boites de nourriture qui avaient été distribuées par 500 bénévoles.

À la Grande Table, le 25 décembre c’est 150 personnes qui sont accueillies et qui, en plus de recevoir un repas, reçoivent le transport par des bénévoles et des cadeaux pour leurs enfants. Chez Moisson Estrie, on donnera des paniers de Noël à ceux que la fondation Rock-Guertin n’aura pas pu aider cette année.

Rappelons-nous qu’il y a beaucoup plus de pauvreté que l’on ne voit, et personne n’est à l’abri de se retrouver dans le besoin. Si collectivement on décidait de donner plus de temps et de ressources, de partager, de comprendre et d’aider, nous serions tous gagnants de ces changements. Donnez, vous recevrez bien plus que vous pensez ! Surtout, donnez à l’année, ce que vous pensez inutile ou peu, est peut-être beaucoup pour celui qui reçoit. C’est la somme de tous les dons qui rend possibles ces gestes d’aide extraordinaires. Faites-vous un cadeau, un cadeau du cœur et donnez de temps en temps. Allez offrir de votre temps si vous en avez. Souriez à ceux qui sont seuls, payez un café à un itinérant cet hiver. Parler avec eux… connaissez ces gens, écoutez leur histoire et soyez généreux, car tout le monde a droit à une deuxième chance.

Passez de très joyeuses fêtes !

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