Élu·es et candidat·es des communautés culturelles

28 août 2025

S’il suffisait de les définir par le lieu de naissance des personnes en dehors du Canada, ce serait simple. Et incomplet. Encore faut-il que l’information soit disponible : ce n’est pas « écrit dans l’front ». Puis, une personne peut être née ailleurs et avoir été adoptée ici à très bas âge.

L’origine ethnique définit aussi certaines communautés culturelles. On peut appartenir à une « minorité visible » et être né·e ici de migrants de deuxième génération ou plus. Et ça se complique quand une personne est née ici d’une union mixte. Et la présence (ou pas) de caractéristiques « caucasiennes » (une classification raciale obsolète et scientifiquement infondée) n’est d’aucune aide. La langue maternelle non plus.

Pour les besoins de cette courte analyse (simpliste me direz-vous), j’utiliserai le lieu de naissance si connu et/ou l’origine ethnique lorsqu’elle est connue ou évidente. En aucun cas cela ne détermine la compétence ou non d’une personne à occuper un poste pourvu que la maitrise du français tant à l’oral qu’à l’écrit soit satisfaisante.

Les élu·es actuel·les

À ma connaissance, toutes les personnes qu’on peut qualifier comme appartenant aux communautés culturelles qui se sont présentées en 2021 ont été élues : trois pour Sherbrooke citoyen et une indépendante.

C’est remarquable puisqu’il y a toujours eu entre trois et sept de ces candidatures sans qu’aucune ne soit élue entre 2005 et 2017. D’autant plus remarquable que les trois élu·es de Sherbrooke citoyen ont été nommé·es à un moment ou à un autre et siègent maintenant au Comité exécutif.

Les candidatures pour novembre 2025

Si mes informations sont exactes, il y a présentement 49 candidatures déclarées et 16 de celles-ci (le tiers !) semblent provenir des communautés culturelles.

La part du lion va à Sherbrooke citoyen avec 11 de leurs 17 candidatures; Vision Action Sherbrooke avec 3 candidatures sur 14 et les « indépendant·es » avec 2 sur 18.

Je ne me risquerai pas à analyser ces données, je ne fais que les partager.

Des gestes et des paroles regrettables

Le 15 aout dernier, on a vu apparaitre au parc du Mi-Vallon de Rock Forest des graffitis à caractère franchement raciste. Ceux-ci ont été nettoyés promptement.

On retrouve aussi sur les réseaux sociaux des propos haineux, notamment dans un groupe Facebook que j’ai déjà dénoncé publiquement. Afin de montrer la réalité de ce discours, voici quelques extraits reproduits tels quels. Leur inclusion ne vise qu’à documenter et dénoncer ces dérives, et ne doit en aucun cas être interprétée comme une caution.

« … Presque tous immigrants illégaux qui sont entrer [sic] au Québec ont plus de droits que nous les Québécois qui ont payé taxes et impôts… » 17 aout 2025

« Si t un [mot-en-n] qui travail pas t un parasite si ta un job tu peux profiter de nous…[sic et resic] » 17 aout 2025

« Avez-vous remarqué que Sherbrooke citoyen est devenu un parti de futurs élu·es immigrés ! Est-ce que des québécois vont voter pour ce parti ? » 23 mai 2025

« C’est quoi ce soir au conseil, les musulmans n’ont pas compris pour le centre foires. Ils sont nombreux à Sherbrooke. Ça fait peur ! » 6 mai 2025

Le seul endroit où le racisme peut s’exprimer librement est dans l’isoloir

Comme le sexisme et toutes les formes d’intolérances, le racisme peut s’exprimer librement lors d’une élection. Individuellement. En cachette. Sans crainte de représailles.

Il en tient aux candidat·e·s, aux journalistes et à toutes les autres personnes impliquées dans les discussions concernant les élections (et vous) de ne pas tolérer l’intolérance. Même (et surtout peut-être) sur les réseaux sociaux. 

 

 

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