À l’occasion du dernier conseil municipal avant les élections, nous, le Comité d’organisation de la Fête du vélo de Sherbrooke, avons pris la parole afin de souligner les progrès réalisés en matière de cyclisme utilitaire à Sherbrooke au cours des quatre dernières années, et pour encourager la future administration à poursuivre sur cette lancée.
Des avancées significatives pour la sécurité et la mobilité
Nous avons d’abord tenu à reconnaitre plusieurs améliorations concrètes:
— Les bollards installés sur le réseau estival, qui améliorent considérablement le sentiment de sécurité. Bien sûr, nous privilégions à terme des infrastructures permanentes, comme celles de Cowansville ou de Granby, mais en attendant, ces bollards représentent une solution efficace pour éviter l’empiètement automobile.
— La piste unidirectionnelle au sud du pont Saint-François, qui améliore la sécurité, notamment pour les étudiant·es du Cégep, tout en protégeant mieux les piétons.
— L’arrivée des Bixis, un service de vélopartage attendu depuis longtemps et appelé à démocratiser le vélo utilitaire.
— Les subventions pour les vélos à assistance électrique, rendues possibles grâce à la réaffectation des fonds inutilisés des bornes de recharge pour voitures électriques, une excellente idée dans une ville aux dénivelés importants.
— Les aménagements sur les rues des Grandes-Fourches et Galt, plus sécuritaires grâce à leur séparation accrue de la chaussée.
— Les nouvelles connexions cyclables (McCrea, McManamy, Quatre-Saisons) et les bandes cyclables sur Wellington Nord, combinées à l’ajout de supports à vélo au centre-ville, qui rendent Sherbrooke plus accueillante pour tous les modes de transport.
— Le marquage vert aux intersections, les dos d’âne près des écoles, les feux clignotants aux traverses piétonnes et le déneigement hivernal du réseau cyclable, qui a fait une réelle différence pour la sécurité des usagers hivernaux.
Maintenir le cap malgré la polarisation
Nous sommes conscients de la polarisation croissante au Québec autour des infrastructures cyclables. C’est préoccupant, car nous ne pouvons pas nous permettre de reculer dans les prochaines années. Il reste encore beaucoup à faire pour sécuriser les déplacements actifs et réduire les émissions de GES liées au transport.
Oui, ces projets exigent parfois de revoir le partage de l’espace public, ce qui peut impliquer de réduire la place accordée aux voitures. Mais rappelons qu’à Sherbrooke, 90 % du réseau routier demeure dédié à l’automobile, contre seulement 4 % au vélo, sans compter les quelque 400 000 espaces de stationnement sur le territoire.
Le prochain Conseil municipal devra donc faire preuve de courage politique et de pédagogie pour rappeler les bienfaits du transport actif pour la santé, l’environnement et la sécurité. Il faudra aussi mieux expliquer aux automobilistes que ces aménagements profitent à tout le monde : moins de trafic, une chaussée plus durable, une répartition plus équitable des investissements, une sécurité accrue pour les personnes vulnérables et un véritable choix de mobilité pour tous.
Derrière chaque guidon, un humain
Mais avant tout, il faudra parler de sécurité. Les usagers du réseau cyclable de Sherbrooke, ce sont vos enfants en trottinette, vos parents en quadriporteur, votre voisine en vélo cargo avec ses enfants. Ce sont des membres de nos communautés qui choisissent une autre façon de se déplacer, mais qui veulent avant tout pouvoir le faire en sécurité.
Derrière chaque guidon, chaque paire de souliers et chaque roue de quadriporteur, il y a avant tout un humain.
Enfin, nous souhaitons une excellente campagne électorale à tous et à toutes les candidates, qu’elles se représentent ou non. Nous leur souhaitons de la bienveillance et du respect tout au long de cette période électorale.
