La Nuit des sans-abris a 20 ans !

Date : 21 décembre 2021
| Chroniqueur.es : Sylvain Janvier
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La Nuit des sans-abris est une initiative de l’Auberge du Cœur- La Source-Soleil. Lors de sa première édition, novembre 2002, celle-ci s’est tenue à La Chaudronnée de l’Estrie, et est demeurée jusqu’en 2004 au même endroit. La Source-Soleil était accompagnée de la Coalition sherbrookoise pour le travail de rue, du Tremplin 16-30 et de l’Escale.

Chaque année, un nouveau thème pour celle-ci est annoncé lors d’une conférence de presse, qui est aussi une occasion de dévoiler les nouveaux porte-paroles et de publiciser l’évènement. Le but est de sensibiliser la population au phénomène de l’itinérance et d’amener nos revendications à un niveau régional.

Historique

Lors de sa première édition, on nous a servi un repas sous un éclairage semi-tamisé. À l’extérieur, quelques petits chapiteaux accueillaient plusieurs artistes et des kiosques d’informations d’organismes intervenant auprès des personnes vivant une situation d’itinérance étaient présents. Voyant le temps se refroidir, une pièce de théâtre a été présentée à l’intérieur. Certains médias locaux sont venus couvrir l’évènement. Serge Cardin, député du Bloc Québécois, et des bénévoles y ont servi la soupe jusqu’en 2010. Elle a été préparée par Mme Lise Leblanc, cuisinière de la Chaudronnée, jusqu’en 2015. Les années suivantes, il a été décidé que la soirée serait non-partisane et que la soupe serait plutôt servie par les organismes en place. Tout au long de la nuit, on s’est réchauffé devant un brasero de feu, accompagnés de chansons et jam improvisés.

À l’édition de 2003, on demandait que la population apporte des denrées non périssables pendant la soirée. Une chanson originale de la Source avait été conçue pour l’occasion, et on nous a présenté une pièce de théâtre. C’était le début du « Gala du cœur », récompensant le travail d’organismes impliqués et où le prix « Coup de cœur » est remis à une personne. La partie spectacle se terminait vers les 23 heures 30 à minuit avec un maître de cérémonie. En même temps à l’intérieur, on pouvait entendre un conte de l’imaginaire et s’ensuivit une ligue d’improvisation. À l’extérieur, on s’exprimait à la peinture sur une bannière collective. Des personnalités publiques passaient en soirée et l’on recevra toujours de ces visites au fil des ans. Lors du service de la soupe, il ventait à « écorner les bœufs » : grêle, pluie, neige. À un moment, une bourrasque a soulevé la tente en polythène. Dans un élan de solidarité, plusieurs personnes ont ramassé des roches, afin de contenir l’abri temporaire installé au pied de la galerie d’entrée. Voyant les conditions de température assez froide et le reste… on a décidé qu’en 2004, l’évènement se déroulerait le troisième vendredi du mois d’octobre. Au cours des années suivantes, un·e ou deux porte-paroles vivant une situation d’itinérance ont pris la parole au nom de l’évènement.

En 2005, un artiste a conçu un t-shirt pour la Nuit. L’évènement a aussi déménagé cette année-là au parc Dufresne. Pendant le spectacle, on pouvait admirer des œuvres d’artistes. On remettait une mini-couverture grise avec épingle comme symbole pour la nuit, un symbole encore utilisé aujourd’hui. Ce fut toute une soirée d’averse ! Plusieurs personnes ont eu à creuser des rigoles pour faire s’écouler la pluie. Au service du café, l’eau montait tellement que l’on avait installé un polythène sous nos pieds. L’eau touchait les raccords des prises électriques, créant des petits chocs électriques jusqu’à nos « jarrets »… pour nous tenir réveillés, quoi ! C’est lors de cette édition que débute le « Déjeuner des braves » se tenant Chez Charlie pour les personnes qui avaient passé la nuit. En 2006, le même scénario qu’en 2005 se reproduisait, avec des pluies torrentielles. Il faut dire que le comité faisait des démarches pour que l’on obtienne un endroit du parc Camirand. Un photographe anonyme avait immortalisé des personnes sans-abris en une exposition. À minuit, une troupe de cirque avait agrémenté une partie de la Nuit. Depuis ce temps, nous relançons nos revendications quant à une politique en itinérance au niveau fédéral.

En 2007, à Magog et à Sherbrooke, une marche solidaire partait de l’école Le Ber jusqu’au nouveau site de la Nuit, prêt du Marché de la Gare (Hôtel Times). Jusqu’en 2008, nous étions installés sous un grand chapiteau. C’est le début de « Miss Météo » à TVA, qui branchait la Nuit en direct ! Après la partie spectacle, ça a été le début de la portion « Micro-ouvert » qui se poursuit encore aujourd’hui. C’est le début de la participation de l’Armée du Salut, aux côtés de la Chaudronnée pour le service alimentaire. Il faut souligner la grande générosité de Moisson-Estrie! Lors du service de la soupe, M. Serge Cardin et des bénévoles sont prêts : Nous sommes passés du bol en styromousse au composable ! On s’aperçoit que les bols sont « pris dans un pain ». Il faut tout de suite les décoller. En solidarité, la première rangée de personnes s’exécute. On peut estimer qu’annuellement, la Nuit attire entre 800 et 1000 personnes, entre 2007 et les débuts des années 2010. Lors d’averses, c’est plutôt entre 300 et 500 personnes. En 2008, on dégustait un méchoui et c’est le début du concours de construction d’abris de fortune. Une idée originale de Myshell-Alexandre Carpentier. Des jeunes de certaines écoles de Sherbrooke et de la région y participent. Aussi, en d’autres périodes de l’année on en organise. On nous avertit de la construction de l’éventuel Hôtel Time. Donc, nous devons encore trouver un nouvel endroit. Enfin, nous obtenons une place au parc Camirand, pour y être entre 2009 et 2015. La Maison Jeunes-Est et d’autres organismes prennent le relais pour l’organisation de la Nuit. La Source Soleil est sur le comité organisateur. On a la visite d’une troupe de cirque pour agrémenter la soirée. Le « Déjeuner des braves » se poursuit sur le terrain. En 2010, (…) on distribuait des feuillets d’invitation dans plus de 1200 boîtes aux lettres dans le quartier-centre. En soirée une autre troupe de cirque faisait son apparition avec des torches de feu. Le thème de la soirée « 1000 écharpes en laine pour le 10 » étaient recueillies dans six points de chute de Sherbrooke, pour ensuite les redistribuer aux personnes qui passeront lors de la Nuit, comme gage de leur engagement envers une personne itinérante ou sans-abris. Il eut une collaboration pendant trois ans avec la Fondation Rock Guertin, quant aux soupers au sous-sol de la Cathédrale, puis on invitait les gens au site de la Nuit au parc Camirand.

En 2012, on incitait la population à visionner les capsules vidéo réalisées par Marie-Lou, à VOX-TV, pour en apprendre davantage ou découvrir des organismes qui viennent en aide aux personnes itinérantes ou sans-abris. Le thème national de l’édition 2013 portait sur une politique en itinérance, considérant l’adoption prévue d’une première Politique en itinérance pour le Québec par le Parti Québécois avant la fin de l’année. Depuis 2015, nous sommes au centre du Marché de la Gare. La formation musicale « JAUNE » est porte-parole pour la Nuit et diffuse le vidéoclip « À la croisée des chemins », portant sur l’itinérance et les sans-abris. En 2015, le prix « Coup de cœur – Individu  » est remis à Martin Monette, de l’Auberge du Cœur-La Source-Soleil. Martin était de l’organisation de la Nuit depuis les débuts. En 2016, des silhouettes dessinées à la craie sont découvertes à plusieurs endroits à Sherbrooke. On avait signé: « J’ai dormi ici, NSA ». Pour notre 15e édition, un diaporama- photos passait en boucle et une personne racontait certains souvenirs et anecdotes et le « Déjeuner des braves » se transportait à La Chaudronnée. En septembre 2017, le comité itinérance au féminin, présentait un vidéo de construction d’abris de fortune à la Chaudronnée, pour stimuler la population à participer au concours. Il faut souligner la grande participation du Partage St-François, quant à l’animation et aux montages de spectacles. En 2018, une nouveauté : Le bar à desserts. On invite la population à apporter biscuit, muffin et autres gâteries et depuis quelques années, il y a un kiosque à vêtement sous un grand chapiteau. En 2020, l’édition de la Nuit s’est déroulée virtuellement à cause du virus de la COVID-19. À la Coopérative l’Autre-Toit, on s’était retrouvés à distance à la chandelle pour souligner la Nuit. Puis, un témoignage d’une locataire de l’endroit a souhaité mettre en lumière l’importance de souligner la Nuit des sans-abris. Aussi, des capsules vidéo de différents organismes et la formation traditionnelle Musiques à bouche nous offraient une de leur chanson a capella sur les réseaux sociaux. En 2021, une marche solidaire se rendait à La Chaudronnée réunissant 200 personnes. La porte-parole du national, Francine Ruel était présente !

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