Depuis le début des tensions commerciales avec nos voisins du sud, des centaines d’organismes ont manifesté un vif intérêt pour l’achat local, la localisation des données et la souveraineté numérique.

La souveraineté numérique c’est lorsqu’une organisation a le contrôle sur ses données: savoir où elles sont, comment elles sont utilisées, qui peut les voir et les manipuler. C’est un travail de fond important à faire graduellement et tous les acteurs de notre société doivent être sensibilisés à cette réalité plutôt que d’acheter la première solution américaine qui leur est présentée.

La campagne municipale actuelle est une occasion précieuse de concrétiser ce souhait d’indépendance et de souveraineté numérique. En effet, les municipalités sont toutes indiquées pour diriger ce changement puisqu’il s’agit du palier de gouvernement le plus proche de la population et qu’elles sont en première ligne pour favoriser l’économie locale sur leur territoire.

L’Association québécoise du logiciel libre en appelle au sens moral des prochains élus municipaux: c’est votre devoir de considérer la souveraineté numérique dans vos décisions. Les données des citoyens et citoyennes ne sont pas une monnaie d’échange!

Voici les 8 chantiers que toutes les administrations municipales au Québec, petites et grandes, devraient entamer afin de garantir un Québec numérique plus libre:

  1. Adopter une politique interne sur les logiciels libres. Prioriser les logiciels libres et ouverts dans l’administration municipale afin de réduire la dépendance aux solutions propriétaires fermées.
  2. Imposer des clauses de souveraineté numérique dans les contrats. Lors d’appels d’offres, inclure des exigences sévères sur la localisation des données, la transparence sur l’utilisation des données et l’accès au code source des solutions proposées.
  3. Héberger localement les données des citoyens et citoyennes. S’assurer que les données des citoyens soient hébergées au Québec par des entreprises canadiennes.
  4. Sensibiliser les preneurs de décisions à la souveraineté numérique. Faire en sorte que la souveraineté numérique soit considérée dans les choix technologiques.
  5. Former le personnel municipal. Offrir des formations sur les outils numériques libres pour que le personnel municipal conserve sa productivité habituelle.
  6. Encourager l’écosystème local. Travailler avec des entreprises et des coopératives locales spécialisées en logiciels libres, hébergement, cybersécurité et infrastructures.
  7. Sensibiliser les citoyens. Organiser des ateliers ou conférences sur la protection des données, l’utilisation de logiciels libres, la cybersécurité personnelle et la culture numérique responsable.
  8. Travailler en équipe. Coordonner ces travaux avec les organismes qui œuvrent sur le terrain (tables de quartier, SDC, CDC, SADC, pôles d’économie sociale, chambres de commerce et autres).

Vous avez le pouvoir de faire une différence! Faites en sorte que les municipalités du Québec soient plus résilientes au niveau technologique et moins dépendantes des entreprises qui se servent sans retenue et sans pudeur dans les données personnelles des citoyens.

À l’approche des élections municipales, exigeons de nos candidats qu’ils prennent position pour la souveraineté numérique de nos villes! Posons-leur la question : que ferez-vous pour que notre ville garde la maitrise de son avenir numérique?

L’AQLL et ses membres seront présents pour vous épauler dans cette transition!

 


À propos de l’AQLL

L’Association québécoise du logiciel libre (AQLL) est un organisme à but non lucratif fondé en 2025. Sa mission est de promouvoir l’usage du logiciel libre au Québec, en agissant comme pont entre les milieux techniques, économiques, institutionnels et communautaires.

 

 

Partager :

facebook icontwitter iconfacebook icon

Autres articles de :