La jeunesse a toujours joué et joue encore un rôle marquant dans les mouvements sociaux qui fourmillent partout à travers le monde. Par contre, elle ne constitue plus ce vaste front qui fit si marquant dans les années 60 et 70 où l’on vit apparaître une myriade de groupes, de coalitions ou d’instances se réclamant de la jeunesse. La jeunesse s’est maintenant quelque peu institutionnalisée, devenant une référence quant à un groupe d’âge, une période entre le statut d’étudiant et celui de parent ou simplement un terme péjoratif pour désigner des différences culturelles.
Pourtant la jeunesse n’a pas d’âge, c’est une posture face à l’histoire. Être jeune, c’est vouloir faire face au changement, à l’échange, à l’échec et ses nombreux apprentissages. Ce n’est pas une clientèle cible. Elle constitue cette force de conviction, ce nécessaire d’espoir face à l’avenir, cette rage de vivre propre à lutter contre l’injustice, la tyrannie, l’oppression et la mort sous toutes ses formes.
Les politiques jeunesses et les structures d’enseignement témoignent très bien de ce changement cherchant à tout prix à intégrer les jeunes au marché du travail en appliquant des modèles de spécialisation et de professionnalisation. Nous sommes d’accord sur le fait que la population doit se former, mais les élites choisiront la forme (de petits cubes sûrement puisqu’ils sont petits et peu coûteux). Pour ce faire, nous lui appliquerons les forces nécessaires : appauvrissement, discrimination et répression.
Telles furent les mesures discutées lors du 26e congrès des jeunes libéraux du Parti libéral du Québec (PLQ) qui s’est déroulé en début d’août à l’Université de Sherbrooke.
Des oublis de règle
Ils parlèrent de tripler les frais de scolarité, de revoir les règles d’association des travailleurs-euses et étudiantEs, de privatiser les systèmes publics et finalement d’appliquer des mesures environnementales que nous aurions misère à saluer sachant qu’il ne s’agit là que d’un geste électoraliste.
Ils omettaient donc de souligner les surplus budgétaires constants, l’énorme accumulation de profits des entreprises, l’écart grandissant entre les riches et les pauvres et les liens entre la crise alimentaire et le libre-échange. Par ce geste délibéré d’évacuer ces faits injustes, la commission jeunesse qui chapeaute cette aile jeunesse réaffirmait son rôle de relais idéologique du PLQ, devenant de ce fait les complices de l’entreprise privée et du patronat.
Les jeunesses libérales ne sont pas uniques en leur genre puisque les jeunesses péquistes et adéquistes savent elles aussi dresser la table du buffet néolibéral. C’est à cet état de fait que le désir d’autonomie de notre regroupement réfère, bien au-delà d’être un espace reconnu comme le sont les jeunesses partisanes.
Nous ne désirons pas nous exprimer au nom de la jeunesse mais désirons plutôt que la population puisse s’exprimer et agir au sein de la société autrement qu’en vendant son temps et sa force de travail à des entreprises ou à des gouvernements qui ne souhaitent pas la disparition des inégalités inhérentes au capitalisme.
Le RAJ souhaite que les humains volent de leurs propres ailes.