LES CHAMBRES ROUGES (2/2)

Date : 25 août 2023
| Chroniqueur.es : Souley Keïta
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Le film qui a pris l’affiche le 11 août est en salle pour une troisième semaine. Retrouvez les entrevues de l’équipe du film et plongez encore plus dans ce thriller psychologique.

Auréolé de 4 récompenses au festival Fantasia dont celui de meilleur film, meilleur scénario, meilleure interprétation féminine pour l’éblouissante Juliette Gariépy et meilleure bande originale pour Dominique Plante. L’œuvre de Pascal Plante nous amène à travers la psychologie de deux fans qui suivent le procès médiatisé d’un tueur en série. Un buffet Sombre, glaçant et brutal (dans le son) sont au menu de ce film qui nous lie à notre fauteuil.

Dans le premier article, on évoquait le film, à travers le deuxième Entrée Libre donne la parole à Pascal Plante, scénariste et réalisateur, à Dominique Dussault, productrice et à Juliette Gariépy qui interprète Kelly-Anne :

Souley Keïta : Premières images, première question. À travers ton film, il y a. une opposition qui va à l’encontre de ton film Les Chambres rouges, car le premier regard que l’on pose sur ton personnage principal est dans une « chambre bleue ». Peux-tu nous en dire plus?

Pascal Plante : Oui, absolument. Ce qui se passe dans la première image est un réveil, mais pour moi tout le langage du film tourne autour de Kelly-Anne. D’ailleurs, on voit le film à travers ses yeux et c’est très important. L’idée était de créer une aura à ce personnage sans la prendre trop comme un personnage factuel. Elle est un peu intruse dans cette espèce de faux true crime d’une certaine façon. Il fallait que dès le départ et sans faire de jeux de mots, elle affiche ses couleurs. Dans l’exagération du bleu, il y a quelque chose de factuel, car on veut montrer qu’il est 5h du matin et que le soleil ne s’est pas levé. Cela est le côté plus anecdotique, mais du côté un peu plus métaphorique, il y a le ressenti de dire qu’elle se réveille d’un soleil millénaire. Le personnage est peut-être ce spectre un peu vengeur et qui réapprend à devenir une humaine au fil du récit ou pas, je laisse le choix d’interpréter. L’image d’introduction est ce contraste-là. Puis, il y avait quand même le plaisir purement pictural, visuel d’avoir la typographie rouge avec le bleu intense. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que Kelly-Anne est un personnage extrêmement froid et que ce bleu fait référence à ce réveil millénaire.  

Juliette Gariépy : C’est une bonne manière de le voir. Comme le disait Pascal, il y a la volonté d’introduire un personnage qui est intemporel, qui s’éveille d’un sommeil lointain. On pourrait croire qu’elle n’existe que pour cette « mission ». Elle se réveille comme dans un non-lieu et il y a un lien également avec la fin.

Dominique Dussault : L’idée originale était de renverser tous les true crimes du point de vue des femmes obsédées, du public et du tapage médiatique. C’est Pascal qui a idéalisé la scène d’ouverture, mais cette scène peut être interprétée de différentes manières.

Souley Keïta : La tromperie des émotions. Dans ce film, on joue sans cesse sur la manipulation des émotions. Celles qui nous poussent à juger ou déjuger dans ce procès, des spectateurs victimes de l’émotion engendrée par les crimes. En quoi était-ce important de nous emmener sur ce chemin dans lequel on se doit d’être alerte comme Kelly-Ann pour éviter d’être manipulé?

Dominique Dussault : On peut devenir insensible à certaines images. Un écran joue avec cela, car derrière l’écran tu prends de la distance. C’est un questionnement pour le spectateur dans la manière dont on consomme notre propre contenu, ce que l’on va chercher. Comment évite-t-on de se faire manipuler? Dans n’importe quel film, il y a une forme de manipulation, il faut parfois se laisser embarquer. Le voir ou le revoir apporte une lecture différente.

Juliette Gariépy : J’ai l’impression que Kelly-Anne n’a pas tant de faille émotionnelle, elle est capable de tout, que ce soit dans le poker, dans le fait de voir les vidéos, dans le mannequinat. Pour avoir été mannequin, je sais que c’est très prenant psychologiquement, c’est très difficile et Kelly-Anne est capable de le faire, car elle fait abstraction des émotions. 

J’avoue qu’après le film, j’ai eu la volonté d’effacer tous les médias sociaux, car on a une distance avec l’humain.  

Pascal Plante : Alors là, c’est vraiment l’école Michaël Haneke. J’adore les cinéastes qui comprennent profondément les stimuli qui sont générés dans la psyché du spectateur. Ensuite lorsque tu sais ce que cela imprime dans l’esprit du spectateur, il y a une danse qui s’effectue et qui est très stimulante pour un artiste, surtout dans les films codés. Le cinéma de genre est un cinéma dont on connaît les codes. On les a tous vu les films que l’on suit comme de bons élèves, que ce soit pour les codes ou pour la structure. Cela peut faire un bon fan service lorsque cela est bien fait. Pour ma part, il y avait un réel plaisir de subvertir, j’en écoute beaucoup des films, avec comme l’idée, cette fois-ci, de faire un film plus labyrinthique sachant que tous les spectateurs d’aujourd’hui sont très lettrés en audiovisuel. Personne n’est dupe devant les images qui nous sont proposées. Il y a un plaisir scénaristique d’utiliser ces cartes pour ensuite dérouter les spectateurs. La chose que j’aime le plus avec ce film, un peu comme dans Funny Games (de Michael Haneke, 1997), où dans un des pivots, la seule violence graphique que l’on applaudit nous est enlevée, car Haneke nous fait savoir qu’il ne fallait pas applaudir, car ce ne sont pas les règles du jeu, donc on revient en arrière. La réflexion vient de la dissonance que le spectateur émotif va vivre, en se disant sans doute qu’il était derrière une protagoniste et en voyant les actes par la suite, il se demandera pourquoi. Il y a une confrontation entre la progression que le film doit avoir dans l’idée du divertissement, mais en même temps, il y a du malsain. On veut voir la vidéo lorsque la procureure dit que cela sera en huis clos.  Je me mets à penser qu’il y a sans doute des spectateurs qui auraient aimé voir la vidéo. La tromperie des émotions est intimement liée au plaisir de faire danser le spectateur. 

Souley Keïta : On retrouve aussi un peu de Caché (de Michael Haneke, 2005) dans ton discours, avec ce confinement, la violence. Il y a une phrase qui disait que l’imaginaire prend le dessus, un peu comme dans le film de Haneke, l’imaginaire prend des chemins tortueux. Parfois, cela peut être plus malsain, car il faut voir plutôt que de se dire que mon imaginaire est tordu.

Pascal Plante : C’est le principe d’un bon livre ou de quelqu’un qui te raconte une histoire angoissante, horrifiante, car on est participatif. Lorsqu’un sens est privé, les autres sens s’enflamment.

Souley Keïta : Dans ton langage cinématographique, tu nous apprends dès le départ qu’il va falloir apprendre à tomber dans la « chorale de l’horreur » pour percevoir une faille chez Ludovic Chevalier et que dans cela Clémentine ne va être qu’un reflet sur cette cage de vitre. Peux-tu nous en dire plus?

Pascal Plante : Déjà, il y a l’idée des écrans, des réflexions, de la cage en verre. Tout cela est un pôle, des motifs omniprésents. La salle d’audience est une cage, dans laquelle il y a une cage. Les gens ne se regardent pas, mais il y a des reflets, des visages un peu fantomatiques. Tout est un peu en transparence avec une volonté spectrale. La tour à condominiums est un cube de verre, le squash est un cube de verre. C’est l’idée du froid, de quelque chose de distant. Cela contribue à une atmosphère globale. Dans ce film, il y a comme une recherche de communicabilité, mais cela ne fonctionne pas derrière un écran. Derrière les ordinateurs, les gens ne réagissent pas pareillement. Dans la vie, on peut argumenter et convaincre l’autre, mais derrière un clavier cela n’arrive jamais, car il y a quelque chose de notre humanité qui disparaît. Dans un film qui traite de solitude connectée, cela me paraissait intéressant à explorer.

Souley Keïta : Le coupable idéal. Je parlerai de manipulation dans la question suivante où dans le palais de justice tu nous fais prendre la place de tout le monde, la procureure de la couronne, l’avocat de la défense et surtout du jury, excepté de Ludovic Chevalier. Pourquoi?

Pascal Plante :  Oui, effectivement, même le juge où l’on a un plan qui commence derrière l’épaule. Le seul plan, qui n’était d’ailleurs pas dans ma shot list, c’est un plan proche de lui. Dans la shot list, nous étions rigoureusement, même physiquement, proches de la cage. Il y a un seul plan lorsqu’ils font sortir les gens avant le huis clos où l’on est derrière la cage en verre et que l’on voit les personnages sortir de la salle. Ce n’est pas tout à fait son point de vue, car il ne les regarde pas sortir, mais disant que c’est le plus près que nous nous sommes permis. C’est un peu comme si on ne regarde pas quelqu’un, mais on entend, on sent la présence. C’est un plan un peu plus Vincent Biron (directeur photo) que Pascal Plante (rires). Je suis content que ce plan soit dans le film même si éthiquement, philosophiquement, rigoureusement on n’y allait vraiment pas, mais on se mouille l’orteil une fois dans la périphérie du tueur.

Souley Keïta : J’aimerais que l’on se penche sur la genèse et la complexité d’amener au cinéma des personnages pour lesquels on peut très vite éprouver de la rancœur. Comment joue-t-on avec cela? Est-ce que l’on peut comprendre ces personnages?

Juliette Gariépy : Je sais que j’ai beau me sentir très loin du personnage, il y a beaucoup de comportements que j’ai et qui ne sont pas parfaits. On a nos certaines déviances et je pense que Kelly-Anne tombe dans une fascination pour des hommes violents, à un certain niveau, il y a parfois des gens qui ont cette fascination et qui mettent ces personnes violentes sur un piédestal. Il y a l’appât du pouvoir et on donne beaucoup d’importance aux dynamiques de pouvoir et de contrôle. Je peux comprendre sans doute l’idée d’être sécurisé. Tout le monde cherche la sécurité, car c’est parfois difficile de déconstruire cela. Je peux comprendre quelqu’un qui n’a pas eu une éducation, qui n’a pas eu une réparation dans sa vie, des gens qui l’entourent, etc., pourrait tomber dans ce cercle de fascination. 

Dominique Dussault : Je pense qu’il faut d’abord les comprendre et le cinéma amène à la compréhension avec une forme d’empathie. Elles restent des humaines malgré tout. Certes, cela est difficile à comprendre comme phénomène. Il y a un contexte social qui leur permet d’exister. Dans nos recherches, Pascal et moi, nous avons vu des blogues où des femmes déclarent ouvertement leur amour, mais parfois en cours de route, elles peuvent changer, se rendre compte des illusions. Il est important de montrer plusieurs facettes et de ne pas toutes les mettre dans une même case. Il y a plusieurs raisons qui peuvent inciter des femmes ou même des hommes. Il faut aussi montrer la déviance à l’écran pour aussi en parler et ouvrir une discussion.

Pascal Plante : C’est un vrai défi parce qu’à priori des groupies de tueurs ne sont pas des personnes qui vont attiser beaucoup d’empathies. Il y a beaucoup de films, de très bons films qui fonctionnent par principe d’identification. Le spectateur va s’identifier soit au struggle ou à ce que le personnage incarne. Parfois, on peut avoir des antihéros que l’on aime détester ou qui sont fascinants comme dans Raging Bull (Martin Scorsese, 1980) There will be blood (de Paul Thomas Anderson, 2008. Kelly-Anne et Clémentine sont un peu entre les deux, l’une pour le mystère et l’autre qui apparaît par élimination comme une bouée de sauvetage dans ce monde vil, froid. Elle est égarée, mais elle réagit comme un humain aux vidéos horribles. Je pense que son péché est d’être déboussolée, ce n’est pas une personne mauvaise et je voulais que l’on éprouve de la pitié ou de l’empathie. La ligne est mince entre les deux et on va l’éprouver dans une scène où personne n’a envie de voir quelqu’un se faire passer à tabac par la « brigade du rire. »

Ce qu’elle apporte n’est pas totalement conspirationniste, car on n’a pas vraiment vu les preuves. La présomption d’innocence existe, or de tout doute raisonnable. Oui, j’ai créé un univers hostile par rapport à sa position, car l’opinion populaire face à ces crimes horribles est déjà faite. 

En préparation, j’ai écouté les documentaires Paradise lost: the child murders at robin hood hills où il y a eu des meurtres et ils ont blâmé les personnes marginales du village. Une chasse aux sorcières où ils n’avaient pas forcément raison de désigner ces gens. Pour Clémentine, elle n’est sans doute pas outillée pour cette affaire. Elle n’est pas la bonne ambassadrice.

Souley Keïta : « Mon trip est de les voir perdre. » On comprend, dans le personnage de Kelly-Anne, qu’elle est en recherche constante d’émotions. Comme elle aime le voir dans les joueurs de poker, dans une Clémentine pulvérisée par le visionnement des vidéos. On sent qu’elle cherche la faille émotionnelle chez Ludovic Chevalier lors du procès. À travers ce jeu de recherche émotionnelle, est-ce que ce personnage fait fi de blesser les autres?

Pascal Plante : La recherche d’émotion, c’est bien dit. Une des façons qui nous a aidés à la définir avec le terme adrénaline sicker, puis cela est un peu comme une drogue. Pour moi, Kelly-Anne est un peu une junkie d’adrénaline et elle la recherche, que ce soit par les vidéos violentes ou le gambling qu’elle fait de façon tellement maitrisée dans ce truc qui va normalement faire une poussée d’adrénaline. Pourtant, Kelly-Anne est dans une ligue supérieure où elle a besoin de plus, elle veut se sentir vivante. Concernant le visionnement des vidéos, je pense que Kelly-Anne a tant bien que mal voulu protéger Clémentine avec plusieurs avertissements, c’est cette dernière qui va insister. Oui, c’est sadique, mais le personnage de Clémentine est souvent dans le déni et elle va mesurer l’impact des mises en garde. Malgré cela, je pense que les regards témoignent sans doute que Kelly-Anne aurait aimé ne pas se rendre jusque-là.

Juliette Gariépy : Je pense que pour elle ce n’est jamais important de blesser les gens, même si elle protège Clémentine. On pourrait même dire que tout au long du film, elle n’est jamais dans la réparation en s’assurant que les autres vont bien. Elle n’est pas dans la séduction. Même par rapport aux parents des victimes, il n’y a jamais le désir d’apporter une paix d’esprit, il y a une scène dans le film qui le démontre. Elle reconnaît le bien commun, elle peut le faire, mais entre-temps elle va quand même prendre son pied sans s’inquiéter de blesser, sans s’inquiéter des conséquences.

Souley Keïta : Est-ce que tu dirais que c’est un personnage qui vit émotionnellement par procuration comme une partie de poker?

Juliette Gariépy : Oui. D’ailleurs, il y a quelqu’un qui m’a mentionné une théorie que j’aime beaucoup, celle qui lie toute l’histoire de Kelly-Anne à cette métaphore avec le poker. Elle dit que dans le poker, il n’y a pas d’émotion et lorsqu’il y a des joueurs émotifs, elle aime les dépouiller. Dans ses regards à l’encontre de Ludovic Chevalier, elle attend une émotion, elle attend une faille et il ne montre rien. C’est un personnage qui va tout miser pour obtenir cela.

Dominique Dussault : Je pense quand même qu’il y a une vulnérabilité avec Clémentine et ton personnage, car tu ris pour la première fois à son contact. 

Juliette Gariépy : Ce n’est pas faux.

Souley Keïta : Je reviens sur les oppositions. On a une dualité qui s’exerce sans cesse. Les visages des groupies, celui de Kelly-Anne qui est distante, impassible et celui de Clémentine qui est plus passionné, plus frondeur à l’encontre de ceux qui s’attaquent à Ludovic Chevalier. J’irai même plus loin, car chez Kelly-Anne on observe une dualité, un visage dans le palais de justice et un autre totalement différent chez elle en compagnie de Clémentine. Pourquoi? 

Pascal Plante : Les traces d’humanité. Il y a des scènes précises lorsqu’elle sort de sa coquille, notamment le squash, avec son agente au téléphone où l’on peut se connecter avec son humanité et étrangement, dans la scène de fin où il y a une réaction. Avec Clémentine, il y a cette idée de contraste, si on observe Kelly-Anne, on dirait une reptilienne qui étudie son opposé. Je pense que ce personnage à un sentiment de supériorité vis-à-vis de Clémentine. Elle la regarde de haut, même littéralement. Il y a quelque chose où Kelly-Anne se fait prendre à son propre jeu et elle se rend compte que sa solitude est peut-être plus étouffante. On sent que c’est une amitié qui est impossible. L’une est là parce qu’elle sait que l’homme a commis des crimes horribles, l’autre est là parce qu’elle est en déni total. Cette amitié est condamnée d’avance. Les moments où les deux personnages sont ensemble révèlent d’autres facettes. Je le vois comme si Kelly-Anne, en genre de robot, analyse les traits humains, émotionnels d’une autre « humaine ». Au fil de ce chemin de croix, elle apprend étrangement à devenir moins froide et donc plus humaine.

Souley Keïta : Avec le personnage de Juliette, nous sommes à chaque fois sur une dualité d’interprétation. On ne sait pas quelle impression on doit saisir.

Pascal Plante : Avec Juliette, il y avait vraiment un travail sur les détails. C’est comme si elle donne beaucoup de stoïcisme et que parfois on se demande si c’est un sourire ou une émotion. Vers la fin du film, il y a quelque chose qui me terrifie, car je me dis quelle note il faut que l’on joue exactement. Finalement, Juliette l’a bien joué, mais il est vrai que les petits détails sont magnifiés, un peu comme Ludovic Chevalier. Dans des personnages qui sont très peu humains, toutes les petites bribes d’humanité prennent un extrasens. 

Souley Keïta : Pour finir, il y a une phrase dans le film qui m’interpelle, comme ton personnage d’ailleurs, avec une blague sur un fantôme et celui de pouvoir lire à travers lui. Est-ce que Kelly-Anne est un personnage qui a peur que l’on puisse lire à travers? Un personnage qui a peur de se confronter à elle-même?

Juliette Gariépy : C’est un personnage qui a peur et donc sa solitude lui permet peut-être de ne pas être blessée. Il y a aussi une façade, car elle intègre la communauté secrète du dark web, donc pour moi elle n’existe pas dans le monde social que nous connaissons avec des parents, des amis, mais elle va exister dans une sous-communauté. 

Je suis à l’antipode de ce personnage, car j’ai besoin de m’entourer de ma communauté. Je pense qu’à force d’être blessé parfois on se retire comme un animal.

Dominique Dussault : Et on se protège derrière des pseudonymes.

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