Le 7 octobre 2025, Entrée Libre a envoyé un questionnaire à l’ensemble des candidat·es aux élections municipales 2025 de Sherbrooke. Voici les réponses de Geneviève La Roche, candidate indépendante dans le district d’Ascot.
Votre parcours
Mon parcours professionnel a toujours mis l’humain au cœur de mes actions : enseignement, coordination de projets chez Croquarium, direction à Jouvence, coordination du bureau de la députée Christine Labrie… Je suis reconnue comme une gestionnaire rassembleuse et efficace, une leader positive, rigoureuse et déterminée. Mon premier mandat comme conseillère a confirmé ma capacité à rallier et à livrer des résultats concrets : le boisé Ascot-Lennox, un nouveau jardin communautaire, une épicerie au cœur du quartier, le premier budget participatif de Sherbrooke.
Femme de conviction et d’action, je me suis toujours impliquée dans Ascot, où je vis depuis plusieurs années avec ma famille. Pour moi, l’engagement politique est avant tout un moyen d’agir concrètement pour améliorer la qualité de vie des gens du quartier. Le palier municipal est le gouvernement le plus proche des gens. Il offre des leviers efficaces de changement, que ce soit en matière de logement, de protection des boisés, de parcs, d’infrastructures, de culture ou de vie de quartier.
Je me présente aujourd’hui comme conseillère indépendante, car je crois que l’intérêt collectif doit primer. Être indépendante me permet de travailler pour mon quartier et ma Ville, avec cohérence, liberté de jugement et ouverture.
Vos priorités et votre vision
Quelles sont les priorités les plus urgentes dans votre district ?
La protection et la mise en valeur du boisé Ascot-Lennox demeurent pour moi une grande priorité. C’est un lieu unique pour le quartier ; il est à la fois le dernier grand boisé urbain à haute valeur écologique que nous pouvons protéger pour le futur, un espace de loisirs et un lieu de ressourcement pour la population. Sa protection est d’abord et avant tout une question de bonne planification du développement de notre territoire. La population de Sherbrooke ne cesse de croitre, et on s’attend à une augmentation de la population de plus de 37 000 personnes d’ici 2041. Nous devons donc bien sûr penser à construire davantage de logements dans des secteurs clés, mais aussi à planifier nos prochains grands parcs naturels afin d’offrir des milieux de vie de qualité à notre population. Notre Mont-Bellevue et notre Bois Beckett sont déjà sous haute pression. La protection du boisé Ascot-Lennox permettra d’assurer l’accessibilité à la nature dans le temps et pour les générations futures.
Je souhaite aussi consolider l’accès à des logements hors marché, abordables et diversifiés, tout en maintenant la mixité sociale qui fait la richesse d’Ascot. Enfin, je veux soutenir les organismes du milieu, qui sont les piliers du vivre-ensemble, et continuer à diversifier l’offre de commerces et de services de proximité.
Quels enjeux municipaux vous tiennent le plus à cœur à l’échelle de la ville ?
Deux grands enjeux se dégagent pour moi à l’échelle de Sherbrooke : le logement et la mobilité.
D’abord, le logement reste un défi majeur. Nous devons poursuivre nos efforts pour accroitre l’offre de logements hors marchés, diversifiés et bien intégrés aux milieux de vie existants. Mais cela doit se faire dans une vision d’ensemble : développer sans dénaturer, c’est-à-dire trouver le bon équilibre entre la densification, la préservation de nos espaces naturels et la création de quartiers complets, humains et conviviaux.
Ensuite, la mobilité représente un chantier incontournable. Sherbrooke a besoin d’un projet structurant en transport en commun, à l’échelle de la ville. Un réseau efficace et accessible est essentiel pour réduire la congestion routière, mais aussi pour offrir à tous les citoyens — peu importe leur âge ou leur situation socioéconomique — la possibilité de se déplacer facilement et à moindre cout. Miser sur un transport collectif performant, c’est aussi un levier de lutte contre les changements climatiques et un moteur de vitalité pour nos quartiers.
Ces deux enjeux, le logement et le transport, sont intimement liés : mieux planifier notre développement et mieux relier nos milieux de vie, c’est la clé d’une Sherbrooke plus égalitaire, plus durable et plus cohérente.
Comment décririez-vous votre vision de Sherbrooke dans 10 ans ?
Je rêve d’une ville où chaque quartier est complet et vivant : on y trouve tout ce dont on a besoin à proximité, dans un environnement sain, stimulant et verdoyant. Un Sherbrooke où nos quartiers sont des milieux de vie, de culture et de partage, un Sherbrooke qui continue à se développer, mais en prenant soit des humains qui la compose et de ses infrastructures, un Sherbrooke où la mobilité durable, la mixité sociale, la sécurité et la participation citoyenne sont au cœur des projets de développement.
Vos valeurs et vos forces
Quelles sont les valeurs qui guident vos décisions et vos actions politiques ?
L’écoute, la rigueur et la collaboration. Je crois à une politique de proximité, où les décisions se prennent avec et pour les citoyens. Mon engagement repose sur la conviction que le changement se bâtit collectivement, pas individuellement.
Depuis quatre ans au conseil municipal, j’ai toujours cherché à faire avancer les dossiers dans un esprit de collaboration et de collégialité, en travaillant main dans la main avec mes collègues, qu’ils soient issus d’un parti ou indépendants. C’est cette approche constructive et respectueuse qui permet, à mes yeux, de bâtir des consensus durables et de livrer des résultats concrets pour la population.
Quelle qualité personnelle vous sera la plus utile si vous êtes élue ?
Ma capacité à rassembler et à mobiliser autour d’objectifs communs. Je cherche toujours à trouver ce qui unit et peut permettre d’avancer, même quand les points de vue divergent. C’est entre autres cette approche qui m’a permis de faire avancer des dossiers importants comme le plan d’urbanisme ou la politique de l’habitation.
Votre district
Quels sont vos coups de cœur dans votre district ?
Il y en a beaucoup ! 😊
Ascot, c’est un quartier vibrant, porté par des organismes formidables et des citoyens profondément engagés. Famille Espoir est sans aucun doute l’un de mes grands coups de cœur : c’est un véritable milieu de vie, un lieu de rassemblement et d’apprentissage pour les familles du quartier. On y retrouve des activités de francisation, de soutien aux parents, d’intégration et de découverte du milieu — bref, tout ce qu’il faut pour tisser des liens et grandir ensemble.
Je pense aussi au Baobab, à la Maison des Grands-Parents, au Carrefour Accès Loisirs, au Blé d’Or, à notre maison des jeunes, ainsi qu’aux tables de quartier (et j’en passe!), qui jouent un rôle essentiel pour mobiliser les forces vives du milieu et renforcer la cohésion sociale.
Un dernier coup de cœur : l’Espace de la diversité au parc Belvédère, un magnifique jardin communautaire mis sur pieds dans ce mandat-ci, issu du travail et d’un partenariat avec la Fédération des Communautés Culturelles de l’Estrie, qui incarne parfaitement l’esprit d’ouverture et de partage d’Ascot.
Ces lieux, comme tant d’autres, font battre le cœur du quartier. Ils illustrent la solidarité, la créativité et la chaleur humaine qui caractérisent notre communauté.
Qu’est-ce qui rend votre quartier unique à vos yeux ?
Sa diversité culturelle, sociale et générationnelle. Ascot, c’est un microcosme de Sherbrooke : des gens d’horizons différents qui partagent un même désir de vivre ensemble. Je l’ai toujours dit : Ascot, c’est le quartier le plus vivant, le plus diversifié, et le plus mobilisé!
Y a-t-il un lieu ou un évènement local qui représente bien l’esprit de votre communauté ?
Le Café Baobab est un espace de rassemblement participatif — un café de quartier qui mise sur la proximité, l’inclusion et la vie collective. Il organise des évènements socioculturels, des ateliers, des moments de partage, et il héberge aussi l’Accorderie de Sherbrooke, ce qui le place au cœur d’un réseau de solidarité et d’échange entre les citoyens.
Et puis il y a le Parc Belvédère, qui joue un rôle de point de rassemblement intergénérationnel et interculturel, avec des évènements très variés, des plateaux sportifs pour bouger, des lieux de rencontre, une place citoyenne, des activités publiques. C’est un lieu où les gens se croisent, se retrouvent et vivent leur quartier.
Vos inspirations
Y a-t-il des personnalités politiques ou publiques qui vous inspirent dans votre engagement ?
Parmi les personnalités politiques qui m’inspirent, je nommerais Christine Labrie, la députée actuelle de Sherbrooke, avec qui j’ai eu la chance de travailler au quotidien dans son bureau de circonscription. Elle est là pour les bonnes raisons, exerce sa fonction avec une grande authenticité et un engagement sans faille pour l’avancement de sa communauté. Christine ne cherche pas les projecteurs : elle cherche à faire avancer les choses concrètement. C’est cette approche de la politique, ancrée dans le réel et orientée vers le bien commun, que je partage et qui me guide chaque jour.
Mais mes plus grandes sources d’inspiration viennent souvent des citoyens de ma communauté — celles et ceux qui, chaque jour, s’impliquent activement pour améliorer la vie du quartier.
Je pense entre autres à Nicole Couture, une femme engagée dans l’amélioration de son quartier, qui participe activement à la vie démocratique de l’arrondissement pour faire avancer des solutions concrètes aux problèmes rencontrés.
Je pense à Mathieu Vinette, président de l’Association pour la protection du boisé Ascot-Lennox, qui accomplit un travail remarquable et assidu, et ce de manière 100% bénévole, pour préserver cet espace naturel unique.
Je pense aussi à Bruno Munganza, fondateur de l’organisme GlobAvenir qui aide les jeunes et jeunes adultes d’origine africaine à s’intégrer et à se développer notamment via le sport, l’éducation, la participation citoyenne et la sensibilisation à l’environnement.
Je pense à Carole-Anne Fortin, citoyenne de cœur qui s’engage et s’investit sans compter dans son voisinage.
Et enfin, à Jésus Mosquera, ancien président de Colombie Estrie, qui s’implique activement dans notre quartier, qui organise des activités interculturelles qui bâtissent des ponts entre la communauté d’accueil et la communauté colombienne.
Et je pourrais en nommer beaucoup d’autres qui m’inspirent au quotidien!
Ces personnes, chacune à leur manière, ont un impact direct et durable dans la vie de notre quartier. Leur engagement, souvent discret, mais profondément sincère, me motive chaque jour à poursuivre le mien.
Quelle œuvre (chanson, livre, film, peinture…) vous a particulièrement marqué·e, et pourquoi ?
L’œuvre de Richard Desjardins est pour moi une source d’inspiration constante — autant par la qualité de sa musique que par la profondeur de ses textes. Il parvient à exprimer des réalités sociales et humaines avec une justesse et une sensibilité rare. Ce qui me touche particulièrement, c’est son engagement, sa capacité à dire les choses avec cœur et conviction, avec authenticité.
En général, ce sont les œuvres engagées qui viennent me chercher : celles qui donnent envie de réfléchir, d’agir, de contribuer à l’avancement de sa communauté. C’est ce qui m’anime d’ailleurs dans mon engagement politique.
Votre message
Si vous aviez à résumer votre campagne en une phrase, laquelle serait-elle ?
Beaucoup d’avancées réalisées, mais encore tant à faire! (on entend ici Daniel Bélanger en sourdine 😉)