Les historiens racontent des histoires

Date : 5 février 2024
| Chroniqueur.es : Denis Pellerin
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Suis-je le seul à constater que les historiens, du moins quelques-uns d’entre eux, se recyclent en chroniqueurs politiques ? Surtout au municipal ?

Probablement faute de débouchés à raconter « l’Histoire », ils préfèrent nous raconter « des histoires ». Avec des penchants parfois évidents. POUR un parti, un(e) élu(e) ou CONTRE l’autre. Selon l’époque. « Souffler le chaud et le froid » comme disait le (vrai) chroniqueur Luc Larochelle.

Les uns vont glorifier la belle époque des administrations précédentes plutôt que l’actuelle. Simple nostalgie ? Que nenni ! Plutôt le regret des années fastes où ils bénéficiaient de faramineux contrats de la Ville ou des paramunicipales, recyclés qu’ils étaient en conseillers en communications ou en stratégie.

En quoi la connaissance des empires byzantin ou colonial français procure-t-il la science infuse d’une stratégie municipale cohérente ? Mystère et boule de gomme. Ou plat de bonbons. Quand on sait qu’une seule et même firme a reçu 502 000 $ de paramunicipales en trois ans de 2009 à 2011, on comprend l’amertume d’aujourd’hui. L’autre, un contrat de 75 000 $ par année toutes dépenses payées pendant cinq ans. Pour zéro résultat.

On comprend aussi que la stratégie d’alors visait plus à « dorer l’image » de l’administration qu’à l’amélioration de l’entretien des actifs ou des services à la population. Et on se surprend à évacuer et démolir d’urgence le garage municipal ou un stationnement ? Ceci explique cela.

Heureusement, cette période est révolue.

Mais ils s’acharnent. Contre cette « gauche sans projet » écrivait l’un d’eux.

Ignorant ses réalisations comme la gestion des itinérants sous le pont Joffre, le dossier épineux de l’épicerie du Carré Belvédère, la réforme de la gouvernance, la construction de 136 logements sociaux sur Galt Ouest (qui trainait depuis 2018) et d’autres, la constitution d’un fonds de développement pour le logement social et abordable, l’idée d’un plan d’urbanisme (ignoré par tous depuis 2007 et pourtant si nécessaire), les hausses de taxes promises de 3 % (donc actuellement inférieures à l’inflation) et son premier budget 2022 qui n’a pas été l’apocalypse annoncée.

Sur ce dernier point, oui, la dette a augmenté (encore) de presque 5 M $ en 2022. Mais l’administration précédente nous avait habitués à des accroissements de 13 à 25 M $ par année. Voire plus sous Sévigny. C’est un élément important en contexte inflationniste et de hausse des taux d’intérêt (voir graphique).

La construction ? Elle était en baisse en 2023. Les mises en chantiers à Sherbrooke : -18 %.

Partout au Québec : -30 %. Donc moins en baisse qu’ailleurs! ! ! Selon les chiffres cumulatifs de la Société canadienne d’Hypothèque et de Logement (SCHL) de décembre. Si c’est la faute de l’administration actuelle, c’est plutôt une bonne nouvelle pour Sherbrooke.

Et il y a les chroniqueurs du mardi soir. Parfois rémunérés. Cohérents ou pas. Connaissants ou pas. Logiques ou pas. Plus souvent : « pas ». Qui viennent casser du sucre au Conseil. Comme celui qui affirmait « Je n’ai jamais pensé qu’un diplôme était la mesure de l’intelligence (…) ni la mesure du jugement. Moi-même, des fois je ne me trouve pas très intelligent » Je m’incline devant la puissance de cet argument. C.Q.F.D.

J’écris ces mots à la veille du retour de la mairesse. Je lui souhaite une belle année 2024 et d’autres beaux projets pour l’avenir. Pour nous faire oublier ces historiens-chroniqueurs qui vivent dans le passé.

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