Justice sociale, justice environnementale!

Date : 26 septembre 2019
| Chroniqueur.es : Guillaume Manningham
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Dans le cadre de la mobilisation historique qui se prépare pour la Grève de la Planète le 27 septembre, voici ce que différentes organisations avaient à dire sur ces enjeux et sur la mobilisation.

Guillaume Manningham a posé les trois questions que voici:

1) Que représente pour votre organisation les enjeux environnementaux?

2) Avez-vous une ou des revendications à mettre de l’avant qui illustrent le lien entre votre mission plus spécifique et l’environnement?

3) Qu’est-ce que vous prévoyez faire lors de la Grève de la Planète du 27 septembre? Et après, d’autres mobilisations à l’horizon?

Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie-CSN

1) En tant qu’organisation syndicale, nous nous questionnons: comment agir pour diminuer radicalement l’utilisation des énergies fossiles en tenant compte des différents enjeux pour les travailleuses et les travailleurs? Comment favoriser la création d’emplois dans les énergies non polluantes et permettre le transfert des compétences des travailleuses et des travailleurs vers ces nouveaux secteurs?

2) Le mouvement syndical veut être au premier rang d’une transition énergétique juste et propose l’adoption de mesures visant à sécuriser la qualité de vie des travailleuses et des travailleurs lors du passage vers une économie sobre en carbone. Parmi les mesures proposées, on note des investissements substantiels dans des technologies et des secteurs peu polluants et générateurs d’emplois, la diversification des économies locales, la bonification des mesures de protection sociale et la création d’outils de formation et de développement de la main-d’œuvre, le tout afin de soutenir le déploiement de nouvelles technologies et d’encadrer les mutations industrielles.

3) Le Conseil central de l’Estrie est heureux de faire partie du collectif œuvrant à l’organisation de la grande marche régionale, à laquelle nous convions d’ailleurs l’ensemble des syndicats CSN de la région, en plus de les inciter à participer à Debout pour la planète! La planète s’invite au travail (www.laplanetesinvite.org/travail) et à s’engager à poser des gestes concrets dans leur milieu de travail.

Dominique Vigneux-Parent pour la Table ronde des organismes volontaires d’éducation populaire de l’Estrie (TROVEPE)

1) Les enjeux environnementaux sont pour nous une occasion de remettre en cause les fondements mêmes du capitalisme et de réfléchir collectivement au modèle de société que nous voulons. En tant que groupe de défense collective des droits qui lutte pour une société plus juste, nous sommes très préoccupés par les impacts qu’ont les changements climatiques sur les droits humains. Car nous ne sommes pas tou∙te∙s égaux devant les effets des changements climatiques. Comme notre système capitaliste, les changements climatiques profitent aux plus riches et affectent massivement les plus pauvres.

2) Nous rêvons d’un monde où chacun∙e puisse s’épanouir dans un environnement sûr et sain où les droits humains passent avant les profits des entreprises. C’est pourquoi un bouleversement total de notre système économique basé sur la croissance supposément infinie, sans redistribution des richesses, est nécessaire. Les vraies solutions au dérèglement climatique sont collectives et doivent placer les personnes et nos droits fondamentaux au cœur des préoccupations.

3) La TROVEPE et ses groupes membres seront en grève pour la planète le 27 septembre. Nous participerons en grand nombre à la grande marche prévue à Sherbrooke! D’autres actions sont également à prévoir, car nous voulons profiter de la campagne électorale pour mettre les enjeux environnementaux en avant-plan!

Regroupement des Organismes Communautaires en Estrie (ROC)

1) Aujourd’hui plus que jamais, la lutte pour le climat est aussi une lutte pour le respect des droits humains et l’amélioration des conditions de vie de tous et toutes. Ces principes fondamentaux sont l’essence même du mouvement communautaire au Québec et malheureusement, faute d’action concrète, nous sommes à la croisée des chemins concernant l’urgence d’agir pour la lutte aux changements climatiques.

2) Les organismes communautaires côtoient et accompagnent au quotidien des personnes vivant toutes sortes de situations d’injustices et nous savons que ce seront les premières personnes qui subiront par exemple la hausse du prix des aliments causée par des bouleversements climatiques. D’autant plus qu’en ce moment, les banques alimentaires peinent à répondre aux besoins actuels. Ces personnes souffriront aussi davantage de la chaleur ou du froid, parce que leurs moyens financiers font qu’elles se retrouvent dans un logement mal isolé. Si rien ne change bientôt, de tels exemples d’accroissement des inégalités sociales risquent de se multiplier au cours des prochaines années et tout ça nous inquiète sérieusement. En pleine campagne électorale, nous interpellons d’ailleurs les partis à prendre des engagements concrets en faveur de la justice climatique!

3) Le ROC n’a pas hésité à s’impliquer activement dans l’organisation de la manifestation unitaire qui aura lieu à Sherbrooke. Comme regroupement, nous considérons que nous nous devons d’être une locomotive sur les questions de justice sociale et de justice climatique. Un grand contingent communautaire se rassemblera au parc Jacques-Cartier à partir de 13 h 45. Mais pour nous, ce n’est que le début, nous restons à l’écoute de nos membres et nous les encourageons à nous soumettre des idées d’actions à petite et grande échelle afin d’inciter les gouvernements à agir pour la planète.

Marianita Hamel pour ConcertAction Femmes Estrie (CAFE)

1) Du Nord au Sud, l’exploitation des corps et des territoires est étroitement liée au développement de sociétés humaines où persistent des inégalités marquantes. À l’échelle internationale, les femmes sont à l’avant-plan des luttes de protection de l’environnement. De Berta Caceres (assassinée en 2016 au Honduras) à Greta Thunberg de la Suède, l’urgence d’agir est portée par de nombreuses voix.

2) Nous revendiquons un encadrement plus strict des compagnies minières canadiennes afin qu’elles assurent le respect des droits humains et de l’environnement. Nous revendiquons un bureau de l’Ombudsperson opérationnel, afin de garantir un accès à la justice aux communautés qui sont en conflit avec des compagnies minières canadiennes. L’industrie minière est l’une des plus polluantes et le Canada détient à lui seul 80% des actifs miniers à travers le monde! L’activité minière est aussi responsable de nombreuses fractures sociales dont témoigne l’augmentation alarmante des violences envers les femmes.

3) Le 27 septembre, l’équipe des travailleuses de ConcertAction Femmes Estrie est en grève! Nous irons à la manifestation sherbrookoise avec une magnifique bannière de la marche mondiale 2015 «Libérons nos corps, nos terres et nos territoires». Dans les prochains mois et au courant de l’année 2020, c’est dans le cadre des actions de la Marche mondiale des femmes que nous allons continuer à nous mobiliser pour les enjeux environnementaux.

Mario Mercier pour l’Association des locataires de Sherbrooke (ALS)

1) C’est nouveau que notre groupe et les groupes populaires en général s’occupent d’environnement. À cause de l’urgence climatique, c’est l’occasion de se poser des questions sur notre vision environnementale et écologique globale. Je pense au parallèle avec le féminisme. Par exemple, le Mouvement des chômeurs est devenu le Mouvement des chômeurs et des chômeuses et a intégré cela dans son approche. Le temps est venu de verdir nos positions et d’intégrer cela de la même manière dans nos revendications.

2) Ce qu’on voit c’est qu’il faut que l’engagement collectif puisse faire en sorte qu’on fasse les bons choix individuels. En ce sens, la mobilité durable est importante et ça veut dire pour nous la question de la gratuité. Le transport en commun pour les gens plus pauvres devrait être gratuit! Également, les gens plus pauvres ont une empreinte écologique moindre par la force des choses et il est nécessaire de leur permettre de vivre dans le centre des villes près des services. Trop souvent, quand on verdit les centres-villes, les bâtiments prennent de la valeur et on construit des condos en hauteur pour la densité, mais les plus pauvres sont chassé.es!

3) Nous, on sera en grève le 27 et on participera à la manifestation avec notre propre bannière à notre image. À plus long terme, entre autres à notre prochaine assemblée générale en octobre, on prévoit se doter d’une plate-forme écologiste.

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