Si j’avais été personnel-lement estomaquée en lisant un article affirmant que le gouvernement Carney appuyait l’expansion de l’exploitation pétrolière en milieu marin au large de Terre-Neuve-et-Labrador, j’ai été sans voix devant un autre article paru récemment dans le Journal de Montréal. Je me sens obligée d’écrire, de faire connaitre ce qui m’apparait tout simplement incompréhensible.
Comment en est-on arrivés là, et où allons-nous ?
Les passages qui suivent sont tirés d’articles d’Anne Caroline Desplanques, publiés sur le site du Journal de Montréal les 21 et 27 septembre derniers.
« En juin [2025], Énergie atomique du Canada ltée (ÉACL) a annoncé qu’un nouveau conglomérat, Nuclear Laboratory Partners of Canada inc., prendrait le relai le 13 septembre, en échange d’un contrat de 1,2 milliard $ par année, renouvelable sur vingt ans, soit un total estimé à 24 milliards $. (…) La seule entreprise canadienne du consortium, Kinectrics, a été absorbée par la société américaine BWXT juste avant l’annonce du contrat. De quoi susciter l’attention du Bureau de la concurrence, qui a décidé d’examiner la fusion de près. (…) Le Bureau de la concurrence retarde la signature (…) »
« En pleine guerre commerciale avec Washington, ce contrat soulève des préoccupations importantes, prévient un ex-haut dirigeant. (…) Les quatre entreprises choisies pour gérer le complexe scientifique de Chalk River sont toutes issues du secteur de la défense. Elles sont donc soumises aux ordres de la Maison-Blanche en cas de conflit. »
« BWXT Government Group inc., siège social : Lynchburg (Virginie) :
fournit des composants et du combustible nucléaires à l’armée américaine;
est impliquée dans la construction de sous-marins nucléaires. »
« De plus en plus de restes de la centrale nucléaire Gentilly-1 de Bécancour seront envoyés près de la source d’eau potable de millions de Québécois, à Chalk River, sur la rive ontarienne de la rivière des Outaouais, à deux heures à l’ouest d’Ottawa — ce qui inquiète résidents, autochtones et experts. […] La quantité de déchets nucléaires est appelée à croitre, puisque le gouvernement Carney présente le nucléaire comme l’un des moyens de faire du Canada une superpuissance énergétique. […] Le premier ministre aurait lui-même d’importants intérêts financiers [sic] dans cette industrie contaminante via Brookfield, l’entreprise dont il a dirigé le conseil d’administration jusqu’en janvier. »
Comment inverser ce mouvement de dépendance et d’imprudence énergétiques ? Faut-il demander des élections ? Le gouvernement fédéral est minoritaire… Faut-il interpeler nos député·es, fédéraux comme provinciaux ?
Un train est en route. Je l’entends.



