Du 26 mai au 4 juin 1995, 850 femmes ont marché vers l’Assemblée nationale à partir de Montréal, Longueuil et Rivière-du-Loup. Elles portaient neuf revendications pour l’amélioration des conditions de vie de toustes, et pas seulement sous l’angle économique.
Elles ont été accueillies à Québec par 15 000 personnes! Cet évènement a été déterminant pour l’Histoire des mouvements féministes, des mouvements communautaires et pour l’Histoire du Québec!
Cette Marche des femmes contre la pauvreté « Du pain et des roses » est un fabuleux exemple de mobilisation collective, de détermination, de créativité et d’idées rassembleuses. Organisé il y a 30 ans par la Fédération des femmes du Québec (FFQ), l’évènement a eu pour effet de presser le gouvernement d’adopter une loi sur l’équité salariale, d’augmenter le salaire minimum et de mettre en place diverses mesures pour contrer la pauvreté.
Cet évènement a été possible grâce à la formation de la Coalition des femmes contre la pauvreté, réunissant des dizaines d’organisations mixtes et non mixtes, des réseaux féministes, communautaires, syndicaux et religieux. Le rayonnement de la marche a même dépassé le Québec puisqu’elle inspirera aux militantes un projet mondial audacieux qui marquera le début du 21e siècle : la Marche mondiale des femmes (MMF). L’idée de mobiliser un mouvement international féministe autour d’enjeux que vivent toutes les femmes est bien née au Québec!
En cette année d’action des 25 ans de MMF, nous ressentons de la fierté face à toutes ces autres féministes qui ont pavé la voie et nous les remercions!
Le 4 juin 1995, les marcheuses des trois contingents se sont réunies devant le Musée du Québec, avant d’inviter la population à se joindre à elles pour se mettre en route vers l’Assemblée nationale; 15 000 personnes les y attendaient. Durant ce rassemblement monstre, des discours ont été livrés par des artistes et personnalités publiques. Le premier ministre d’alors, M. Jacques Parizeau, y donna les réponses du gouvernement face aux revendications.
Quelques faits saillants de 1995
Cette grande marche féministe a réuni 850 marcheuses parcourant 200 km en 10 jours sur trois itinéraires, traversant 57 localités avec la collaboration de 27 corps policiers. L’événement a mobilisé 1 500 militantes, 11 marraines, des personnalités publiques et des groupes locaux qui ont assuré repas, hébergement, logistique et animation. Un volet international a rassemblé des femmes de 14 pays. Dix équipes médiatiques ont couvert la marche. Des centaines de personnes ont participé ponctuellement. Des activités publiques, spectacles, réceptions civiques et un accueil chaleureux ont contribué à faire connaître les objectifs et les revendications de la Marche.
1995-2025 : Que reste-t-il de tout ça ?
Les féministes du Québec ont souligné en grand trait les 30 ans de la Marche Du pain et des Roses. Les luttes continuent. En cette année de Marche mondiale des femmes, nous portons encore des revendications pour la sécurité des femmes, pour une justice climatique féministe et pour l’autonomie économique des femmes. Il y a certainement eu des gains dans les dernières années, mais les femmes et les personnes à la croisée des oppressions demeurent les personnes principalement concernées lorsque des droits sont bafoués et des libertés compromises.
Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche !
