Je suis malade

Date : 18 avril 2015
| Chroniqueur.es : Charles Besner
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Le texte suivant a été lu dans le cadre du premier Cabaret Décompression Estrie, soirée artistique de prise de parole contre les mesures d’austérité.

Je viens ce soir vous demander votre aide.
Aidez-moi à me guérir de mon cynisme.
Parce qu’en ce moment, j’ai l’impression que c’est une maladie incurable.
Ça fait quelque temps que l’actualité me rend malade.
Je m’informe pis j’ai des boutons, des migraines, des haut-le-cœur…
Ça me vire toute à l’envers…

Ça a empiré il y a dix mois, en avril du printemps dernier,
à peu près en même temps que les élections provinciales.
Je suis allé consulter depuis, tsé, question de savoir le problème.
Ils m’ont finalement diagnostiqué une nouvelle forme de cancer des testicules:
Un gros Couillard qu’il disait…

Y m’ont d’abord dit que ce qui a causé ça, on appelle ça communément la juste part.
C’est drôle parce que leur diagnostic sonnait amer.
Lorsqu’on a appris que Barette a reçu une prime de départ de 1,2 million;
quand on a appris que Philippe Couillard possède des gros montants dans le paradis fiscal reconnu qu’est le Jersey;
quand on sait pertinemment que tous les députés libéraux reçoivent des primes en plus de leur salaire régulier;
quand on lit que la commission Robillard, la commission qui doit décider d’où ce qu’on coupe, nous coûte 3,8 millions$ pour sa première année d’existence seulement.

Mes médecins m’ont finalement dit que c’était une question d’économie,
pis que pour ça, y fallait m’opérer, toute couper:
les budgets d’établissement d’enseignement supérieur, pis des écoles primaires et secondaires;
les budgets en culture, en environnement, en science;
les subventions destinées aux personnes les plus vulnérables;
les salaires des employés de la fonction publique;
y fallait couper les organismes de développement régional, les CRÉ, les CLD, question de créer de la richesse, parce que tsé, on sait que de l’argent, ça se crée pas en région.
Bref, j’en passe…

La tête me tourne… l’estomac est lourd…
La vue de Barette, Couillard et Bolduc m’en fait perdre les cheveux…
Je dois faire partie des victimes de leur tumeur idéologique.
Leur solution fait crissement mal, pis je commence à penser qu’au cours de l’opération, ma belle brochette de médecins va achever le patient…

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