Fracturation hydraulique, non

Date : 19 décembre 2017
| Chroniqueur.es : Sylvie Berthaud
Catégories :

Chefs d’Etat, Ministres, parlementaires, conseillèr/es,

De bien des manières, la fracturation hydraulique (aussi connue sous le nom de «fracking») se profile comme un problème environnemental majeur de notre temps. Elle touche tous les aspects de nos vies – l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, et la santé de nos communautés – et perturbe notre climat.

Des centaines d’études scientifiques avalisées par des comités de lecture ont révélé et documenté les ravages de plus d’une décennie d’utilisation à large échelle de la fracturation hydraulique (essentiellement aux États-Unis et au Canada).

L’industrie de la fracturation hydraulique est prodigieusement gloutonne en territoires et en eau. La construction d’un réseau de milliers du puits détériore significativement le développement des régions visées et affecte inévitablement les communautés et les zones culturellement ou écologiquement sensibles qui s’y trouvent.

A une échelle globale, les émissions fugitives de méthane du gaz posent un grand risque pourtant trop souvent ignoré. En moyenne, un peu moins de 4% de la production totale d’un puits de gaz est perdu dans l’atmosphère, à travers des fuites accidentelles et des dégazages effectués pendant l’extraction, le stockage et le transport aux consommateurs. Pour le gaz de schiste, de nombreuses études sont en cours, mais on estime que les émissions seraient trois fois plus grandes, soit jusqu’à 12% de la production totale pendant le cycle de vie d’un puits.

Puisque le méthane est au moins 86 fois plus puissant comme gaz à effet de serre que le dioxyde de carbone sur une période de vingt ans, choisir la continuité ou même encore plus de gaz de schiste signifie qu’il ne sera pas possible de limiter le réchauffement climatique sous le seuil des 2°C et de poursuivre les efforts visant à limiter l’augmentation de la température à 1,5°C, comme convenu à Paris.

Ces engagements cruciaux ne laissent que peu de place à l’improvisation. Nous ne disposons en effet que de très peu de temps avant que ces seuils ne soient atteints: nous avons déjà atteint les 1.1°C de réchauffement climatique en 2016 et nous devrions atteindre les 1.5°C en moins de 10 ans au rythme des émissions actuelles.

C’est la raison pour laquelle nous, membres d’une communauté mondiale unie et en constante croissance, demandons:

  • Une interdiction immédiate, sans aucune exemption, de tous types de «fracking», qu’il soit effectué dans le cadre de travaux de recherche, d’exploration et d’exploitation des sources d’énergie fossiles. Cette interdiction doit être applicable que le fracking soit utilisé sans ou avec des produits chimiques, hydrauliques ou pas.
  • Une interdiction générale d’importation et de commerce des sources d’énergie fossiles extraites grâce à la fracturation hydraulique.
  • Une interdiction générale sur l’injection de déchets de fracturation et sur le stockage souterrain de liquides et des eaux usées provenant de l’extraction des hydrocarbures.
  • Des efforts immédiats et conséquents pour une transition juste se basant sur un 100% d’énergie renouvelable et sur des mesures ambitieuses d’efficacité énergétique.

Le futur proche le réclame; c’est le moment ou jamais!

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