Humains, après tout!

Date : 27 janvier 2019
| Chroniqueur.es : Hubert Richard
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Où sont passé les altermondialistes? Vous savez, ceux et celles qui, en réaction à la monopolisation des structures législatives par les économistes et les avocats des multinationales, ont cherché à opposer une autre voie évolutive, plus près des gens.

Une voie qui ne viendrait pas affaiblir la capacité des peuples dans l’exercice de leur souveraineté. Vous savez, ces mouvements libertaires qui rêvaient de pouvoir saisir l’opportunité qu’offrait la mouvance de la mondialisation, pour démontrer les bienfaits de l’autogestion spontanée, non organisée et notre capacité à vivre ensemble avec un cadre législatif minimaliste? Non? Vous ne voyez toujours pas? D’où vient cette conviction chez Québec solidaire de faire de la politique sans avoir de chef? Pourquoi, notre députée de Sherbrooke a décidé de mettre son budget discrétionnaire en budget participatif? Du besoin d’opposer aux forces économiques une structure politique altermondialiste! Non?

En réalité, si non ne parle plus d’altermondialiste, c’est parce qu’il existe un malaise à prendre la responsabilité du monde entier. On préfère tenter de sauver le monde sans chercher à le diriger. Les altermondialistes ont laissé place aux environnementalistes.  Car, chercher à doter l’humanité d’une structure de fonctionnement alternatif capable de s’imposer face aux forces financières et commerciales, c’est prendre la responsabilité de choses immensément délicates comme la surpopulation mondiale.

L’élimination de la pauvreté est un concept nouveau, qui fait appel à un partage des ressources de manière à assurer des conditions de vie décentes pour tous les humains sur Terre. Après des millénaires d’exploitations et de règnes de toutes sortes, l’humain s’est forgé une culture de survie et de réussite sociale qui rend l’élimination de la pauvreté un absolu difficile à intégrer. Cependant, cette difficulté ne doit pas être un frein pour sauver le monde. Car, la menace qui pèse sur la planète ne vient pas de la quantité de bouches à nourrir, mais de la capacité à la planète à répondre aux besoins d’un nombre de plus en plus élevé de consommateurs et consommatrices encouragés à consommer par notre propre système de valeurs et de développement économique. L’élimination de la pauvreté est, au contraire, une solution tout à fait adaptée pour renverser ce système de valeurs qui nous pousse à nous constituer une sécurité par un pouvoir individuel et familial.

À mon avis, il faut retrouver ce goût pour une gouvernance citoyenne mondialisée. Il nous faut une identité collective qui soit autant globale que le pouvoir des milliardaires de ce monde. Et cela commence avec une identité locale qui soit tout simplement et foncièrement humaine!

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