FESTIVAL ÉMERGENCE

Date : 14 avril 2021
| Chroniqueur.es : Souley Keïta
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Vue sur le… Festival Émergence

Nous avons un besoin inlassable d’ouvrir de nouvelles fenêtres pour rectifier les erreurs, mais également ce que nous avons oublié. Le cinéma nous accorde les plus belles émotions, quant aux festivals, ils nous font vivre les aventures les plus trépidantes, les rencontres les plus essentielles. Un festival émerge pour permettre au public de s’enivrer du cinéma sous toutes ses formes, et très souvent, comme une récompense pour couronner l’art. 

Quoi de mieux que d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur l’importance des festivals, en s’intéressant au commencement et à ce qui émerge. À travers les regards pertinents de Camille Felton et Zoé Duval, la création du Festival Émergence est une vue prometteuse sur les jeunes talents, mais aussi sur le futur du paysage cinématographique, car après tout, c’est vers là-bas que notre avenir s’en va.

Créé par les deux amis, le festival fête ses deux ans avec de nombreuses activités du 15 au 18 avril 2021. Outre une très belle programmation québécoise et internationale, le festival donne lieu à de nombreuses activités (où vous pouvez vous inscrire) comme sur l’espace et la représentativité des Premières Nations au grand écran, animée par l’actrice Jemmy Echaquan Dubé (15 avril), une entrevue avec les réalisateurs de La Marina, Étienne Galloy et Christophe Levac (16 avril). Nous n’oublions pas la première de long métrage de Philippe Cormier au Cinéma Impérial, le 17 avril ou le Gala Émergence qui clôturera les festivités avec la performance musicale de Noëm, le 18 avril.

Le réalisateur de 22 ans, Zoé Duval décortique pour Entrée Libre la plaisante programmation et l’esprit qu’offre le Festival Émergence, dont il est le cofondateur :

Souley Keïta : S’offrir au monde pour faire émerger les nouveaux visages du paysage cinématographique québécois et également international. En créant ce festival et en mettant la lumière sur ces talents, voulez-vous contrecarrer un manque évident de visibilité pour les jeunes cinéastes?

Zoé Duval : J’étais dans la position des jeunes cinéastes et je le suis encore d’ailleurs. C’est une situation que nous avons vécue avec Camille (Felton), notamment dans nos projets ou en faisant des soumissions pour avoir des financements. En étant sur le terrain, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un grand manque. Cela se voit notamment dans cette façon de ne pas prendre les jeunes au sérieux, peu importe les domaines. Dans le cinéma québécois on s’en aperçoit également, ce manque de confiance est visible autant chez ceux qui créent les films, que ceux qui jouent dans les films, car ce sont toujours les mêmes personnes. Après coup, nous voulions essayer d’émanciper la jeunesse et de l’aider à avoir un tremplin vers l’industrie cinématographique.

Souley Keïta : Un festival, une programmation qui ne met rien de côté, notamment dans les genres cinématographiques, était-ce important pour vous de ne pas oublier un genre en particulier?

Zoé Duval : Cela est bien résumé. Cette année, qui plus est, nous avons eu la chance de rajouter la catégorie film d’animation qui n’était pas présente l’année passée, car nous n’avions pas eu assez de soumissions. Sur cette nouvelle édition, il y a eu le double de soumissions dans toutes les catégories. Le cinéma ce n’est pas simplement le cinéma de fiction qui est la catégorie la plus populaire ou mainstream. Nous aimons faire découvrir les autres genres comme le documentaire ou du cinéma expérimental, autant chez les jeunes que chez les plus âgés, et cela est plaisant.

Souley Keïta : Vous avez également une nouvelle vitrine internationale, pouvez-vous nous en dire plus?

Zoé Duval : Le Festival Émergence avait représenté le Canada au dernier Festival de Cannes au marché du film puis durant cet événement nous avons fait plusieurs rencontres notamment avec des organisateurs de festival de différents pays. En ayant de nombreuses discussions, nous avons développé le projet de voir plus grand que la visibilité des jeunes talents québécois ou canadiens, mais de découvrir les œuvres et de donner la chance, aux jeunes cinéastes du monde entier, d’être vus. Ce n’est pas une catégorie en compétition, mais plutôt une vitrine, un showcase pour pouvoir les encourager en leur donnant une plateforme dans un autre pays ou une autre province que la leur. Je pense que c’est une des meilleures chances que l’on peut avoir en commençant. Cela apporte un aspect plus complet au festival en intégrant les films internationaux.

Souley Keïta : Après une première édition sur le web, la deuxième édition sera en hybride avec la diffusion du long métrage de Philippe Cormier, Lorsque le cœur dérange, au Cinéma Impérial, est-ce que vous voyez plus un avenir de diffusion sur une plateforme social?

Zoé Duval : Nous sommes très traditionnels de ce côté-là. Cela est important pour nous d’avoir des diffusions en salle. À la base, le Festival Émergence était organisé pour que tous les films puissent être projetés en salle. Malheureusement dû à la Covid les deux premières années sont en ligne. Par contre notre but, à long terme, ce serait une diffusion en salle et pour les gagnants, la possibilité d’être diffusé sur le web avec notre partenaire au Royaume-Uni qui nous permet une diffusion en Europe. Cependant, c’est sûr qu’on utilisera notre tribune pour présenter les jeunes talents plutôt que leurs œuvres sur les réseaux sociaux notamment sur Instagram, où nous sommes le festival québécois le plus suivi sur la plateforme, une tribune qui a pour but de donner le goût aux spectateurs d’aller voir les films en salle.

Souley Keïta : J’aimerai revenir sur les différents évènements, fort intéressants, que va proposer le festival

Zoé Duval : Il y aura de nombreuses surprises notamment dans l’entrevue avec Étienne Galloy à qui on fait confiance pour animer cet événement. L’année dernière, nous avions eu une conférence sur la représentation de la diversité dans le cinéma québécois et au cinéma en général, ce fut très intéressant, d’ailleurs la discussion est encore disponible sur notre page Facebook. On a trouvé que cette année, comme toutes les années devraient être, de mettre la lumière sur certains problèmes, notamment sur la diversité et encore plus dans la représentation des Premières Nations dans le cinéma. Il était important, pour toute l’équipe du festival, d’intégrer cela à la programmation. Je n’oublie pas le long métrage de Philippe Cormier qui sera diffusé lors de notre premier événement physique avec des invitations et des places limitées. D’ailleurs, il y aura un show de Noëm en première partie qui chantera la chanson thème du film.

Les festivités commenceront et seront disponibles dès demain sur la page Facebook du festival

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