Guider Sherbrooke vers la vélorution un coup de pédale à la fois

1 août 2008
Crédit image : Sylvain Bérubé

Vous les croisez dans votre voisinage, autour du Lac-des-Nations, sur tous les boulevards et les artères principales. Ils se rendent au travail, à l’école, font leurs commissions, explorent la région par la Route Verte. Ils sont guidés par des motivations utilitaires, environnementales, sportives, de bien-être, voire même idéologiques. Ils sont partout; ils vont partout; et ils proposent la révolution à vélo! À Sherbrooke, le mouvement vélorutionnaire avance au rythme paisible et naturel des bicyclette. Exploration sur deux roues d’un mouvement social en pleine éclosion.

Le mouvement vélorution est né au début des années 1970 en France grâce aux Amis de la Terre de Paris dans le but de dénoncer la place prépondérante des modes de transports motorisés dans nos sociétés. En Amérique du Nord, le mouvement a pris son envol dans les années 1990 à San Francisco avec pour but de rassembler une masse critique (Critical Mass) pour promouvoir les avantages du déplacement à bicyclette.

La vélorution a par la suite pris de l’ampleur et depuis plus de 15 ans, des milliers de cyclistes à travers le monde se rassemblent chaque dernier vendredi du mois pour faire valoir leurs revendications. Cette initiative touche déjà l’Europe, les États-Unis ainsi que plusieurs villes canadiennes dont Montréal : c’est au tour de Sherbrooke d’entrer dans la lutte!

« Plus de vélos, moins d’autos »

Depuis mai, à tous les derniers vendredis du mois, une vélorution (également nommée Masse critique) se tient dans les rues sherbrookoises. Qu’est-ce qu’une vélorution exactement? Il s’agit d’une manifestation de cyclistes, ou de tout autre moyen de transport à propulsion humaine, envahissant « en masse » la route afin de se l’approprier.

Mission possible

Ces manifestations sont festives et rassembleuses et ont pour but de promouvoir l’utilisation de ces moyens de transport écologiques et sécuritaires, générateurs d’un équilibre physique et mental, en harmonie avec l’humain et la nature, répondant efficacement aux besoins de transport.
Si seulement une poignée de cyclistes est nécessaire pour tenir cette activité, elle peut rassembler plusieurs centaines, voire milliers de vélorutionnaires.

Par exemple, plus tôt dans l’année, une vélorution monstre a réuni plus de 80 000 cyclistes à Budapest, et celles de New York en attirent en moyenne 3 000. À Sherbrooke, nous sommes entre 25 et 50 cyclistes à chaque occasion, et ce nombre est voué à augmenter.

Si le mouvement n’a pas d’objectif politique précis, les manifestants se rassemblent pour revendiquer plus de place pour les modes de transport actifs dans le plan d’urbanisme de la ville et dénoncer le monopole de l’automobile. La manifestation vise aussi à faire la promotion du vélo comme mode de transport efficace et écologique, comme alternative intelligente aux pétrosaures.
Le pourcentage de l’espace public dédié à la voiture est démesuré, et l’impact négatif de cette surexposition aux voitures polluantes sur notre qualité de vie est indéniable.
De plus, le code de la route nécessite d’être repensé pour favoriser une répartition plus équitable de la voirie entre tous ses usagers.

Briser la culture du tout-à-l’auto et repenser la ville de manière plus environnementale, humaine et écologique : voilà pourquoi les vélorutionnaires veulent se réapproprier une belle part de l’espace public urbain.

Les vélorutions sherbrookoises se tiennent tous les derniers vendredis du mois. Les rassemblements se font au Marché de la Gare (intersection King Ouest et Belvédère) à 17h30, et les cyclistes prennent d’assaut les rues à partir de 18 h 00. Si le trajet emprunté est fixé sur place et peut même être modifié en cours de route, une volonté d’éviter les nombreuses côtes sherbrookoises est clairement affichée. L’ambiance y est tout autant festive que revendicatrice.

Partager :

facebook icontwitter iconfacebook icon