Entrevue avec Gabrielle Grimard, auteure et illustratrice de Lila et la corneille

Date : 19 octobre 2017
| Chroniqueur.es : Evelyne Papillon
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Gabrielle Grimard a touché principalement à l’édition jeunesse, à l’édition scolaire et fait aussi un peu de publicité. Elle a travaillé avec plusieurs éditeurs québécois, dont Dominique et Cie., Imagine, la Bagnole et HMH, et avec des éditeurs canadiens, comme Orca Book et Annick Press. Depuis 2007, elle travaille en collaboration avec Painted-Words, une agence d’illustrateurs de New York qui lui donne accès aux marchés américain et britannique en édition jeunesse. Elle y a réalisé des albums et des jeux. Elle lance présentement son album Lila et la corneille.

J’ai vu que vous aviez illustré de nombreux livres jeunesse, est-ce la première fois que vous êtes l’auteure de l’histoire?

Gabrielle Grimard Oui, je suis illustratrice depuis 15 ans et c’est le premier livre dont je suis l’auteure.

Pourquoi un livre sur l’intimidation?

GG Un jour, j’ai fait une tournée jusqu’à Yellowknife et j’ai vu des corbeaux. Ils étaient beaux et vraiment grands, avec la sociabilité d’un pigeon montréalais. Quand j’étais petite, mon teint foncé me faisait passer pour quelqu’un qui venait d’ailleurs. Quelqu’un sur ma rue m’a appelée la corneille. À cette époque, ces oiseaux me faisaient peur. J’ai une éditrice à Vancouver qui venait de lancer un livre sur l’intimidation. Je me suis rendu compte que j’aurais aimé participer. Mon histoire aurait pu être écrite par quelqu’un d’autre et j’aurais pu simplement l’illustrer, mais j’ai décidé de m’essayer à l’écriture. Un ami écrivain m’a coachée. J’ai vraiment eu la piqûre de l’écriture.

Quelle est la différence entre l’art d’écrire et celui d’illustrer?

GG L’écriture, c’est une autre façon de raconter l’émotion. Pour moi, choisir un synonyme, c’est l’équivalent de choisir une teinte de couleur. L’écriture fait appel à une autre région de mon cerveau. L’inspiration vient par bribes et peut arriver dans des moments peu pratiques comme au beau milieu de la nuit. Quand j’illustre, je choisis des couleurs qui enrichissent ce que pense le personnage. L’illustration me vient plus aisément que l’écriture. Celle-ci prend du temps.

Dites-m’en plus sur vos techniques d’illustrations.

GG J’utilise de l’aquarelle, de la gouache, de la peinture à l’huile et du crayon de bois, le tout sur du papier aquarelle. Je réalise que j’aime beaucoup les paysages, particulièrement le vent que je mets dans les foulards, les feuilles, les cheveux. Je trouve que cela amène une douceur.


On lit Lila et la corneille pour ses illustrations magnifiques, pour encourager l’art local (l’auteure est Watervilloise depuis 12 ans) et parce que son message en est un de résilience. Gabrielle travaille présentement sur sa prochaine histoire.

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